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Trois options sont envisagées pour la Pac dans une contribution arrêtée le 14 février par la Commission européenne en vue d’un premier débat des dirigeants ds Vingt-sept sur le cadre financier pluriannuel de l’UE après 2020 prévu le 23 février : le maintien des dépenses agricoles à leur niveau actuel, une réduction de cette enveloppe de 30 % qui provoquerait une chute de plus de 10 % du revenu agricole, une réduction de 15 % qui entraînerait une baisse plus limitée du revenu mais aurait encore « un impact notable dans certains secteurs en fonction des choix effectués ». Toute réduction des paiements directs serait toutefois accompagnée par « un meilleur ciblage » du soutien, souligne la Commission, insistant sur le fait que, aujourd’hui, 80 % de ces paiements vont à 20 % des agriculteurs.

Didier Bouville

Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, a dénoncé le 14 février dans un communiqué une « concurrence entre les territoires » qui « n’est pas acceptable » au sujet de l’indemnité compensatoire de handicaps naturels (ICHN). En effet, elle constate que, concernant le nouveau zonage proposé par le ministère de l’Agriculture, « des régions comme Grand-Est, Normandie et Auvergne-Rhône-Alpes gagneraient plusieurs milliers de nouveaux bénéficiaires alors que l’Occitanie et Nouvelle-Aquitaine verraient leur nombre de bénéficiaires baisser ». Elle demande donc une nouvelle carte pour le 20 février lors du comité État-Régions. Lors de la présentation du dernier zonage, le 9 février, l’Occitanie avait vu certaines zones de son territoire réintégrées au détriment d’autres régions comme le Centre-Val de Loire notamment. La profession agricole avait rejeté unanimement encore une fois cette carte. Le ministère de l’Agriculture a précisé le 14 février que les discussions se poursuivent avec la profession. La Commission européenne attend la proposition de carte de la France à partir du 1er mars.

Didier Bouville

Agreste a estimé le 13 février les surfaces de colza d’hiver à 1,495 Mha (contre 1,537 Mha précédemment), celle des orges d’hiver à 1,369 Mha (contre 1,357 Mha). «La sole d’orges d’hiver diminuerait de 2,3% en 2018 et retrouverait un niveau comparable à 2015, selon une note. Elle serait cependant en hausse de 2,7% par rapport à la moyenne 2013-2017.» Le Centre verrait ses surfaces en orges diminuer de 2,6%, la Lorraine de 9,5% sur un an. En colza, la sole augmenterait de 6,7%, indique Agreste. «Cette progression rattrape en partie la forte baisse enregistrée l’année précédente mais le niveau 2018 reste inférieur de 3,4% au niveau de 2016. » La Lorraine verrait ses surfaces de colza augmenter de 43,2% sur un an. Agreste confirme la stabilité du blé tendre, à 4,958 Mha. Côté blé dur, la sole est estimée à 356 000 ha (contre 364 000 ha précédemment). Sur un an, elle diminuerait de 1,5% mais resterait au-dessus de la moyenne quinquennale 2013-2017 (+7,1 %), souligne la note. Le Centre verrait ses surfaces de blé dur baisser de 2,3 %, les Pays de la Loire de 5,1%.

Didier Bouville

Patrick Dehaumont, directeur général de l’alimentation (DGAL) du ministère de l’Agriculture, a clairement regretté, le 13 février lors de son audition par la Commission des affaires économiques du Sénat, le manque de transparence de la part de Lactalis. « Je constate qu’il y a eu un décalage entre les éléments donnés au niveau de l’inspection [par les services vétérinaires à l’automne, ndlr] et ce que l’on a pu récupérer comme autocontrôles » à la suite de l’alerte salmonelle, a-t-il déclaré. Selon lui, des salmonelles de type agona ont été retrouvées dans l’environnement lors d’auto-contrôles en 2009, 2011, 2013, 2014 et 2017. « Il est dommage qu’il n’y ait pas eu un questionnement » de la part de l’entreprise suite à ces résultats, a-t-il souligné et de préciser que « la génération spontanée, cela n’existe pas ! ». Il s’est aussi interrogé sur une possible contamination de la tour n°2 de l’usine de Craon, disant attendre le « dossier que Lactalis doit fournir ». Il a insisté sur la question de la maîtrise des salmonelles en élevage, estimant que 3% des élevages détiendraient des vaches porteuses de salmonelles. Il s’agirait donc par la suite de pouvoir les détecter pour les éliminer.

Didier Bouville

Au sortir d’un rendez-vous avec Stéphane Travert, le 13 février, Bruno Dufayet, président de la Fédération nationale bovine (FNB) a décrit un ministre de l’Agriculture «interpellé par les incohérences» soulevées par la FNB lors de son congrès, la semaine passée, qui ne comprend pas que le ministère veuille faire monter en gamme la filière et renforcer la concurrence à bas coûts du Mercosur. «Il semble avoir un peu entendu nos inquiétudes», a relevé Bruno Dufayet, précisant que le rendez-vous a porté essentiellement sur l’accord de libre-échange UE-Mercosur, la conjoncture et le plan de filière. «Nous voulons savoir quelle est la position de la France, quelles sont les lignes rouges dont a parlé Emmanuel Macron et que va faire la France si ces dernières ne sont pas respectées…», a-t-il déclaré.

