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La FNSEA et les JA ont appelé, dans un communiqué du 21 janvier, à un «meilleur encadrement du principe de précaution», suite à la décision du tribunal administratif de Lyon du 15 janvier de retirer de la vente l’herbicide à base de glyphosate Roundup Pro 60. « En confondant risque et danger, les juges ont tranché un débat scientifique et déjugé l’avis d’une agence indépendante dont le rôle est pourtant d’apporter son expertise scientifique», déplorent les syndicats majoritaires. Les deux organisations agricoles craignent par ailleurs que «cette application abusive du principe de précaution» ne «bride la capacité de notre agriculture à être compétitive et la place en distorsions de concurrence insoutenables». Elles appellent «à une prise de conscience des décideurs politiques »

Didier Bouville

Interbev a vivement critiqué, dans un communiqué du 18 janvier, les conclusions du rapport du collectif international de scientifiques EAT-Lancet Commission on Food, Planet, Health», publiées le 17 janvier, qui recommandant une baisse de 50% de la consommation de viande rouge dans le monde, pour des raisons environnementales et sanitaires. L’interprofession dénonce une «incitation à supprimer totalement la viande», compte tenu du régime préconisé par les auteurs du rapport (14 g par jour en moyenne). Elle appelle également à ce que «l’ensemble des impacts» de ce régime soient considérés, «autant ceux liés à la réduction de certains aliments que ceux liés à l’augmentation des autres». Se basant sur l’avis de l’Inra publié le 11 janvier dernier sur le sujet, elle alerte également sur «les conséquences de la disparition de l’élevage», qui «apporte des services environnementaux», en terme de «biodiversité», de «stockage du carbone» et de «filtration de l’eau».

Didier Bouville

La pose d’une clôture sur le territoire français, à quelques kms à l’ouest de la frontière belge, débutera le 21 janvier, a annoncé la direction générale de l’alimentation (DGAL), au ministère de l’Agriculture le 18 janvier. Ces travaux s’achèveront d’ici 7 à 10 jours autour de la zone dite blanche, frontalière de la région infectée en Belgique. D’une hauteur d’1,5m, enterrée de 50cm, cette clôture, dont le coût est estimé à « plusieurs millions d’euros » – une partie devrait être financée par l’interprofession porcine – se situe à 6km à l’ouest de la frontière, où les Belges ont déjà entamé la construction d’une nouvelle clôture (terminée à 60%). Deux cas positifs avaient été confirmés le 8 janvier par les autorités belges par delà leur précédente clôture, à quelques kms à l’est de la frontière.

Didier Bouville

«Le point d’arrivée, il est connu», a déclaré le 17 janvier le député Jean-Luc Fugit (LREM, Rhône), co-rapporteur de la mission d’information sur le glyphosate: «On suit la trajectoire de sortie» de cet herbicide. Reste à «accompagner la profession» qui doit s’y soumettre «à l’horizon 2020», a ajouté en conférence de presse l’autre rapporteur Jean-Baptiste Moreau (LREM, Creuse). L’objectif visé est de «sortir du glyphosate d’ici trois ans mais en accompagnant, pas en imposant de façon unilatérale et non concertée», selon lui. Raison pour laquelle la mission parlementaire va identifier les impasses techniques ou économiques. Elle se demandera aussi «pourquoi le plan Ecophyto 2 n’a pas fonctionné correctement». Rendez-vous est fixé ultérieurement pour une «présentation intermédiaire» des résultats, probablement à la date anniversaire de la mission le 27 septembre. L’idée est de s’appuyer sur des tableaux de bord, filière par filière, permettant de suivre l’évolution de la trajectoire de sortie du glyphosate. D’ici là, plusieurs auditions restent à mener, notamment des syndicats, des centres techniques. Le préfet Pierre-Etienne Bisch, coordinateur interministériel du plan de sortie du glyphosate, a lui annoncé, lors du même point presse, le lancement dans «quelques jours» d’un centre de ressources avec les principales solutions techniques disponibles pour se passer de l’herbicide.

Didier Bouville

L’Association nationale des industries alimentaires (Ania) a annoncé la mise en ligne d’«alimentation info intox», un site internet «permettant de répondre de façon claire aux fausses informations sur notre alimentation», précise l’organisation dans un communiqué de presse jeudi 17 janvier. Le choix des sujets évoqués «se fera en fonction de l’actualité et des attaques relevées», spécifie l’Ania, qui indique par ailleurs que «les internautes auront la possibilité de proposer des sujets qu’ils souhaitent voir aborder». Son président, Richard Girardot, décrit le site comme «une nouvelle arme face à la désinformation sur notre alimentation» et comme une manière de «rééquilibrer le débat» en mettant «un terme à la désinformation et au marketing de la peur».

