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Dans un communiqué le 2 mai, les Jeunes agriculteurs (JA) demandent le retrait de l’amendement de Jean-Baptiste Moreau, sortant les produits agricoles et alimentaires du cadre de la négociation commerciale annuelle. Les JA estiment que l’amendement «n’est pas construit sur des délais et un consensus suffisants pour aboutir à une bonne réforme». Et de s’interroger: «Si cette proposition du rapporteur Moreau est une si bonne idée, pourquoi ceux qui l’approuvent aujourd’hui ne l’ont pas proposée avant ?», se demandent les JA. Ils regrettent en somme que ce texte n’émane pas des Etats généraux, qu’il n’ait «fait l’objet d’aucune concertation, ni avec les pouvoirs publics, ni avec les syndicats», et s’inquiètent de voir qu’il satisfait certains industriels et distributeurs. En effet, l’Ania (agroalimentaire) a déclaré que ce texte est une «opportunité». Et Michel-Edouard Leclerc a récemment écrit sur son blog que ce texte «va dans le bon sens».

Didier Bouville

La fédération des entreprises de boulangerie (Feb), dans un communiqué de presse du 2 mai, s’inquiète «de la hausse récente du prix du beurre et de ses conséquences» pour le secteur. Alors que les cours du beurre avaient atteint des records en 2017, « l’année 2017 s’annonce encore pire. Les prix sont 25 % supérieurs à l’année dernière à la même époque », selon la Feb, ce qui laisse craindre de nouveaux records de prix pour cette année. L’enjeu pour les entreprises de boulangerie est double : « éviter l’effondrement des marges et assurer leur approvisionnement». Ainsi, la fédération « en appelle à la responsabilité de tous les acteurs, et notamment la grande distribution et la restauration, pour que les fabricants puissent rapidement répercuter dans leurs prix cette hausse » et déplore que « si des hausses modérées ont bien été acceptées lors des négociations commerciales, elles se révèlent déjà insuffisantes».

Didier Bouville

Les Régions de France n’ont pas assisté à la réunion, le 2 mai, du Conseil supérieur d’orientation de l’économie agricole (CSO), au cours de laquelle le ministère a présenté l’usage du transfert budgétaire du 1er pilier de la Pac vers le 2nd, le volet agricole du Grand plan d’investissement et le plan Ambition Bio 2022. Cette absence ne tient pas uniquement au dossier agricole ; après un premier gel en septembre, les relations Etat-Régions sont de nouveau coupées depuis fin mars dans le cadre de la réforme de l’apprentissage. «C’est une accumulation d’incompréhensions sur la méthode – un manque de concertation – et sur le fond – la recentralisation en cours», indiquent les Régions de France. Une réunion entre le ministère de l’Agriculture et les Régions avait déjà été refusée fin mars par ces dernières, au motif que le jour de la réunion proposé par le ministère correspondait à la date limite de notification à Bruxelles de l’usage que Paris devait faire du transfert budgétaire du 1er pilier de la Pac vers le 2nd, un dossier crucial pour les Régions. «Ce n’est pas du dialogue, c’est ce qui s’appelle être mis au pied du mur», réagit-on chez les Régions de France. «Nous n’avons pas la même définition du dialogue».

Didier Bouville

Le 27 avril, les Etats membres de l’Union Européenne ont approuvé la proposition de la Commission européenne, d’interdire l’utilisation de trois Néonicotinoïdes (clothianidine, imidaclopride, thiaméthoxame) en extérieur. Leur utilisation sera ainsi limitée aux serres, où ils ne risqueront pas de rentrer en contact avec les abeilles. Cette proposition faisait suite à l’avis rendu par l’European Food Safety Autority (Efsa), qui mettait en évidence les risques que représentent ces substances pour les abeilles. L’usage de ces produits avait déjà été restreint en 2013. La France, l’Allemagne et la Grande Bretagne, ont notamment voté en faveur de l’interdiction, tandis que le Danemark, la Hongrie, la République Tchèque et la Roumanie, ont voté contre. Le Copa-Cogeca regrette, dans un communiqué, l’approbation de cette mesure. « Nous sommes convaincus qu’avec des mesures de réduction appropriées, ces substances auraient pu être ré-autorisées », a réagi Pekka Pesonen, le secrétaire général du Copa-Cogeca. L’organisation souligne le risque, pour les agriculteurs, de voir leurs solutions techniques diminuer, dans des zones où il n’y a pas forcément d’alternative.

Didier Bouville

FNSEA, JA, la FNO, la FNB et l’APCA soutiennent les éleveurs mobilisés contre la réintroduction de deux ourses dans les Pyrénées Atlantiques

Le 30 avril dernier, des éleveurs du sud-ouest se sont mobilisés à Pau. Ils se sont rassemblés pour dénoncer le projet de Nicolas Hulot de réintroduire deux ourses dans les Pyrénées Atlantiques. La FNSEA, JA, la FNO, la FNB et l’APCA ont, dans un communiqué, publié le 30 avril, apporté leur soutien à cette action. Les quatre organisations ont ainsi rappelé que « les éleveurs du massif pyrénéen paient déjà un lourd tribut en raison des attaques de leurs troupeaux par les ours déjà présents sur ce territoire (906 bêtes tuées dont 687 dans le seul département de l’Ariège) ». Elles ont ainsi réaffirmé que le pastoralisme est incompatible avec la présence de grands prédateurs et elles demandent que le travail des éleveurs soit respecté et donc, que le ministre renonce à son projet.

