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Lors de l’examen en séance plénière du projet de loi Essoc (Etat au service d’une société de confiance) le 25 janvier, les députés ont voté le caractère «volontaire» des expérimentations de régionalisations souhaitées par le Gouvernement. Un amendement de la député Les Républicains Véronique Louwagie a été voté en ce sens. Le but des expérimentations souhaitées par le gouvernement est «de permettre aux chambres régionales d’exercer, à titre expérimental, en tout ou partie, des missions relevant actuellement de la compétence des chambres départementales en se substituant à celles-ci.» En commission, le rapporteur du texte avait rapporté le souhait du gouvernement d’expérimenter dans des régions volontaires et non-volontaires. En séance plénière, le député communiste André Chassaigne s’est interrogé sur ce caractère «volontaire», se demandant si le choix reviendrait à l’échelon régional ou départemental, craignant un effet «rouleau compresseur» du 1er sur le 2nd.

Didier Bouville

Lors de son audition devant la commission économique du Sénat le 24 janvier, Michel Nalet, directeur de la communication de Lactalis, s’est justifié une nouvelle fois sur l’absence de publication des comptes de l’entreprise. « Le fisc connaît nos résultats et Lactalis paie ses impôts en France. Mais nous souhaitons protéger le secret des affaires », a-t-il expliqué. Le Sénateur de la Haute-Loire, Laurent Duplomb, a soutenu la position de Lactalis sur la non publication de ses comptes : « Plus nous communiquons nos résultats dans un contexte mondial de concurrence exacerbée, où les autres ne sont pas obligés d’en faire autant, et plus nous nous déshabillons ». Le sénateur Jean-Claude Tissot s’est offusqué de ce commentaire. « Ici on fabrique la loi, on ne fabrique qu’une seule loi, on ne peut pas l’interpréter de plusieurs façons. Les producteurs laitiers sont inondés de contrôles et doivent s’y soumettre ». Même avis de plusieurs sénateurs qui se sont aussi étonnés qu’Emmanuel Besnier en personne ne soit pas venu s’expliquer devant la Commission économique du Sénat, plutôt que son directeur de la communication. « Est-ce par manque de courage », a demandé le sénateur Martial Bourquin.

Didier Bouville

Dans un communiqué du 24 janvier, la FNPL dénonce « l’attentisme » de la Commission européenne concernant la gestion des stocks de poudre de lait qui tirent le prix du lait vers le bas. Selon le syndicat, « la Commission européenne reste engluée dans ses analyses et explique que ces stocks pèseront sur le marché pendant encore trois ans car elle n’a aucune visibilité sur la façon d’y mettre fin » « Monsieur le Commissaire européen à l’Agriculture, les producteurs de lait français n’ont pas trois ans devant eux pour que leur rémunération soit enfin décente après deux années de crise, au regard de leur travail quotidien, 7 jours sur 7 ! », souligne la FNPL. Celle-ci demande à Stéphane Travert d’obtenir de la Commission « une réelle avancée » et de « trouver des alliés parmi ses homologues pour aboutir à une solution politique lors du Conseil des ministres de l’UE qui se tiendra le 29 janvier. « Cette épée de Damoclès doit cesser de peser sur l’avenir, déjà incertain, des producteurs de lait pour 2018 », insiste la FNPL.

Didier Bouville

Sur une commande du ministère de l’Agriculture, l’institut national de l’information géographique (IGN) vient de mettre en ligne sur le site geoportail.gouv.fr «une carte des pentes pour l’agriculture», représentant les zones ayant une valeur de pente supérieure à 10% en France métropolitaine. Elle permettra aux agriculteurs «d’identifier en amont de leurs déclarations si leurs parcelles sont localisées sur les zones considérées à risque d’érosion et de prendre, le cas échéant, les dispositions permettant de respecter les bonnes conditions agricoles et environnementales (BCAE)» demandées dans le cadre de la conditionnalité des aides Pac, explique l’IGN dans un communiqué le 24 janvier. Sur les zones à pente supérieure à 10%, il est interdit de labourer dans le sens de la pente entre le 1er décembre et le 15 février.

Didier Bouville

Après son discours à Rungis en octobre dernier, le Président de l’Agriculture va à nouveau s’exprimer à l’attention du monde agricole ce jeudi 25 janvier. Mais cette fois-ci, il se déplace dans le milieu rural, et va commencer par visiter une ferme qui illustre la « montée en gamme » des produits agricoles qu’il appelle de ses vœux. Il visitera en effet la ferme des Violettes de 40 vaches laitières qui produit de la Fourme, du Saint-Nectaire et du Gaperon, commercialisés surtout en vente directe. Puis il prononcera son discours de vœux à 15 heures dans la commune de Saint-Genès-Champanelle, à 15 km de Clermont-Ferrand. Il devrait renouveler les idées-forces qu’il avait défendues en octobre dernier, et tirer ses propres enseignements des Etats généraux de l’alimentation, à quelques jours de la présentation en Conseil des ministres du projet de loi issu des EGA, alors que les négociations commerciales se passent mal malgré la charte. Christophe Castaner, secrétaire d’Etat aux relations avec le Parlement, a mis les pieds dans le plat en déclarant, lors de la séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale le 24 janvier, que «le modèle agricole» français «est totalement aujourd’hui dépassé», répondant au député de l’Essonne Franck Marlin (LR). «Nous devons avec eux moderniser nos exploitations agricoles, leur donner les moyens d’une transformation en profondeur», a-t-il expliqué.

