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La FNPL demande aux entreprises d’appliquer les recommandations du médiateur

La FNPL (producteurs de lait) demande aux entreprises de rencontrer les organisations de producteurs, selon un communiqué diffusé le 2 octobre, lendemain de la réunion de la filière laitière. L’objectif de la FNPL est d’obtenir l’application des recommandations du ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll et du médiateur. Ainsi, les transformateurs sont appelés à « faire un effort sur le prix payé au producteur sur le dernier trimestre ». Par ailleurs, le médiateur demande « la redistribution aux producteurs d’une partie des profits réalisés par les transformateurs sur les produits résultant de la transformation du lait collecté en France ». Les producteurs de lait estiment qu’il n’y a plus d’échappatoire : « D’ici le 15 octobre, la FNPL et son réseau feront un bilan des avancées et du respect des
recommandations de la table ronde du 1er octobre ».

Didier Bouville

La Commission européen a adopté le 1er octobre la plupart des mesures de son paquet de 500 millions € pour venir en aide au secteur de l’élevage. Les États membres ont donné leur feu vert au dispositif d’aide au stockage privé de poudre de lait écrémé et à une enveloppe supplémentaire de 30 millions € pour la promotion des produits laitiers et la viande de porc. Bruxelles a également adopté les règlements concernant la mise en place des aides ciblées aux éleveurs les plus affectés (420 millions €, dont France 62,9 Mio €) et l’aide au stockage privé de fromage (France 20 830 tonnes sur 100 000 t). Le Conseil et le Parlement européen ont 2 mois pour s’opposer éventuellement à ces deux derniers règlements. Enfin, la Commission indique qu’elle continue de suivre les évolutions du marché de la viande porcine et se tient prête à activer un régime d’aide au stockage privé renforcé pour ce secteur.

Didier Bouville

L’Institut de l’Elevage a obtenu la mise en œuvre du projet européen Beef Carbon, programme qui a pour but de limiter les émissions de gaz à effet de serre de l’élevage bovin viande, dans une perspective de réduction du changement climatique. Ce projet se déroulera sur cinq ans dans quatre pays : France, Irlande, Italie, et Espagne, pour un montant total de 3,276 millions d’euros de subventions. Construit en concertation avec la filière, la réussite du projet démontre pour Joël Merceron, directeur de l’Institut de l’Elevage, « notre capacité de rassemblement des compétences et de reconnaissance de notre expertise à Bruxelles ». « A la veille de la COP21 à Paris, Beef Carbon montre que la filière viande prend à bras le corps la problématique de l’impact environnemental de l’élevage malgré un contexte général compliqué », a-t-il également précisé.

Didier Bouville

Alors qu’une table-ronde de la filière laitière doit se réunir le 1er octobre sous l’égide du ministre de l’Agriculture, la Fédération nationale de l’industrie laitière (FNIL) souligne dans un communiqué du 30 septembre que cette réunion «ne saurait se substituer aux relations contractuelles mises en place en France». L’organisation rappelle les «limites» de la dernières table-ronde, alors qu’aucune amélioration des marchés laitiers ne se profile : «tous les produits de grande consommation n’ont pas été pris en compte», et la FNIL «condamne les remises en cause incessantes par la distribution des conventions passées avec les entreprises et les actions d’intimidation d’un syndicalisme qui devrait prendre clairement ses distances avec des méthodes d’une autre époque». «Ces relations entre les entreprises et les organisations de producteurs sont désormais le lieu pertinent de concertation et de négociation entre les parties contractantes», ajoute la FNIL qui espère que la table-ronde permettra néanmoins de faciliter le dialogue entre acteurs de la filière.

Didier Bouville

Le ministre de l’Agriculture a annoncé le 1er octobre le versement de 3,2 milliards d’euros aux 189 200 agriculteurs (soit 50 % des demandeurs PAC 2015) qui ont demandé à bénéficier du dispositif d’apport de trésorerie mis en place face à l’impossibilité de payer les avances PAC dans les mêmes délais que les années précédentes. « Chacun touche un montant équivalent à 50 % des montants d’aides PAC qui lui avaient été versés en 2014 », précise le ministère. Un deuxième versement interviendra le 1er décembre, permettant d’atteindre 95 % des montants d’aides versés en 2014. Pour les agriculteurs qui n’avaient pas demandé l’apport de trésorerie d’octobre, un formulaire devra être déposé auprès de la DDT(M) avant le 31 octobre au plus tard, et permettra de toucher les deux versements en une fois.

