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Stéphane Travert, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, avait annoncé le 5 avril le lancement de la concertation sur le Plan Ambition Bio 2022, et la mobilisation de 1,1 milliard d’euros pour le développement de la filière. Région de France dénonce, dans un communiqué du 26 avril, un « effet d’annonce qui ne repose sur aucune réalité financière et qui est contradictoire avec les arbitrages pris récemment ». L’institution s’étonne, par exemple, de voir l’Etat citer comme principale source de financement du plan, les crédits européens (630 millions d’euros de fonds FEADER), alors que « ces derniers sont en réalité déjà, quasi intégralement, mobilisés par les régions qui les gèrent, pour accompagner la dynamique actuelle de l’agriculture biologique jusqu’en 2020 ». « Le discours de l’Etat sur le financement de la Bio nécessite d’être clarifié dans le cadre d’un véritable dialogue constructif et transparent que les Régions appellent de leurs vœux », insiste Jean-Pierre Raynaud, le président de la commission Agriculture de Régions de France. Au-delà de la question financière, les Régions soulignent aussi l’importance de définir des trajectoires régionales adaptées aux territoires. « On ne peut pas adopter la même politique de soutien, et la même trajectoire, dans une région qui a déjà plus de 15 % de sa surface en Bio et dans une autre qui plafonne à 2 ou 3 % », explique Jean-Pierre Raynaud.

Didier Bouville

Sodiaal a annoncé, lors d’une conférence de presse du 26 avril, le lancement de la démarche « Les laitiers responsables ». Grâce à sa marque Candia, la coopérative cherche à créer « un nouveau standard entre le lait de consommation conventionnel et le lait biologique » comme le rappelle son directeur général Yves Legros. Ce nouveau cahier des charges comprend quatre volets: une alimentation sans OGM, 150 jours de pâturage, le respect du bien-être animal et une meilleure rémunération des éleveurs. À cette fin, pour chaque litre vendu, 6 centimes seront reversés à l’ensemble des éleveurs de la coopérative sans distinction. Et pour les éleveurs engagés dans la démarche, « une prime de 1,5 centime par litre sur l’ensemble de leur production pour compenser les surcoûts ».

Didier Bouville

L’association UFC-Que-Choisir, dans un communiqué de presse du 26 avril, demande au gouvernement de «pérenniser l’obligation d’étiquetage de l’origine des viandes et du lait dans les aliments transformés». Dans le cadre d’une enquête, l’association publie un «triste podium de l’opacité». Ainsi, dans les produits préparés, le pays d’origine de la viande de poulet n’est pas mentionné spécifiquement dans 64% des cas relevés par UFC-Que-Choisir. Pour la viande de porc cette proportion est de 53% alors qu’elle est de seulement 11% pour le lait. Selon UFC Que choisir, les mauvais élèves sont Sodebo et William Saurin. À l’inverse, Sodiaal, Le Gaulois et Danone indiquent systématiquement le pays d’origine de leurs laits et viandes.

Didier Bouville

La CFA, syndicat avicole et des productions associées, a annoncé que, le 18 avril, à Angers, les statuts de l’interprofession volailles de chair ont été signés par l’ensemble des fédérations concernées. Cette interprofession va ainsi pouvoir être reconnue officiellement par le Ministère de l’agriculture et de l’alimentation. Elle a, le lendemain, été officiellement présentée. Pour Jean-Michel Schaeffer, président de la CFA et du bureau provisoire de l’interprofession, « la création de l’interprofession volaille de chair, n’est pas une finalité en soi, c’est un outil qui doit être au service de toute la filière ». Elle devra ainsi se mettre au service des objectifs du plan de filière. La CFA salue donc cette belle réussite. Il s’agit pour elle d’un signal fort, alors même, que les députés débâtaient de la loi issue des Etats Généraux de l’Alimentation.

Didier Bouville

Réagissant en première impression, auprès d’Agra alimentation, à l’amendement déposé par le rapporteur Jean-Baptiste Moreau visant à sortir les produits agricoles et alimentaires du cadre des négociations commerciales annuelles, l’Ania (industrie agroalimentaire) y voit «un signal politique fort». L’association qui estime «avoir été entendue» et réfléchit actuellement avec ses fédérations et ses entreprises adhérentes à la suite à donner à cette proposition. L’Ania voit dans ce texte «une opportunité unique pour mettre fin à la guerre des prix et repenser notre modèle pour les prochaines années». De même, Richard Girardot, patron de Nestlé France, a commenté le 20 avril sur son blog ce qu’il qualifie de « coup de tonnerre ». Pour lui, le premier enseignement à tirer de cette nouvelle est qu’il y a « une détermination forte afin d’en finir vite avec la guerre des prix ». Toutefois, nuance Richard Girardot, « le second effet immédiat de cette décision est de créer un peu plus d’incertitude dans un environnement déjà instable ».