Didier Bouville

La conseillère du président de la république en charge des questions agriculture, pêche, forêt et développement a rencontré la FNSEA, JA, FNO, APCA, ANEM et USAPR sur la question du loup. Ils ont pu faire part de la souffrance des éleveurs victimes de la prédation. Ils ont transmis leurs inquiétudes quant à la l’économie et la sécurité de leurs territoires qui sont compromises par la présence du loup et des conflits qui en découlent. Ils ont rappelé l’objectif de zéro attaque sur les troupeaux et leur refus de toute conditionnalité des indemnisations des troupeaux prédatés. Enfin, ils ont réitéré leur demande de sortir le loup de la Convention de Berne et de la directive Habitats. Ils espèrent un geste fort du gouvernement et que sur le dossier loup le président de la république « écoute la voix de la raison et du bon sens exprimée par les gens de terrain : élus locaux et acteurs économiques. Vous aurez la condition indispensable pour réaliser une bonne politique d’aménagement du territoire. »

Didier Bouville

A quelques jours de son congrès les 7 et 8 février, la Fédération nationale bovine (FNB) a exprimé, lors d’une conférence de presse le 23 janvier, une «forte attente» vis-à-vis du futur projet de loi États généraux de l’alimentation, et en particulier de la réforme de la contractualisation. La filière a connu sur la seconde partie de l’année 2017 une baisse des prix «inexplicable», rapporte son président Bruno Dufayet, jusqu’à atteindre 3,50 €/kg pour un vache allaitante de conformation R, soit 1€/kg en dessous du coût de production, selon le syndicat. La FNB souhaite que la réforme permettre aux éleveurs de couvrir leurs coûts de production. La FNB demande l’application d’un principe de construction des prix «en cascade», c’est-à-dire une transparence et une répercussion, tout au long de la filière, de l’évolution des prix payés aux producteurs. A de telles conditions, le syndicat ambitionne que la contractualisation atteigne 30% de la production française d’ici 5 ans, contre moins de 1% aujourd’hui.

Didier Bouville

Les produits agricoles ne sont plus le soutien qu’ils ont été par le passé pour le commerce extérieur français, a évoqué le 23 janvier Julien Marcilly, économiste en chef de Coface, à son colloque annuel sur le « risque pays ». Faisant remarquer que la balance commerciale française des biens est devenue déficitaire depuis 2000, il a mentionné, entre autres multiples causes, le décrochage des exportations agricoles, de grains notamment, vers l’Algérie et l’Égypte. Le problème de l’Algérie est qu’elle ne renouvelle quasiment plus ses licences d’importation, en raison d’une mauvaise situation financière ; celui de l’Égypte s’explique par la concurrence russo-ukrainienne sur les céréales, facilitée par un rouble compétitif, a-t-il détaillé. Si les produits agricoles bruts ont dégagé un solde quasi nul entre octobre 2016 et octobre 2017 (aussi en raison d’une moisson désastreuse en France en 2016), l’industrie alimentaire a généré un solde de 6 à 7 milliards d’euros. La Coface a abaissé la note de l’Iran, mais surtout de l’Arabie Saoudite, autres pays importateurs de céréales. L’Arabie Saoudite est caractérisée par une forte hausse en dix ans de son taux d’enfants scolarisés et de l’accès à Internet, mais en même temps par une montée rapide du chômage, d’où un fort risque de déstabilisation politique, a exposé l’économiste.

Didier Bouville

L’Unaf (apiculteurs) demande «une fois encore» au gouvernement «la mention obligatoire des pays d’origine pour les miels mélangés», selon un communiqué le 23 janvier. L’organisation et l’UFC Que-Choisir en avaient déjà fait la demande en octobre. «Nous n’avons aucune réponse de notre ministère de tutelle (celui de l’Agriculture)», déplore-t-on à l’Unaf. Pour l’heure, la réglementation UE permet d’étiqueter «Mélanges de miels originaires/non originaires de l’Union européenne». En 2017, les importations de miel dépasse 30000 tonnes, soit les trois quarts du miel consommés en France, rappelle l’Unaf qui demande ainsi «une meilleure traçabilité et transparence vis-à-vis des consommateurs».

Didier Bouville

Quatre associations de la FNSEA spécialisées en élevage (FNB, FNPL, FNO et Fnec) ont adressé une lettre au ministre de l’Agriculture Stéphane Travert, le 18 janvier, pour leur faire part de leur incompréhension, après que les pouvoirs publics ont décidé récemment de rendre les mélanges légumineuses-graminées inéligibles à l’aide couplée «à la production fourragère». Une instruction technique parue le 2 janvier annonce que ces mélanges ne sont plus éligibles «à compter de la campagne 2018», expliquent les associations syndicales. Elles précisent que ces mélanges représenteraient environ 17% des surfaces éligibles à cette aide, et «sont majoritairement présents dans les assolements des exploitations d’élevage».

Didier Bouville