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Une opération menée entre décembre 2018 et avril 2019 par Europol pour lutter contre les fraudes alimentaires dans les filières bio a donné lieu à 24 procédures judiciaires, a dévoilé le 21 juin la DGCCRF, qui a participé à l’opération. Au total, 90 000 tonnes de produits bio ont été analysées au niveau européen. La DGCCRF a mené 741 contrôles «à tous les stades de la filière» pour repérer des pratiques frauduleuses. Il s’agit essentiellement de «fausses certifications» et de «pratiques trompeuses sur la qualité et la nature réelle des produits commercialisés». Les services de 16 Etats membres d’Europol ont été mobilisés pour cette enquête. Elle s’inscrit dans le cadre de l’opération Opson, qui encadre, chaque année, des actions de coopération entre pays européens dans le domaine des fraudes alimentaires. C’est la première fois que les filières bio sont concernées par ce type d’opération. «Au regard de la demande croissante des consommateurs pour ces produits, il est impératif de vérifier la réalité de leur caractère biologique», affirme la DGCCRF.

Didier Bouville

Il y aurait déjà aux Pays-Bas 25 entreprises d’élevage d’insectes, selon le roi Willem-Alexander qui a inauguré une ferme, il y a quelques jours, à Bergen op Zoom dans le Sud du pays. Cet établissement produit des protéines pour l’aliment du bétail fabriqué par la société Protix. Carola Schouten, la ministre néerlandaise de l’Agriculture, y voit une contribution pour la production durable de poissons, de viandes et d’œufs. Dans l’usine qui a été inaugurée on produit des larves qui fourniront la protéine pour cinq millions de saumons pendant un an. L’objectif est de réduire les importations de soja et de diminuer l’utilisation des farines de poissons, tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. Pour le moment l’utilisation d’insectes n’est autorisée que pour les poissons et les animaux de compagnie, mais on attend la levée prochaine de l’interdiction pour les porcs et les volailles. L’expert, Arnold Van Huis de l’Université de Wageningen, voit un intérêt croissant en agriculture pour cette production, mais pas encore pour l’alimentation humaine, car là les barrières psychologiques sont encore élevées.

Didier Bouville

Le Roumain Dacian Ciolos, ex-commissaire européen à l’agriculture, a été élu, mercredi 19 juin, à la présidence du groupe parlementaire des libéraux « Renew Europe », qui comprend les élus macroniens français. Ingénieur agricole de formation, il a été commissaire européen pour l’agriculture et le développement rural de 2010 à 2014. Il a ensuite été Premier ministre de Roumanie de 2015 à 2017. « Renew Europe » est devenu à l’issue des dernières élections européennes le troisième force politique au Parlement européen après les chrétiens démocrates et les socio-démocrates. Dacian Ciolos prend la succession du belge Guy Verhofstadt qui vise le poste de président du Parlement européen. Nul doute que le groupe présidé par Ciolos aura un poids important dans la désignation du président de la Commission européenne.

Didier Bouville

En déplacement le 19 juin en Ardèche et dans la Drôme chez des agriculteurs touchés par les récents orages, la présidente de la FNSEA a plaidé pour des dispositifs assurantiels «plus appropriés pour les arboriculteurs». Une demande à laquelle le ministre de l’Agriculture, qu’elle a rencontré le 18 juin, se serait montré sensible. «Auparavant, il s’interrogeait sur la pertinence des dispositifs assurantiels, raconte Christiane Lambert. Aujourd’hui, il est convaincu qu’ils sont indispensables.» Seuls 5% des surfaces arboricoles sont assurées, d’après la FNSEA. Ce travail sur l’attractivité de l’assurance récolte pourrait passer par la hausse du taux de subvention des cotisations (prévue par le règlement européen Omnibus) et par des «ciblages plus précis». Concernant le court terme, la FNSEA veut que les mesures générales d’exonérations (TFNB par exemple) soient «automatiques pour les communes classées», et non pas à la demande des producteurs. Le syndicat conseille, comme lors des inondations dans l’Aude en 2018, de créer «une caisse de péréquation unique gérée par les FDSEA et les chambres d’Agriculture pour répartir les fonds au mieux et être le plus solidaire possible».

Didier Bouville

«Nous souhaitons atteindre le plus rapidement possible le zéro artificialisation nette en Ile-de-France en récupérant des espaces, en organisant des compensations réelles et en densifiant l’habitat», a déclaré le vice-président de la région, Jean-Philippe Dugoin-Clément, à l’occasion de l’ouverture de la 9e édition des Assises de la biodiversité le 19 juin. L’artificialisation des sols, considérée comme un facteur majeur de perte de biodiversité, sera au cœur des débats de cet évènement organisé notamment par l’Agence française pour la biodiversité (AFB) du 19 au 21 juin à Massy (Essonne). Invitée à s’exprimer, la secrétaire d’Etat à la Transition écologique Emmanuelle Wargon a rappelé la «volonté du président de la République de faire de ce sujet une priorité», pointant du doigt la nécessité de nouer un «partenariat avec les collectivités locales».

