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D’après la dernière note de conjoncture d’Agreste, le prix d’achat des moyens de production agricole a reculé de 3 % sur un an en octobre 2016, mais augmente de 0,4 % par rapport au mois précédent en raison de l’augmentation du prix de l’énergie et des lubrifiants, et du ralentissement de la baisse du prix des aliments pour animaux. Cette dernière affiche, sur un an, une baisse de 6,2 %, toutes catégories confondues. Les livraisons d’engrais sont en baisse de 8 % sur le début de la campagne 2016-2017, malgré le recul des prix (en cumul sur les quatre premiers mois de la campagne, les livraisons de phosphate sont en baisse de 3 % et celles de potasse de 23,8 %).

Didier Bouville

Un cas de « suspicion » de grippe aviaire a été signalé dans deux basses-cours de l’Aveyron, département non encore concerné par la récente épizootie, a indiqué le 11 décembre la préfecture de ce département. « Les analyses en cours montrent qu’il s’agit d’un foyer d’influenza aviaire hautement pathogène à virus H5 mais le typage de celui-ci n’est pas encore achevé », indique un document de la préfecture diffusé ce dimanche soir. Ces basses-cours se situent non loin de la « zone de surveillance » entourant les foyers confirmés dans le département voisin du Tarn, où la souche H5N8 a été identifiée le 1er décembre. Jusqu’ici, 12 foyers ont été signalés dans des élevages et 2 dans la faune sauvage, selon le site du ministère de l’Agriculture. Les départements concernés sont le Tarn, le Gers, le Lot-et-Garonne, les Hautes-Pyrénées, le Pas-de-Calais et la Haute-Savoie.

Didier Bouville

Les deux régions du Sud-Ouest et les éleveurs de canards gras ont lancé une campagne de communication pour promouvoir le foie gras à l’approche des fêtes de fin d’année, alors que la grippe aviaire a déjà touché quatre départements. Dès le 9 novembre, des annonces dans la presse écrite et des radios avec notamment le chef Cyril Lignac, dans les commerces et les lieux culturels seront diffusées au niveau national. «La campagne met en avant la qualité des produits issus de la filière du canard à foie gras du Sud-Ouest, l’implication des 1900 producteurs de la zone de production couverte par cette Indication géographique protégée (IGP) et les valeurs humaines et culturelles qu’elles incarnent en Occitanie/Pyrénées-Méditerranée comme en Nouvelle-Aquitaine», ont expliqué le 8 novembre les trois entités dans un communiqué.

Didier Bouville

Dans un communiqué paru le 8 décembre, le réseau des Chambres d’agriculture (APCA) alerte sur le fait que «la protection des élevages et l’éradication du virus ne seront pas totales si les risques liés à la prolifération dans les élevages domestiques (détenteurs non professionnels) sont négligés». L’APCA plaide pour que «les services déconcentrés du ministère de l’agriculture (veillent) au strict respect des règles de confinement». Pour l’APCA, «les virus ne ciblent pas une catégorie d’élevage mais tous les animaux d’élevage ou sauvages.»

Didier Bouville

« Les dispositifs existants de gestion des risques liés aux variations des rendements et à la volatilité des prix des produits agricoles et des intrants sont inefficaces et insuffisants. Pour preuve, nous sommes au troisième paquet d’aides financières depuis la fin des quotas laitiers (300 M€ en 2015, 500 M€ en 2016 et 500 M€ débloqués sur le budget 2017 en juillet dernier) et rien n’est résolu. A titre de comparaison, alors que les Etats-Unis consacrent désormais 60 % de leur budget agricole aux dispositifs assurantiels et 1 % aux aides directes aux agriculteurs, dans l’UE, c’est 1 % du budget de la PAC qui sert aux mesures assurantiels, et 60 % aux aides directes payées aux agriculteurs », déclare Jacques Blanc, ancien sénateur de la Lozère (LR) dont l’avis émis au Comité européen des régions (CoR), un organe consultatif de la Commission européenne, a été adopté le mercredi 7 décembre. Selon ce comité, le dispositif de l’UE ne protège plus les agriculteurs de la volatilité. Un renforcement de la position des agriculteurs dans la chaîne doit impérativement s’opérer.