Didier Bouville

Dans une décision rendue le 9 février, le Conseil d’État a décidé d’annuler certaines dispositions du 6° de l’article 1er du décret n°2016-610 relatif au réseau des chambres d’agriculture. Les modalités concernées confiaient aux chambres régionales d’agricultures des missions «relatives aux politiques publiques, aux marchés agricoles, à l’offre de formation, aux prestations certifiées et à la création d’entreprises qu’elles exercent au bénéfice des chambres départementales». Dans sa décision l’institution motive sa décision en estimant que «ces missions ne peuvent être regardées comme des missions juridiques, administratives et comptables» et «se rattachent donc aux compétences des chambres départementales d’agricultures».

Didier Bouville

La FNSEA a été reçue par le ministre de la Transition écologique le 12 février «à la demande de celui-ci», précise Christiane Lambert qui l’a trouvé «à l’écoute». La FNSEA lui a présenté son contrat de solutions. «Il nous a répondu : « Je n’y suis pas opposé »», rapporte la présidente du syndicat. Par ailleurs, elle lui a rappelé les lignes rouges à ne pas franchir sur la feuille de route phytos du gouvernement. «Il ne doit pas y avoir de renationalisation de décisions, l’harmonisation européenne doit être la règle. (…) Ensuite, il ne doit pas y avoir de coûts supplémentaires pour les agriculteurs et enfin il ne doit pas y avoir d’impasses techniques.» Sur ces lignes rouges, Nicolas Hulot n’a pas pris position. Christiane Lambert espère «qu’il en tiendra compte» lors de la réunion de présentation du projet de feuille de route du gouvernement sur les phytos, en présence de quatre ministres (Agriculture, Transition écologique, Santé, Recherche), des professionnels et des associations prévue le 14 février. Le gouvernement avait lancé la concertation sur ce projet le 19 janvier. Sa finalisation est prévue «avant la fin du premier trimestre 2018», selon les ministères concernés. Dans la version du 19 janvier, la feuille de route du gouvernement tient en trois parties: diminuer l’utilisation des substances les plus préoccupantes, structurer et renforcer la recherche sur la santé, amplifier la recherche et le développement d’alternatives.

Didier Bouville

Les importations chinoises de viande de porc ont baissé de 1,6 Mio t en 2016 (année record) à 1,2 Mio t en 2017 (-25 %). Explications : la production chinoise a augmenté et la demande chinoise a diminué dans les classes moyennes au profit d’autres sources de protéines. Deux tiers de ces importations chinoises proviennent d’UE, en particulier d’Allemagne et d’Espagne, qui ensemble couvrent 35 % des importations chinoises de viande de porc. Ce sont l’Allemagne et le Danemark qui ont le plus souffert de la perte des débouchés, -39 % et -44 % des volumes respectivement par rapport à 2016. Si bien que l’Espagne est devenue le fournisseur le plus important, avec 250 000 t, malgré une légère baisse au total. En deuxième position l’Allemagne a livré 200 000 t. Le Canada au troisième rang a livré 180 000 t, presque à égalité avec les USA, en quatrième position, en diminution notable sur 2016.

Didier Bouville

« Suite à la décision d’arrêt d’activité de la tour 1 du site Craon, mercredi 31 janvier, le groupe Lactalis et les instances représentatives du personnel ont signé un accord de mobilité », a annoncé la multinationale dans un communiqué du 9 février. Cet accord permet « de proposer aux salariés de la laiterie de Craon un emploi dans le groupe et notamment dans l’un des sept sites industriels et logistiques situés dans un rayon de 50 kilomètres autour de Craon ». Sur les sites voisins, le groupe a donc répertorié 128 postes en CDI sur les départements d’Ille-et-Vilaine, de Mayenne et du Maine-et-Loire et 100 autres postes en CDD. L’entreprise a également prévu « des mesures de formation additionnelles qui seront effectives dès le premier trimestre 2018 et couvriront des formations diverses d’adaptation, de développement ou de reconversion ».

Didier Bouville

Les sénateurs Les Républicains, Sophie Primas et Jean Bizet, ont exprimé leurs craintes pour la PAC en vue des négociations sur le futur cadre financier. Respectivement présidents des commissions des Affaires économiques et des Affaires européennes, ils s’inquiètent que le budget de la PAC soit utilisé comme variable d’ajustement pour compenser l’impact du Brexit. Les sénateurs s’interrogent sur les déclarations du Commissaire européen au Budget, Günther Oettinger, qui évoquait une réduction de 5 % à 10 % des moyens alloués. Lors de l’audition de la ministre des Affaires européennes, Nathalie Loiseau, les sénateurs ont tenu à rappeler l’importance d’un maintien de l’enveloppe budgétaire allouée à cette politique. Ils estiment que le budget et l’orientation de la PAC restent particulièrement stratégiques et essentiels pour l’agriculture française. La sénatrice Sophie Primas souhaite que la PAC bénéficie, pour la période 2021-2027, « d’un budget stable, à la hauteur de ses ambitions et orienté selon une logique d’efficacité maximale ». Jean Bizet, sénateur de la Manche, dénonce pour sa part, « une rupture historique, une erreur stratégique, ainsi qu’un non-sens stratégique ».

Didier Bouville