Fil info

Suite à l’échec de la commission mixte paritaire (CMP) chargée de trouver un compromis sur le projet de loi Egalim, les Jeunes agriculteurs (JA) regrettent, dans un communiqué du 11 juillet, un «stratagème pour rouvrir l’ensemble des débats» alors même que «le texte respectait l’esprit des États généraux de l’Alimentation». Le syndicat «dénonce les faux-semblants qui conduisent les élus de la majorité à suivre les indications du gouvernement malgré des accords actés dans les deux chambres», notamment pour la diffusion des indicateurs de coût de production par les interprofessions ou à défaut par l’Observatoire de la formation des prix et des marges. Les JA s’inquiètent également du retard que l’absence d’accord pourrait engendrer dans la mise en application du texte.

Didier Bouville

Lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le 10 juillet, Nicolas Hulot a martelé l’urgence de faire des agriculteurs des acteurs « de la transition énergétique, de la lutte contre les changements climatiques et de la lutte contre l’érosion de la biodiversité. » Le ministre a rappelé, une semaine après la présentation de son plan, que l’engagement de la profession agricole doit être un moyen de diversifier la rémunération. « Les jeunes agriculteurs sont demandeurs à partir du moment où on les aide », assure-t-il. Il rappelle qu’une rémunération pour services environnementaux sera mise en place dans le cadre du plan biodiversité, mais il attend surtout des engagements en ce sens inscrits directement dans la future Pac. « On a vraiment les moyens d’accélérer la transition écologique et de la mettre au service de l’intérêt général », certifie-t-il, estimant même que les « planètes ont rarement été si bien alignées » pour permettre une « transformation profonde » du modèle agricole et alimentaire. Au-delà des actions du gouvernement, Nicolas Hulot constate un marché tonique, sur lequel la « demande en produits de qualité et de proximité » n’est pas couverte. Sans compter l’objectif de proposer dans la restauration collective des menus composés pour moitié de produits de qualité, dont 20 % issus de l’agriculture bio. « J’ai tendance à penser que ce sera un levier très structurant, sourit-il. Nous pourrons probablement aller beaucoup plus vite, et beaucoup plus loin. »

Didier Bouville

Le 9 juillet, les membres européens de l’Union Mondiale des Marchés de Gros (WUWM) ont signé un texte commun, lors d’une rencontre au ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation. Parmi les membres de la fédération, 120 marchés, installés dans 22 pays européens, ont ainsi affirmé leur volonté de renforcer leur collaboration avec les institutions européennes et internationales. L’objectif est aussi de leur permettre un accès au fonds de la politique de développement rural de la Politique Agricole Commune après 2020. Les Marchés de gros souhaitent par cette charte promouvoir leur « rôle de pivot » dans l’approvisionnement en produits frais et cherchent à obtenir davantage de reconnaissance de la part des instances européennes et nationales. « Cet acte est véritablement fondateur, à double titre : il nous permet d’abord d’entrevoir la pérennisation de l’activité, et marque ensuite le point de départ d’une coopération renforcée avec les instances européennes de décision », a salué Stéphane Layani, le président du Marché International de Rungis et vice-président du WUWM. Giannis Triantafyllis, le président du groupe européen du WUWM, s’est pour sa part félicité de l’élaboration d’une charte qui « permettra de mettre en avant la fonction fondamentale des marchés de gros dans la chaîne d’approvisionnement alimentaire, dans la valorisation de la production agricole et la sauvegarde du modèle agricole européen ».

Didier Bouville

Le quotidien Le Parisien du 9 juillet révèle que des millions de bouteilles et des cubis de vin rosé espagnol ont été vendus comme du vin français, les volumes ainsi « francisés » dépassant 70 000 hectolitres. Il s’appuie sur une enquête de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), réalisée en 2016 et 2017, et dont les résultats ont été publiés le 9 juillet. La DGCCRF indique sur son site que, pour cette enquête, « 22% des établissements visités en 2016 et 15% des établissements visités en 2017 faisaient l’objet de non-conformités allant de la présentation confusionnelle à la francisation, ce dernier cas étant un délit qui fait l’objet de suites pénales ». Les cas de francisation concernent des volumes allant de 2 000 à 34 500 hectolitres. La présentation confusionnelle peut consister à apposer sur les étiquettes des cocardes, drapeaux et fleurs de lys, à faire figurer des illustrations de châteaux qui ne correspondent pas à la réalité du terroir, à mentionner « mis en bouteille en France » alors que la mention d’origine « Vin d’Espagne » figurait au dos de la bouteille et de façon peu lisible, ou encore à procéder à des rangements erronés en linéaires, cite la DGCCRF.

Didier Bouville

Alors que la Commission mixte paritaire, qui rassemble députés et sénateurs, statuera le 10 juillet sur l’avenir du projet de loi Agriculture et Alimentation, les Jeunes agriculteurs (JA) demandent à « conserver les avancées majeures du texte » qui, dans sa version actuelle, « respecte l’esprit des États généraux de l’Alimentation et la limitation des charges supplémentaires ». En effet, le syndicat, dans un communiqué de presse du 9 juillet, enjoint les parlementaires à trouver un accord et salue l’intégration dans le projet de loi de la diffusion d’indicateurs de coûts de production « neutres et indiscutables » par les interprofessions, l’interdiction de prix de cession abusivement bas et l’interdiction d’importer des produits ne respectant pas les normes françaises et européennes. Enfin, Jérémy Decerle, président des JA, craint un « risque d’affaiblissement du titre I et d’alourdissement du titre II » et un report dans la mise en œuvre de la loi, qui ne serait pas opérationnelle pour les prochaines négociations commerciales.