Didier Bouville

«Les conditions ne sont pas réunies pour prévoir dès maintenant la mise en œuvre dans la réglementation de l’instauration d’un système de déclassement automatique», a écrit Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, dans un courrier adressé à Phil Hogan, commissaire européen à l’Agriculture le 2 décembre et fourni par le ministère à Agra Presse, le 7 décembre. Ce sujet des conséquences de la détection de résidus de substances non autorisées est débattu dans le cadre de la révision du règlement européen bio. Par ailleurs, S. Le Foll se positionne pour «le maintien de l’obligation d’au moins une inspection physique par an pour chaque opérateur certifié», pour «la réaffirmation du principe général du lien au sol» et pour «la prise en compte des spécificités de nos régions ultrapériphériques» concernant le régime des importations.

Didier Bouville

Alors que les prix mondiaux des produits laitiers augmentent, le président de la Fnil (industrie laitière), Olivier Picot, est très prudent sur la répercussion de cette hausse aux éleveurs. La Fnil a tenu une conférence de presse en ce sens le 7 décembre. Si la hausse des produits industriels mondiaux (beurre, poudres, lactosérum, qui représentent moins de 30% des débouchés) peut avoir des conséquences dès le premier trimestre 2017, c’est beaucoup plus incertain pour les produits de grande consommation (PGC) vendus aux grandes surfaces de distribution. Or, ils représentent au moins 70% des débouchés, selon la Fnil. « Je suis confiant dans le bon sens des distributeurs » affirme Olivier Picot sans toutefois être sûr de ce que donneront les négociations commerciales qui démarrent en ce moment. Pour les industriels, la solution réside surtout dans un changement législatif qui remette en cause les deux dispositifs principaux de la LME : la baisse du seuil de revente à perte et l’autorisation de la discrimination des fournisseurs, toutes deux facteurs de guerre commerciale dont pâtissent les industriels et donc les éleveurs.

Didier Bouville

Entre 2014 et 2015, le nombre de contrats permanents et occasionnels a reculé (-1000 contrats) dans les entreprises de travaux agricoles. « C’est la première fois en 10 ans » a déclaré Gérard Napias, président de la Fédération nationale des entrepreneurs des territoires (FNEDT) le 6 décembre. La FNEDT explique ce recul par la suppression de l’exonération des charges sociales sur les contrats des travailleurs occasionnels et des demandeurs d’emploi (actée par la loi de finances 2015). « Cela a entraîné une augmentation de 2 euros de l’heure du coût du travail », estime la FNEDT. Par ailleurs, les entrepreneurs de travaux agricoles craignent les conséquences économiques de la crise agricole : ils constatent que les agriculteurs, dépourvus de trésorerie, ont des difficultés à honorer leurs factures. Dans ce contexte, la FNEDT souhaite que le plan de soutien à l’agriculture couvre également les risques encourus par les entreprises de travaux agricoles.

Didier Bouville

«Nous avons envoyé au ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll un courrier collectif avec les principales organisations du secteur bio», a déclaré Jacques Pior, responsable du bio à l’APCA (chambres d’agriculture), lors d’une conférence de presse à Paris, le 6 décembre. Le courrier fixe au moins trois lignes rouges «à ne pas franchir» dans le cadre de la révision du règlement européen sur l’agriculture bio. Les professionnels français soutiennent le maintien du dispositif de contrôle actuel, l’harmonisation des plans de contrôles sur le sujet des contaminations et le maintien du lien au sol. La présidence slovaque table sur une issue des débats les 11 et 12 décembre. Mais Jacques Pior n’est pas convaincu qu’un accord sera forcément trouvé. Il cite trois issues possibles: un accord sur le texte, des orientations politiques ou un rapport de progrès. L’enjeu est de taille: la présidence slovaque prend fin le 31 décembre. Si aucun accord n’est trouvé, la future présidence maltaise sera en charge du dossier. Or, rappelle Jacques Pior, cette dernière «n’a pas retenu l’agriculture bio dans ses priorités».

Didier Bouville

Le rapport d’information sur la simplification des normes agricoles, présenté par le sénateur UDI Daniel Dubois le 14 septembre dernier, a fait l’objet d’une proposition de résolution, à défaut de la proposition de loi envisagée initialement. La proposition de résolution, qui appelle à faire de l’allègement des normes agricoles « une véritable priorité de la politique agricole tant au niveau européen qu’au niveau national », a été adoptée en séance publique devant le Sénat le 6 décembre. Parmi les suggestions du texte, la mise en place d’études de l’impact économique des normes agricoles existantes et à venir, la non sur-transposition des normes, ou l’évolution de la réglementation en matière d’utilisation et de stockage de l’eau. Pour rappel, une résolution exprime l’avis du Sénat mais n’a pas de force exécutoire.

Didier Bouville