Didier Bouville

Coop de France est opposé « à toute hausse de taxes qui aggravent la situation financière déjà très fragile des agriculteurs », a indiqué l’organisme dans un communiqué le 27 avril. Coop de France cible ainsi l’augmentation de la redevance pour pollution diffuse (RPD) de 50M€ pour financer notamment le soutien à l’agriculture biologique, comme l’a annoncé le gouvernement le 25 avril. Ce dernier « prend le risque d’opposer les agriculteurs entre eux », selon l’organisme, pour qui il faudrait au préalable que « les 130 M€ de la RPD retournent effectivement aux agriculteurs ». Coop de France, qui rappelle être favorable à « l’orientation générale » du plan, juge qu’à l’issue des concertations, le document n’a évolué « que dans le sens d’un durcissement des mesures envisagées ».

Didier Bouville

Le groupe chimique allemand Bayer a jugé dans un communiqué de presse le 27 avril que le vote de la commission européenne interdisant l’utilisation en extérieur de trois néonicotinoïdes était « un jour triste pour les agriculteurs » ainsi « qu’une mauvaise affaire pour l’Europe ». Le groupe, qui commercialise plusieurs produits à base de néonicotinoïdes, reste convaincu que « ces restrictions ne sont pas justifiées ». Pour lui, les derniers rapports d’évaluation des risques pour les abeilles de l’EFSA « n’ont pas trouvé de risques élevés » suffisant pour en tirer une conclusion. Surtout, il met en garde contre les conséquences de cette interdiction, jugeant que les industries de protection des cultures ne pourront pas fournir de solutions alternatives remplaçant les utilisations actuelles de l’imidacloprid et du clothianidin.

Didier Bouville

Stéphane Travert, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, avait annoncé le 5 avril le lancement de la concertation sur le Plan Ambition Bio 2022, et la mobilisation de 1,1 milliard d’euros pour le développement de la filière. Région de France dénonce, dans un communiqué du 26 avril, un « effet d’annonce qui ne repose sur aucune réalité financière et qui est contradictoire avec les arbitrages pris récemment ». L’institution s’étonne, par exemple, de voir l’Etat citer comme principale source de financement du plan, les crédits européens (630 millions d’euros de fonds FEADER), alors que « ces derniers sont en réalité déjà, quasi intégralement, mobilisés par les régions qui les gèrent, pour accompagner la dynamique actuelle de l’agriculture biologique jusqu’en 2020 ». « Le discours de l’Etat sur le financement de la Bio nécessite d’être clarifié dans le cadre d’un véritable dialogue constructif et transparent que les Régions appellent de leurs vœux », insiste Jean-Pierre Raynaud, le président de la commission Agriculture de Régions de France. Au-delà de la question financière, les Régions soulignent aussi l’importance de définir des trajectoires régionales adaptées aux territoires. « On ne peut pas adopter la même politique de soutien, et la même trajectoire, dans une région qui a déjà plus de 15 % de sa surface en Bio et dans une autre qui plafonne à 2 ou 3 % », explique Jean-Pierre Raynaud.

Didier Bouville

Sodiaal a annoncé, lors d’une conférence de presse du 26 avril, le lancement de la démarche « Les laitiers responsables ». Grâce à sa marque Candia, la coopérative cherche à créer « un nouveau standard entre le lait de consommation conventionnel et le lait biologique » comme le rappelle son directeur général Yves Legros. Ce nouveau cahier des charges comprend quatre volets: une alimentation sans OGM, 150 jours de pâturage, le respect du bien-être animal et une meilleure rémunération des éleveurs. À cette fin, pour chaque litre vendu, 6 centimes seront reversés à l’ensemble des éleveurs de la coopérative sans distinction. Et pour les éleveurs engagés dans la démarche, « une prime de 1,5 centime par litre sur l’ensemble de leur production pour compenser les surcoûts ».

Didier Bouville

L’association UFC-Que-Choisir, dans un communiqué de presse du 26 avril, demande au gouvernement de «pérenniser l’obligation d’étiquetage de l’origine des viandes et du lait dans les aliments transformés». Dans le cadre d’une enquête, l’association publie un «triste podium de l’opacité». Ainsi, dans les produits préparés, le pays d’origine de la viande de poulet n’est pas mentionné spécifiquement dans 64% des cas relevés par UFC-Que-Choisir. Pour la viande de porc cette proportion est de 53% alors qu’elle est de seulement 11% pour le lait. Selon UFC Que choisir, les mauvais élèves sont Sodebo et William Saurin. À l’inverse, Sodiaal, Le Gaulois et Danone indiquent systématiquement le pays d’origine de leurs laits et viandes.

Didier Bouville