Didier Bouville

Des contrats dont le prix est indexé au coût de production, les éleveurs l’ont rêvé, Danone l’a fait ou presque ! «On vient d’entamer des discussions avec les organisations de producteurs pour leur présenter des propositions concrètes : faire évoluer notre formule de prix» en intégrant progressivement à partir d’octobre les coûts de production des éleveurs, a expliqué à l’AFP le directeur général France de la division des produits frais, Olivier Delaméa. Aujourd’hui, le calcul du prix du lait est basé sur des facteurs historiques et des indicateurs de marché sur le beurre et la poudre de lait. En échange, les éleveurs devront réduire leur production. «On discute aussi avec eux d’un ajustement de nos besoins pour avoir le lait dont on a besoin dans nos usines», a indiqué Olivier Delaméa. Selon lui, «on est sur un marché de l’ultra frais qui est baissier en volume», aussi faut-il ajuster les besoins en lait «en fonction de ce que l’on est capable de valoriser, de produire et de vendre». Le marché des produits laitiers frais est en recul de 2% tous les ans depuis quatre ans. Pour le vice-président de la FNSEA, Luc Smessaert, «Danone n’est pas prêt à mettre 350 euros la tonne demain ou d’ici la fin de l’année, mais je pense que c’est plutôt une bonne chose de faire un mix et de commencer à regarder comment gérer la volatilité».

Didier Bouville

Dans une lettre adressée le 30 septembre au Premier ministre, le président de la FNSEA, Xavier Beulin, demande «le respect des engagements du 3 septembre» (jour de l’annonce du plan d’urgence pour l’élevage, NDLR), alors que la profession serait «toujours en attente d’arbitrages budgétaires clairs, de la publication de décrets et de réponses précises des cellules d’urgence». Concernant l’année blanche (le report des créances 2015 en fin de tableau pour les éleveurs en difficultés), X. Beulin demande que «le montant des dettes fournisseurs rentre dans l’appréciation des critères d’accès», que les bénéficiaires ne supportent pas la charge du report, et qu’une information régulière soit fournie aux cellules d’urgence. Concernant «la possibilité d’opter pour une assiette de cotisations sociales basée sur les revenus de l’année n-1», il demande qu’elle soit ouverte aux agriculteurs, et non aux seuls éleveurs. Concernant les remises gracieuses de taxe sur le foncier non bâti, il demande que les directions départementales des Finances publiques, qui traitent ces dossiers, reçoivent des «consignes claires». Enfin Xavier Beulin estime que l’enveloppe d’urgence de la Commission européenne allouée à la France – 62,9 millions d’euros – doit être «résolument consacrée à abonder ces mesures».

Didier Bouville

Jacques Chazalet, président du Sommet de l’Élevage, qui se déroulera du 7 au 9 octobre à Cournon d’Auvergne, a annoncé que du fait des «fortes contraintes sanitaires qui s’imposent cette année» (foyers de fièvre catarrhale ovine, nldr), les concours et présentations en races bovines n’auront pas lieux. «En effet, le positionnement de Cournon en périmètre interdit réduit de façon drastique la zone de recrutement», explique-t-il par voie de communiqué. A l’inverse, les manifestations en ovins se tiendront car l’origine des animaux est essentiellement locale. Jacques Chazalet, précise que le Sommet de l’Elevage organise plus de 40 visites d’élevages cette année.

Didier Bouville

Lors de la table ronde «quel avenir pour les emplois liés à l’élevage ?», organisée par le Groupement d’intérêt scientifique (Gis) Elevage Demain, le 29 septembre, l’ensemble des acteurs présents ont estimé qu’afin de sauver des emplois, il ne fallait pas laisser de côté les circuits courts. Comme le confirme Dominique Auverlot, chef du département développement durable à France Stratégie, le secteur de l’agriculture à l’horizon 2022 sera celui qui perdra le plus d’emploi. Au vu du déficit de compétitivité de la France face aux autres pays, le secteur de l’élevage risque de faire face à une très forte restructuration. Sophie Devienne, maître de conférence à AgroParisTech, a fait remarquer que ces pertes d’emplois sont liées «au développement d’une agriculture basée sur la recherche de la productivité» depuis l’après-guerre et non sur la recherche « d’une plus grande valeur ajoutée » comme peuvent être les productions en circuits courts. Or cette agriculture à haute valeur ajoutée est pourvoyeuse d’emplois, tout en maintenant un réseau social dans les campagnes. Aux Etats-Unis, le gouvernement «donne des aides à l’installation pour les jeunes agriculteurs à l’image du micro-crédit des Pays du Sud» dans le but de développer le marché des circuits courts avec des produits à haute valeur ajoutée, quasi inexistant là-bas.

Didier Bouville

Dans le contexte de crise qui secoue le monde agricole, les chambres d’agriculture « sont mobilisées dans leur rôle d’accompagnement des exploitations » a indiqué l’APCA par communiqué de presse le 29 septembre. D’autant plus qu’elles jugent « insuffisantes » les mesures annoncées par le gouvernement et la Commission européenne. Parmi les projets définis en session des chambres ce même jour, le renforcement de leurs actions d’accompagnement des agriculteurs, le soutien aux filières territorialisées, la promotion de l’innovation, le développement de la simplification des procédures ou l’évaluation de l’impact des normes et de la surtransposition sur les exploitations.

Didier Bouville