Didier Bouville

Des paiements pour services environnementaux (PSE) devraient être mis en place à l’issue de la seconde phase des Assises de l’eau, pour «la protection des captages», a déclaré la secrétaire d’État à la transition écologique Emmanuelle Wargon, à l’occasion des Assises de la biodiversité, organisées à Massy le 19 juin. «Ce sujet a été à l’ordre du jour des discussions», a indiqué la secrétaire d’État. Le gouvernement avait déjà rendu public ses premières conclusions le 9 mai, en détaillant la méthode des «projets de territoire» destinée à assurer la gestion collective de l’eau. La seconde phase des «Assises de l’eau», consacrée à « l’adaptation au changement climatique, est «en train d’être clôturée», a par ailleurs précisé la secrétaire d’État. Le Plan Biodiversité prévoit déjà la mobilisation de 150 millions d’euros sur le budget des Agences de l’eau afin de mettre en place des PSE.

Didier Bouville

A l’issue de l’assemblée générale du groupe coopératif laitier Sodiaal, le 19 juin, son président Damien Lacombe a annoncé à la presse agricole un résultat courant consolidé de 12,7 M€ en 2018, «à peu près au même niveau» que l’année précédente (16,7 M€ en 2017 et 24 M€ en 2016). L’année a été marquée par des investissements importants, «notamment humains», prévus dans son plan stratégique présenté en 2017 («améliorer la valeur à volume constant») et par les effets négatifs de l’affaire Lactalis, qui a engendré des charges de supplémentaires de «sécurisation des sites», estimées à 20 M€. L’affaire Synutra n’a, en revanche, «pas impacté négativement le résultat», assure Damien Lacombe, car le rachat des usines françaises du chinois, estimé à 131 M€, a été financé partiellement par sa dette. L’assemblée générale a par ailleurs acté plusieurs changements à venir en terme de gouvernance, comme la limitation du nombre de mandats, la part minimale de femmes dans les instances représentatives et l’ouverture du capital aux salariés de l’entreprise. Damien Lacombe a également annoncé qu’une référence au coût de production avait été intégrée au règlement intérieur de l’entreprise en début d’année.

Didier Bouville

En avril 2019, l’excédent des échanges agroalimentaires français a augmenté de 349 millions d’euros par rapport à avril 2018. La hausse des exportations (+ 535 M€) a en effet été plus importante que celle des importations (+186 M€), indique Agreste dans sa dernière note de conjoncture. Cette hausse des exportations concerne, pour les pays tiers, les produits transformés (+ 162 M€), notamment les spiritueux et les produits laitiers. Les exportations de blé sont également très dynamiques vers l’Afrique du Nord (+ 101 M€, soit + 23 % sur un an). Les exportations vers l’Union européenne sont tirées par les produits issus de la seconde transformation des céréales, ceux de l’abattage et de légumes. Au total, l’excédent commercial en produits transformés atteint 621 M€, soit une augmentation de 178 M€ par rapport à avril 2018. Le solde excédentaire des produits agricoles bruts augmente lui aussi pour atteindre 284 M€ (+ 170 M€ par rapport à avril 2018).

Didier Bouville

Face aux fractures territoriales en matière de service public mises en lumière par le mouvement des Gilets jaunes, la Mutualité sociale agricole (MSA) veut «s’impliquer plus fortement sur les territoires ruraux» au-delà des seuls ressortissants agricoles, a affirmé François-Emmanuel Blanc, DG de la MSA dans une conférence de presse le 19 juin. «Nous contribuons aux efforts du gouvernement pour renforcer la présence des services publics dans les territoires ruraux», a-t-il ajouté, mettant notamment en avant les Maisons de service au public (MSAP) des espaces mutualisés (Caf, Pôle Emploi, La Poste…) dont la MSA est partenaire. Devenu «opérateur» principal de ce type de structure, elle compte en déployer «une cinquantaine» dans les prochains mois. L’orientation sera un des axes du «plan stratégique» pour les cinq prochaines années que l’organisme mettra au vote jeudi, lors de sa dernière assemblée générale avant les élections professionnelles de janvier 2020. Pascal Cormery, président de la MSA depuis 2015, a indiqué vouloir se représenter.

Didier Bouville

La filière de la luzerne déshydratée table sur la mise au point des paiements pour services environnementaux (PSE) pour franchir le cap difficile qu’elle connaîtra ces prochaines années, a indiqué Coop de France Déshydratation lors d’une rencontre avec la presse le 18 juin. Tant qu’elle n’est pas passée aux 100 % de biomasse comme énergie pour la déshydratation, elle est soumise à un renchérissement croissant des quotas de CO2, qui devrait augmenter le prix de la luzerne déshydratée de 10 à 15 € la tonne à partir de 2025. Or, la luzerne ne tiendrait pas la compétition, les années de cours bas du soja, son concurrent protéiné. Pour continuer sa transition vers les 100% de biomasse-énergie, elle espère que la prochaine Pac aura mis au point entretemps les PSE. Elle a dans son jeu des atouts agroécologiques, a souligné Éric Guillemot, directeur de Coop de France Déshydratation: la réduction d’apport d’engrais azotés, une faible consommation de phytos, la fixation des sols, la diversification des cultures, et la contribution à l’approvisionnement protéique européen.

Didier Bouville