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«Les Jeunes agriculteurs sont un peu visionnaires» s’est félicité Samuel Vandaele, le nouveau président du syndicat lors de la présentation de son futur rapport d’orientation, le 22 mai. Le thème: la jeunesse et la ruralité. Organisation des services publics en campagne, fracture numérique, mobilité en zone rurale, engagement citoyen de la jeunesse, démocratie participative sont autant de sujets où les JA tâcheront d’apporter leurs solutions. Difficile de ne pas y voir le lien avec les Gilets jaunes. Mais le choix du sujet a eu lieu en septembre «bien avant le début du mouvement», assure le président. «Nous prenons le parti de sortir de notre zone de confort avec un sujet qui n’est pas purement agricolo-agricole», décrypte Loic Quellec, un des trois rapporteurs. Car le renouvellement des générations grâce à l’installation de jeunes agriculteurs, «l’ADN de JA», ne sera possible qu’avec des campagnes attractives.

Didier Bouville

En Allemagne, les ministères de l’Agriculture et de l’Environnement se sont entendus le 22 mai pour assouplir la législation encadrant les tirs de défense contre les loups, au terme de plusieurs mois de discussions. Après une attaque, les pouvoirs publics pourront autoriser, à la demande de l’éleveur, l’abattage de loups vivant à proximité du troupeau, «même si l’animal ayant attaqué n’a pas été formellement identifié». Ces mesures pourront être prolongées «jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’attaque», relève l’agence de presse DPA. Et ce même si «cela implique l’éradication de toute une meute». Auparavant, les tirs de défense n’étaient autorisés qu’en cas de menace pour l’homme. Selon les estimations du gouvernement allemand, il y a entre 213 et 246 loups dans le pays. Un chiffre en constante augmentation.

Didier Bouville

La FNB (éleveurs de bovins viande, FNSEA) s’est inquiétée le 22 mai d’une signature «imminente» de l’accord de libre-échange avec le Mercosur. «D’après la représentation française à Bruxelles, rien ne sera signé avant les élections européennes», avance Bruno Dufayet, président de la FNB, qui évoque une possible signature «entre juin et novembre». La conclusion de cet accord ouvrirait un contingent de 70 000 tonnes de viande bovine à droits réduits (voire 99 000 selon la FNB) en provenance du Mercosur. La viande produite au Brésil, en Argentine et en Uruguay «ne respecte pas les standards européens», dénonce la FNB. Son organisation demande donc que la France «pèse de tout son poids» et convainque une majorité d’Etats membres de rejeter l’accord.

Didier Bouville

UE/Mercosur : pas d’accord «au détriment des standards européens» (Guillaume)

Les accords de libre-échange, comme celui que négocient l’Union européenne et le Mercosur, ne peuvent pas se conclure «au détriment des standards européens» de qualité, a estimé le 21 mai le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume. «Les accords de libre-échange ne peuvent pas se faire au détriment des standards européens», a déclaré le ministre sur Franceinfo, estimant que l’Europe a «été trop naïve, de ce point de vue là, depuis quelques années». «C’est pour ça qu’Emmanuel Macron dit « je refuse de donner le mandat à l’Union européenne, pour l’accord commercial avec les Etats-Unis, lié au climat », c’est pour ça que nous disons non aux accords avec le Mercosur, climat avec l’Amérique latine, parce que nous ne voulons pas en France du boeuf aux hormones ou du poulet chloré», a dit Didier Guillaume. «Aucun produit ne doit rentrer dans l’Union européenne s’il n’est pas aux standards de l’Union européenne. Le libre-échange, ce n’est pas faire rentrer le loup dans la bergerie», a ajouté le ministre.

Didier Bouville

Le prochain Groupe national loup se tiendra le 28 mai à la préfecture de la région Auvergne-Rhône-Alpes, d’après la FNO (éleveurs ovins). Le gouvernement devrait y annoncer le relèvement du plafond de prélèvement de 10 à 17% de la population de loups (+2% si le plafond est atteint en cours d’année), tel qu’évoqué par Emmanuel Macron le 7 mars. Lors de cette réunion, le préfet coordinateur devrait proposer d’autres évolutions pour le plan loup 2018-2023, comme la création de «cercles zéro» (zones les plus prédatées). L’accès aux tirs de défense pourrait y être facilité et autorisé à partir de juillet (au lieu de septembre). «Cette mesure correspond à une de nos demandes, se félicite demande Claude Font, élu de la FNO en charge du dossier. Nous attendons désormais de voir sur quels critères ces zones seront définies et si cette définition correspondra à la réalité du terrain.» Toujours le 28 mai, le gouvernement devrait confirmer que l’effectif de loups a dépassé les 500 individus, soit le seuil de viabilité de l’espèce et l’objectif du plan loup pour 2023. «Dans certains départements, la pression monte et il pourrait y avoir des actions» avant le 28 mai, prévient Claude Font, donnant l’exemple des Hautes-Alpes.