Didier Bouville

En novembre 2018, la collecte de lait de vache recule de 3,7% par rapport à novembre 2017, observe le ministère de l’Agriculture (Agreste) dans sa note de conjoncture de janvier, et demeure inférieure à la moyenne de ces cinq dernières années. En effet, «le printemps pluvieux dans certaines régions, suivi de la sécheresse estivale, a fortement perturbé la production laitière en 2018». Elle recule dans tous les bassins laitiers à l’exception du Nord-Picardie (+0,4 %). La collecte décline de quelque 4 % dans le Grand-Ouest et dans le Grand-Est et dans une moindre mesure en Normandie (-0,7 %). En conséquence, les fabrications de produits laitiers pâtissent de ce recul et sont en baisse depuis plusieurs mois. Au niveau européen, la tendance est à la stabilité de la production de lait (+0,2 % en octobre par rapport à octobre 2017), bien qu’elle soit extrêmement dynamique en Irlande (+20,2%).

Didier Bouville

Lors de son intervention de lancement du grand débat national, le 15 janvier à Grand-Bourgtheroulde, dans l’Eure, le président de la République a répondu à plusieurs interrogations concernant le monde agricole. Ainsi, s’il a réaffirmé son volontarisme concernant la réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires, il souhaite trouver des solutions « filière par filière », par exemple en ce qui concerne l’interdiction du dichloropropène qui met les producteurs de carottes des sables en grande difficulté. Dans cette dynamique, il a notamment réaffirmé son soutien au Contrat de solutions, l’initiative portée par la FNSEA et quarante organisations agricoles partenaires pour réduire l’usage des pesticides par les agriculteurs : « on s’est engagé dans un contrat de solutions, que le ministre de l’Agriculture signera au SIA avec les organisations », a-t-il ainsi rappelé.

Didier Bouville

«Les négociations commerciales en cours doivent aboutir à un niveau de valorisation des coûts qui prend en compte la hausse des charges de production pour les éleveurs caprins», demande Coop de France dans un communiqué de presse du 16 janvier. S’associant aux demandes de la fédération nationale des éleveurs de chèvres (Fnec), les coopératives enjoignent «les distributeurs à une prise de conscience et à appliquer les mesures prévues dans le cadre de la loi Alimentation». En effet, dans un contexte de hausse des charges pour les producteurs et de volatilité du prix combinées à un vieillissement de la population d’éleveurs caprins, «la volonté affichée de la filière est de créer les conditions nécessaires au renouvellement des générations des producteurs caprins pour pérenniser la collecte», explique Coop de France Métier du lait.

Didier Bouville

Le distributeur Carrefour s’est fendu d’un communiqué le 16 janvier pour annoncer qu’il demandait désormais à l’ensemble de ses fournisseurs d’équiper leurs abattoirs de caméras. Une expérimentation des caméras dans les abattoirs est prévue, sur la base du volontariat, dans la loi Egalim, et un décret d’application est à paraitre d’ici février-mars, qui doit notamment préciser les catégories d’établissements concernés. Carrefour annonce par ailleurs qu’il lance un audit de ces abattoirs, selon un «référentiel de protection animale» établi par l’association OABA (Oeuvre d’assistance aux bêtes d’abattoirs). 84 audits, conduits par Bureau Veritas, sont prévus d’ici la fin de l’année.

Didier Bouville

« Un Brexit sans accord serait extrêmement dommageable pour le secteur agroalimentaire du Royaume-Uni comme de l’UE et doit être évité à tout prix », avaient de nouveau mis en garde, dans un texte commun, les organisations européennes de ce secteur – Copa-Cogeca (agriculteurs), FoodDrinkEurope (industrie de transformation), Celcaa (commerce) – avant que le Parlement britannique ne rejette, le 15 janvier au soir, les modalités d’un retrait ordonné de l’UE négociées en novembre entre la première ministre Theresa May et Bruxelles. En fait, un report du Brexit au-delà du 29 mars apparaît de plus en plus comme une éventualité crédible, mais il ne devra pas interférer avec les élections du Parlement européen fin mai. Le secteur du vin est particulièrement concerné. «Nous ne pouvons qu’appeler une nouvelle fois les responsables politiques britanniques et européens à mettre en œuvre tout ce qui est possible pour trouver une solution politique alternative d’ici le 29 mars prochain», a déclaré Antoine Leccia, président de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux de France (FEVS). «Le Royaume-Uni est le second client de la France pour nos ventes de vins et spiritueux. Mais la France est également un importateur important de spiritueux britanniques», a-t-il commenté. Tous les moyens nécessaires doivent être mis en œuvre « pour assurer du mieux possible la fluidité des échanges et la pérennité des activités économiques » entre les deux pays, plaide-t-il.

Didier Bouville