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Le commissaire européen Phil Hogan,a proposé le 9 octobre à l’occasion du Conseil agricole à Luxembourg, de réduire le plafond d’intervention publique pour la poudre de lait écrémé à zéro au lieu de 109 000 tonnes habituellement à partir du 1er mars 2018. Cette mesure ne supprimerait pas le dispositif d’intervention public qui pourrait être ouvert au coup par coup sous forme d’appels d’offre, « mais il fonctionnerait de manière contrôlée, en fonction des conditions du marché », a précisé Phil Hogan. La Commission veut ainsi éviter que les stocks publics européens de poudre qui atteignent déjà 380 000 t ne grossissent encore l’année prochaine. Cette décision devra être validée par les Vingt-huit. Par ailleurs, le commissaire à l’agriculture a annoncé le lancement d’une campagne de sensibilisation sur l’utilité des organisations de producteurs dans le secteur laitier visant à encourager la création de nouvelles et à améliorer le fonctionnement de celles existantes. Un groupe d’experts est convoqué le 19 octobre pour en définir le cadre puis les parties prenantes seront réunies le 28 novembre, et enfin des missions de communication sur le terrain seront mises en place en 2018.

Didier Bouville

La production porcine européenne devrait rester stable (+0,2%) en nombre de têtes au premier semestre 2018 par rapport à 2017, rapporte l’Ifip dans sa dernière note de conjoncture mensuelle, parue le 6 octobre. La France serait en baisse de 1,2%, tout comme l’Allemagne (-0,8%), tandis que l’Espagne (+1,1%) et les Pays-Bas (+2%) restent tournés vers la croissance. Il s’agit d’une prévision de production à la hausse, par rapport à celle de mars 2017, après une année de prix favorables. La production porcine européenne était en hausse depuis 2014, portée principalement par l’Espagne, avant de se stabiliser en 2016. La forte demande chinoise depuis le printemps 2016 a tendance à relancer la production.

Didier Bouville

Des centaines d’éleveurs (dont des Aveyronnais) accompagnés d’un millier de brebis ont manifesté à Lyon le 9 octobre contre le plan loup 2018-2023. Ce plan, en cours de négociation entre les ministères de l’Agriculture et de la Transition écologique, les associations environnementales et la profession agricole, ne satisfait pas cette dernière. En septembre, la FNSEA, les Jeunes agriculteurs, la Fédération nationale ovine, les Jeunes agriculteurs et la Confédération paysanne s’insurgeaient contre les pouvoirs publics. Conditionner les indemnisations à l’utilisation de mesures de protection ou encore prioriser les tirs d’effarouchement figuraient parmi les mesures dénoncées. La réunion du comité loup prévue le 9 octobre a été annulée sine die. Une poignée de parlementaires devraient par ailleurs être reçus à l’Elysée sur le sujet le 8 novembre, selon Emilie Bonnivard, députée Les Républicains de la Savoie, présente dans le cortège.

Lire aussi dans la Volonté Paysanne datée du jeudi 12 octobre 2017.

Didier Bouville

Interrogé le 8 octobre sur France 3 sur l’opposition de Michel-Edouard Leclerc à un relèvement du seuil de revente à perte (SRP), Stéphane Travert a répondu : «On ne peut pas relancer une guerre des prix, je crois que ce n’est pas tenable aujourd’hui». «Si demain nous relevons le SRP comme nous souhaitons le faire, il faut d’abord s’assurer que le relèvement du seuil retourne dans la poche des agriculteurs », a-t-il poursuivi. Emmanuel Macron doit dévoiler le 11 octobre, les mesures qu’il a retenu dans le cadre des États généraux de l’alimentation. «Ce que nous allons faire, et ce que j’ai contribué à faire dans la préparation de ces États généraux, c’est de faire en sorte que les industriels, les producteurs, les transformateurs puissent signer une charte de bonnes pratiques ensemble et inverser la question de la construction du prix. Le prix bas n’est pas forcément le meilleur prix», a-t-il expliqué.

Didier Bouville

Agreste révise la production viticole à 36,9 M hl (contre 37,2 M hl en août). « Selon les estimations établies au 1er octobre par le SSP (ministère de l’Agriculture, NDLR), la récolte viticole 2017 s’élèverait à 36,9 millions d’hectolitres, soit un niveau inférieur de 19 % à celui de 2016 et de 18 % à la moyenne des cinq dernières années », d’après une note. La persistance de la sécheresse dans le Sud-Est, le Languedoc, la Corse et le Beaujolais pèse sur le volume des récoltes, conduisant à réviser à la baisse le niveau de production dans ces bassins et au niveau national, explique Agreste. Phénomène inverse dans le Bordelais et les Charentes, où la météo a été plus favorable en fin de période.