Didier Bouville

Le 20 mai, à Luxembourg, Théo de Jager, président de la WFO (Word Farmer Organisation) a annoncé que le prix OMA 2019 ( les « awards » de la WFO ) était cette année attribué aux femmes présidentes des organisations agricoles nationales, régionales et globales. Quinze présidentes, dont quatre en Europe, ont ainsi été récompensées pour leur combat en faveur de l’agriculture qui permet aux organisations de déployer pleinement leur potentiel. La WFO estime que leur vision donne une forte impulsion pour la réalisation des objectifs de développement durable et que leur engagement fait avancer l’ensemble de la société vers l’égalité des chances et la valorisation de la diversité. Pendant la cérémonie d’ouverture le président a remis, en main propre, le prix à Christiane Lambert, ainsi qu’à Mme Nsimadala (Présidente EAFF – Afrique de l’Est) et Mme Milne (membre du board et présidente de Federated Farmers New Zealand).

Didier Bouville

Dans un référé rendu public le 20 mai, la Cour des comptes fait un bilan assez négatif de la politique nationale de soutiens publics aux exportations agricoles et agroalimentaires, qu’elle a examinée pour les exercices 2013-2017. La Cour estime que les administrations centrales concernées (Agriculture, Economie, Affaires étrangères) n’ont pas de «diagnostic satisfaisant et partagé» des causes de la baisse de l’excédent commercial agri-agro (-36% entre 2007 et 2017). Elle regrette la multiplication des «plans stratégiques» visant à l’amélioration du commerce extérieur (neuf sur 2012-2018) et leur trop faible évaluation. Elle pointe aussi du doigt le «trop grand nombre d’acteurs» intervenant dans le soutien à l’export et «l’absence de communication internationale sur une « marque France »».

Didier Bouville

Dans son discours de clôture de l’assemblée générale du Snia (fabricants d’aliments) les 17 et 18 mai, à Rodez, on président, François Cholat, a demandé «un plan protéines à deux entrées. La première entrée est «basée sur la massification et la compétitivité» et la seconde «répond à de nouvelles valorisations, aux équilibres économiques tirés par de nouvelles attentes de consommation.» «Notre secteur doit rester compétitif», ajoute celui qui a défendu les matières premières importées, «indispensables pour permettre à notre agriculture d’exporter». Pour François Cholat, la compétitivité passera aussi par l’autorisation pour les camions de transporter 35 t au lieu de 32 actuellement. Déjà appliquée en zones de plaine, cette demande récurrente du Snia serait une «réelle amélioration pour les zones d’élevage avec un accès difficile». Après une décennie de baisse continue, les fabrications d’aliments du bétail se sont légèrement redressées en 2018, à 20,8 Mt (+0,6% par rapport à 2017). Une reprise fragile et principalement due au redémarrage de la filière canards gras après l’influenza aviaire.

Lire aussi dans la Volonté Paysanne datée du jeudi 23 mai 2019.

Didier Bouville

Plus de 1 200 scientifiques, agriculteurs et décideurs publics issus de plus de 100 pays se réunissent du 19 au 22 mai à Montpellier, à l’occasion du Congrès mondial d’agroforesterie, organisé par l’Inra et le Cirad, avec le centre de recherche international World Agroforestry.

Il s’agit de la quatrième édition de cet évènement, qui a lieu tous les cinq ans pour promouvoir l’agroforesterie au niveau international. Cette année, l’objectif est de «renforcer les liens entre science, société et politiques publiques», pour que les «solutions techniques» de l’agroforesterie «s’intègrent» aux décisions politiques.

Une association internationale sera officiellement lancée pendant le congrès. L’Union internationale de l’agroforesterie (IUAF) regroupera un «réseau d’entités indépendantes, partageant une mission commune et des objectifs similaires en agroforesterie», pour des «échanges d’informations» et une «meilleure coopération».

Didier Bouville

Selon une étude franco-australienne menée par l’Inra, publiée dans la revue «Trends in Plant Science» le 16 mai, l’augmentation de la teneur en CO2 dans l’atmosphère entraîne, «à l’échelle globale», une augmentation proportionnelle de la photosynthèse des végétaux, ce qui «ralentit l’augmentation de CO2 atmosphérique». «Jusqu’à présent, les scientifiques n’avaient pas d’estimation sur l’intensité de la réponse de la biosphère mondiale à la hausse du CO2 mondiale», remarque l’Inra. Selon ces travaux, l’augmentation du CO2 dans l’atmosphère a pour conséquence «d’accroître la surface» des feuilles des végétaux, ce qui leur permet de «capter encore plus de CO2». «Les plantes s’efforcent de ralentir les effets du changement climatique causés par l’homme», commente l’Inra, qui précise que «la concentration de CO2 dans l’atmosphère a augmenté de 30% en un siècle». Les scientifiques préviennent toutefois que «les bouleversements climatiques de plus en plus fréquents, ont le potentiel de stresser considérablement la végétation terrestre et de ralentir leur croissance.»

Didier Bouville