Didier Bouville

Réagissant à la publication des Comptes de l’agriculture 2017, la FNSEA estime, dans un communiqué le 5 juillet, que la hausse du résultat brut de la branche agricole est «un rattrapage en trompe l’œil, qui ne compense même pas les pertes de 2016». Pour la FNSEA, «la situation est toujours critique pour beaucoup d’agriculteurs après plusieurs années de crises économiques, climatiques et diplomatiques». Le syndicat a calculé que «depuis 2000, le résultat brut de la branche agricole ne cesse de se dégrader» ; sur une base 100 en 2000, l’indice est inférieur à 90 en 2017, estime la FNSEA. Le syndicat majoritaire craint que l’avenir ne permette de redresser cette courbe, mettant notamment en avant les accords de libre-échange en cours de négociation.

Didier Bouville

Alors que le cahier des charges du label « porc français » ne garantit pour l’instant que l’origine des animaux (nés, élevés, abattus et transformés en France), des discussions au sein d’Inaporc portent sur l’ajout « de critères supplémentaires concernant le traitement des animaux, les impacts environnementaux et les normes sanitaires » aux règles déjà existantes, a précisé Bernard Vallat, président de la la Fédération Française des industriels charcutiers, traiteurs, transformateurs de viandes (Fict) dans une conférence de presse le 6 juillet. Le label enrichi pourrait être effectif « en milieu d’année 2019 », les nouvelles préconisations pouvant entrainer « des changements d’infrastructures lourds pour les élevages ». « Nous sommes unanimes pour demander une application la plus rapide possible » de ces nouvelles normes a précisé Bernard Vallat, alors la Fict a réintégrer l’interprofession en début d’année.

Didier Bouville

L’Insee a présenté les Comptes nationaux provisoires de l’agriculture le 5 juillet. Premier constat: une hausse des résultats de la branche agricole: +8,2 %, pour atteindre 35,9 milliards d’euros. Divisé par le nombre d’actifs, ce taux monte à 9,3 %, à cause de la baisse de la population agricole. Après une dégradation généralisée des résultats en 2016, cette amélioration tient plus d’un rattrapage que d’une réelle embellie. En effet, le niveau de 2015 n’est toujours pas retrouvé. Second constat: ces résultats tiennent à la fois de la hausse du «chiffre d’affaires» (+3,2 %, à 71,8 milliards d’euros) et de la baisse du coût des intrants. La hausse du «chiffre d’affaires» n’a pas la même explication dans toutes les filières: dans les filières animales, il progresse grâce à la hausse des prix qui compense le repli des volumes. À l’inverse, dans les filières végétales, il progresse grâce à une forte progression des volumes alors que les prix diminuent.

Didier Bouville

En septembre 2012, le professeur Gilles-Eric Séralini a publié dans Food and Chemical Toxicology un article qui affirmait qu’un maïs génétiquement modifié, porteur de la transformation « NK 603 », induisait des tumeurs. La publication a été remise en cause par une partie de la communauté scientifique internationale. Face à cette contestation, le chercheur se défend en affirmant que les études à 90 jours, exigées par l’Union Européenne, sont bien trop courtes pour révéler des effets qui se manifestent à bien plus long terme, comme la cancérogenèse. Les autorités Françaises et Européennes ont alors décidé de lancer trois programmes de recherche, pour confirmer ou infirmer les résultats des analyses : les programmes GRACE et G-TwYST au plan européen et GMO90+ en France, pour un coût total de 15 millions d’euros. Les résultats des études ont été publiés fin juin. Ils confirment l’absence d’effets sur la santé des maïs porteurs de MON 810 et NK 603, dans les études à 90 jours. Les études à long terme (un an et deux ans), ne mettent en évidence aucun effet toxique des maïs analysés. Dans les deux cas les chercheurs n’ont pu mettre en évidence l’augmentation du nombre de tumeur, suite à la consommation de maïs OGM. L’AFBV (Association Française des Biotechnologies Végétales) constate que ces nouvelles études réfutent les principales conclusions tirées des études de Gilles-Eric Seralini sur la toxicité des maïs « OGM » analysés.

Didier Bouville

Le 4 juillet à Paris, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) ont renouvelé leur partenariat afin « de redoubler d’efforts en vue de réaliser les Objectifs de développement durable, notamment celui relatif à l’Objectif Faim Zéro ». José Graziano da Silva, directeur général de la FAO, et Audrey Azoulay, directrice générale de l’UNESCO, ont donc signé un nouveau protocole d’accord. Il intervient 70 ans après le premier partenariat entre les deux agences. Pour le directeur général de la FAO cet accord « ouvre un nouveau chapitre dans la relation entre nos deux organisations ». La directrice générale de l’UNESCO, a salué cette initiative visant à renforcer la collaboration entre l’UNESCO et la FAO. Dans le cadre du partenariat, la FAO et l’UNESCO se sont entendus pour soutenir le développement des modules de formation, d’outils pédagogiques et de sessions pratiques pour les écoles secondaires, les universités et les champs-écoles paysans. Les deux agences, en coopération avec plusieurs organisations internationales, les gouvernements et de grandes organisations de jeunes, vont développer une plateforme mondiale pour les jeunes afin qu’ils puissent promouvoir les ODD de manière active au sein de leurs communautés. Un prix jeunesse récompensera les meilleures contributions.

Didier Bouville