Didier Bouville

Dans une lettre ouverte au président de la République du 25 avril, la fédération nationale bovine (FNB) attend «une politique cohérente d’orientation» qui fixe un «cap». Concernant le projet de loi des États généraux de l’alimentation, la fédération estime que ne prévoyant pas de «contractualisation renversée» pour le secteur bovin, le texte «ne contribue ni à inverser la mécanique de construction des prix, ni à renforcer notre capacité à négocier». De plus, la FNB regrette la modernisation de l’accord entre l’UE et le Mexique qui pourrait importer 20 000 tonnes de viande bovine, jusque-là «interdite en Europe». Enfin, les éleveurs demandent une position «claire et chiffrée» du gouvernement sur le budget de la prochaine PAC.

Didier Bouville

Le 25 avril, Nicolas Hulot, ministre d’État, ministre de la Transition écologique et solidaire, Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, Stéphane Travert, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation et Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation ont présenté le plan d’actions sur les produits phytopharmaceutiques et une agriculture moins dépendante aux pesticides. La FNSEA estime que ces 4 ministres « ont fait cause commune pour présenter, de nouveau, une litanie d’interdictions et autres charges supplémentaires pour les paysans Français ». Le plan s’articule autour de quatre priorités. La première est de diminuer rapidement l’utilisation des substances les plus préoccupantes pour la santé et l’environnement. Pour ce faire, des leviers législatifs et financiers seront mobilisés, notamment dans le projet de loi issu des Etats généraux de l’Alimentation. La redevance pour pollutions diffuses sera modernisée et renforcée. La deuxième priorité est de mieux connaître les impacts afin de mieux informer et protéger la population et les professionnels et préserver l’environnement. La troisième consiste à amplifier la recherche et le développement d’alternatives et la mise en œuvre de ces solutions par les agriculteurs. Le grand plan d’investissement sera ainsi mobilisé. La dernière priorité est de renforcer le plan Ecophyto 2 et d’améliorer sa gouvernance et son fonctionnement. Pour la FNSEA, se plan d’actions s’articule surtout autour d’interdictions « sans réelle concertation, sans réelle consultation ». L’organisation a rappelé que le monde agricole est « prêt à progresser mais pour cela, il faut des agriculteurs debout, pas des exploitations à genoux ! » La FNSEA demande donc au gouvernement une étude d’impacts économiques de toutes ces décisions.

Didier Bouville

Retournement de situation. Après l’annonce le 3 avril, d’un rapprochement entre Casino et Auchan auquel Système U avait annoncé se joindre, ce dernier annonce finalement, dans un communiqué de presse du 25 avril, être en négociations exclusives avec Carrefour, pour « conclure une coopération ». Cette alliance pèserait pour presque 35 % des parts de marché à l’achat et deviendrait la première centrale d’achat française. Pour une durée de cinq ans, l‘accord portera « sur les plus grandes marques nationales et internationales » et devrait être opérationnel lors de prochaines négociations commerciales. Faisant référence aux États généraux de l’alimentation, les deux enseignes s’engagent « à favoriser une répartition équitable de la valeur, de l’amont à l’aval ».

Didier Bouville

Le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation français, Stéphane Travert, était au Maroc du 23 au 24 avril. Il a notamment participé à l’ouverture de la 13ème édition du Salon international de l’agriculture au Maroc à Meknès, l’un des plus grands évènements africains consacrés à l’agriculture. Un rendez-vous d’autant plus important, qu’il réunit près de 70 pays à travers 1 400 exposants, et que d’ici 2050, la population africaine devrait doubler. Le ministre en a ainsi profité pour rencontrer les entreprises françaises implantées au Maroc et les encourager à constituer « une véritable équipe de France à l’export », afin de répondre aux enjeux des marchés internationaux. Stéphane Travert a aussi participé aux assises de l’agriculture en compagnie de son homologue marocain, Aziz Akhannouch. Ces assises étaient centrées sur les jeunes « moteurs d’un développement agricole innovant ». « La jeunesse, des deux côtés de la Méditerranée est, comme l’a rappelé le Président de la République française à Ouagadougou, une force, mais également une responsabilité », a déclaré le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation avant de mettre en avant l’importance du développement de l’agroécologie. Le ministre a aussi signé une nouvelle convention sur la formation pour renforcer la coopération des deux pays dans ce domaine. Depuis 27 ans, le programme « stage 250 », a permis la formation de 7 825 étudiants marocains dans des exploitations françaises.

Didier Bouville

Dans un communiqué du 26 avril, la Fédération Nationale Porcine annonce que la cotation de porcs à Plétrin est restée stable lors de la séance de début de semaine, après avoir perdu 6 centimes depuis mi-mars. Le prix du marché du porc breton est inférieur de 10 centimes au cours espagnol et de 6 centimes au marché allemand. La fédération constate que « la soi-disant organisation de la filière ne sert pas aujourd’hui les producteurs ». Elle rappelle ainsi que « le paysage porcin évolue, entre reprises d’outils industriels, concentrations, fusions… mais cela ne tire ni les prix, ni les volumes ! ». Pour la FNP, il semble que « l’aval de la production se plaît à organiser les stocks en élevage afin de maintenir la pression au lieu de chercher des marchés à valeur ajoutée ». Elle appelle ainsi les organisations de producteurs à s’organiser pour trouver un rapport de force.

Didier Bouville