Didier Bouville

La Commission des Affaires européennes de l’Assemblée nationale, présidée par Sandrine Tillaye, a décidé le 5 octobre de saisir l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, dont le député Cédric Villani est président, pour le charger d’évaluer l’indépendance et l’objectivité des agences européennes face aux avis divergents sur le glyphosate. Pour mémoire, le Circ (lié à l’OMS), a classé le glyphosate comme cancérigène probable, quand l’Agence européenne chargée des produits chimiques (ECHA) et celle de la sécurité des aliments (EFSA) considèrent que l’on peut autoriser la commercialisation de cet herbicide, aujourd’hui sans alternative pour les agriculteurs.

Didier Bouville

Le député Dominique Potier (PS) prend la tête d’une mission parlementaire «foncier» dont les travaux devraient démarrer en novembre et se terminer au printemps. Après s’être fait retoqué, en mars dernier, avec sa proposition de loi sur l’accaparement des terres, Dominique Potier se saisit à nouveau de la question des problématiques foncières. L’idée, a-t-il expliqué à Agra Presse, est de reprendre les mesures de la proposition de loi du quinquennat précédent, qui avaient fait consensus (droit de préemption renforcé pour les Safer, lutte contre l’accaparement des terres…) mais qui avaient été jugées par le Conseil Constitutionnel comme portant « une atteinte disproportionnée au droit de propriété et à la liberté d’entreprendre». Il s’agira de trouver le moyen de garder l’esprit de la proposition de loi précédente, en restant conforme à la Constitution. Dominique Potier veut par ailleurs élargir le sujet au problème de la difficulté de renouvellement des générations pour des raisons d’accès au foncier, ainsi qu’aux «dérives du travail à façon».

Didier Bouville

Une trentaine de députés, emmenés par le MoDem Richard Ramos et l’Insoumis François Ruffin, exhortent le groupe Bigard à publier ses comptes, dans une lettre dont l’envoi, depuis la Poste de l’Assemblée, a été mis en scène dans une vidéo diffusée le 5 octobre. Maxence Bigard, fils du PDG du numéro un français de la viande Jean-Paul Bigard, a provoqué un tollé mi-septembre lors d’une audition en commission des Affaires économiques à l’Assemblée nationale en refusant de répondre aux questions des députés, notamment sur la non-publication des comptes de son entreprise. La publication des comptes est obligatoire en vertu du code du commerce, sous peine de sanctions, rappellent les députés signataires dans ce courrier daté du 27 septembre. La loi Sapin II, adoptée fin 2016 sous le quinquennat Hollande, prévoit une pénalité financière pouvant aller jusqu’à 2% du chiffre d’affaires moyen journalier enregistré en France par jour de retard, pour toute entreprise de transformation agricole refusant de publier ses comptes.

Didier Bouville

André Bonnard, secrétaire général de la Fédération nationale des producteurs latiers (FNPL), s’est vivement inquiété le 5 octobre de la focalisation des débats sur le seuil de revente à perte (SRP) et l’encadrement des promotions. «Seuil de revente à perte et promo, sans retour de valeur au producteur, c’est non ! Le deal doit être global sinon l’accord sera déséquilibré», s’est-il exclamé à la suite du bilan de l’atelier 7, le 5 octobre. Il a évoqué des pages entières de ce bilan consacrées au SRP et à l’encadrement des promotions mais «rien» sur «l’inversion du sens des négociations». Prise en compte des coûts de production et du marché intérieur dans les contrats au sein de la filière sont, pour lui, «oubliés». «J’ai l’impression que l’on va les oublier gentiment et qu’au final les producteurs seront les délaissés de ces États généraux de l’alimentation», a-t-il observé. Une alerte que lancaient d’autres syndicalistes comme Christiane Lambert, présidente de la FNSEA ou Jérémy Decerle, président des Jeunes agriculteurs, le 4 octobre. André Bonnard a revendiqué également un arbitrage si jamais le sujet était renvoyé aux interprofessions.

Didier Bouville

La Fédération Nationale de la Production des Semences de Maïs et de Sorgho (FNPSMS) estime, alors que la récolte des semences de maïs est en cours, que l’objectif du rééquilibrage des stocks sera atteint en Europe en raison de trois facteurs combinés : baisse des surfaces de production de semences (-40 % sur trois ans), de l’évolution des marchés, stable en Europe de l’Ouest et dynamiques en Europe centrale et de l’Est, tirés par l’Ukraine et la Russie, et de déclassements physiques à un niveau historiquement important, a indiqué l’organisation le 5 octobre. En France, les rendements devraient être proches des objectifs.

Didier Bouville