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Dans un communiqué commun du 3 octobre, la FNSEA, les JA et l’APCA demandent aux parlementaires de refuser la baisse des moyens des chambres d’agriculture, ainsi que la régionalisation de la collecte de la TATFNB (taxe affectée au financement des chambres). Les trois organisations «appellent leur réseau à se mobiliser auprès de leurs parlementaires». Le projet de loi de finances (PLF) pour 2020 prévoit une diminution de 15% de la TATFNB, provoquant une baisse de 6% des recettes des chambres (soit 45 millions d’euros). Autre mesure inscrite dans le PLF 2020: la collecte de cette taxe se fera au niveau régional et non plus départemental. «Il est scandaleux d’apprendre l’existence de cette disposition à la lecture du projet de loi. Cette absence d’information et de concertation est déplorable!», a réagi le président de l’APCA Claude Cochonneau, cité dans le communiqué. «Les chambres ne peuvent pas accompagner des jeunes plus nombreux dans leur installation avec un budget à la baisse et en réduisant leur proximité», regrette de son côté Samuel Vandaele, président des JA.

Didier Bouville

Les Jeunes agriculteurs s’inquiètent, dans un communiqué le 2 octobre, pour la cohérence nationale des aides à l’installation, après les annonces du Premier ministre la veille concernant la gouvernance des aides du 2nd pilier. Selon la nouvelle architecture présentée par Édouard Philippe au congrès des Régions, les aides à l’installation resteront sous l’autorité de gestion des conseils régionaux, comme c’est le cas depuis 2014, avec une responsabilité toutefois étendue à l’instruction des dossiers et aux systèmes d’information. Mais ce qui inquiète le syndicat, c’est que, dans son discours, le Premier ministre n’a pas donné suffisamment de gages concernant le maintien d’un «cadre national fort» autour de ces aides. Par ce communiqué, les JA veulent rappeler qu’il s’agit d’une de leurs «lignes rouges» sur ce dossier, afin d’éviter «des déséquilibres entre régions et des distorsions entre agriculteurs».

Didier Bouville

«Le lait de montagne est en train de dévisser», a alerté Michel Lacoste, président de la commission montagne du Cniel (interprofession), lors d’une conférence au Sommet de l’élevage le 2 octobre. «En 10 ans, le nombre de producteurs a baissé, de 19 à 47% selon les départements dans le Massif central, le Jura et les Alpes», indique l’interprofession. La filière lait de montagne est pénalisée par des surcoûts à la production (30 à 43% plus élevé qu’en plaine) et à la collecte (plus chère de 14 €/1000 litres). Président de Coop de France Métiers du lait, Damien Lacombe plaide pour un «plan montagne, qui pourrait s’inscrire dans le Pacte productif» en cours de concertation. Les professionnels demandent aux pouvoirs publics d’alléger les coûts de production (exonérations de charges sociales, fiscalité sur le carburant, etc.) et de soutenir les investissements (modernisation et matériel de collecte). Le coût total des mesures proposées atteindrait 51,4 M€ sur cinq ans. Le même jour, Carrefour a annoncé, dans un communiqué de presse, avoir signé «un accord d’une durée de trois ans portant sur 30 millions de litres de lait de montagne annuel collectés par la Coopal» (coopérative du Puy-de-Dôme), prévoyant un prix payé aux producteurs de 385 €/1000 litres (hors primes).

Didier Bouville

Des milliers d’agriculteurs manifestaient le 1er octobre à La Haye avec leurs tracteurs pour dénoncer la politique du gouvernement néerlandais dans la lutte contre le réchauffement climatique, estimant que leur profession en était «injustement» devenue le bouc-émissaire. Les agriculteurs manifestaient à la suite de la publication récente d’un rapport commandité par le gouvernement qui préconise notamment une réduction drastique des troupeaux, de vaches laitières en particulier, pour limiter les émissions de gaz à effet de serre. «Nous avons le sentiment que toutes les mesures climatiques, donc tout ce que nous devons faire pour améliorer le climat, repose sur nos épaules. Et cela nous agace», fustige Sander Pereboom, agriculteur de 37 ans. «Je veux que les agriculteurs qui veulent rester agriculteurs, et qui veulent transmettre leur exploitation à leurs enfants, puissent continuer à le faire. Nous allons vous aider pour vous préparer à l’avenir», a déclaré la ministre de l’Agriculture, Carola Schouten, venue s’exprimer devant les manifestants.

Didier Bouville

La FNSEA a obtenu, lors de la dernière réunion de la cellule sécheresse, le 1er octobre, la gratuité des péages autoroutiers dans le cadre des opérations paille/fourrage. Sur un fonctionnement similaire à celui de 2011, les sociétés d’autoroutes mettent ainsi en place la gratuité des péages jusqu’à fin décembre 2019 pour les transports de paille et de fourrage liés aux actions de solidarité engendrées par la sécheresse de l’année. Un certificat devra être délivré par les chambres d’Agriculture et être présenté aux péages. Les discussions sont en cours pour obtenir la rétroactivité du dispositif.

Didier Bouville

Lors du congrès des Régions de France à Bordeaux le 1er octobre, le Premier ministre Edouard Philippe a présenté la nouvelle répartition des rôles dans la gestion des aides du second pilier de la Pac entre l’Etat et les Régions. Comme redouté par les Régions, il propose que l’Etat reprenne la main sur les aides surfaciques du 2nd pilier (Maec, Bio, ICHN); actuellement, les Régions ont autorité de gestion sur toutes les aides du 2nd pilier (surfaciques ou non). En échange, les conseils régionaux auront entièrement la responsabilité des aides non surfaciques du 2nd pilier (aides à l’investissement ou à l’animation) ; un tel changement occasionnera un transfert aux régions «d’environ 140 millions d’euros de dépenses et près de 400 fonctionnaires». Le chef du gouvernement estime que le retour de l’ensemble des aides surfaciques vers l’Etat permet d’«assurer une unité de gestion, réduire les délais de paiement et sécuriser le calendrier de versement». Le calendrier n’a pas été précisé. Le Premier ministre s’est par ailleurs dit «favorable» à la proposition des Régions de France de mettre en place «un dialogue trimestriel» avec l’Etat sur ce sujet.

Didier Bouville

Le 30 septembre la FNSEA et JA ont tenu à rappeler que les agriculteurs ont été frappés de plein fouet par l’incendie qui s’est déclaré dans la nuit du 25 au 26 septembre dernier, dans l’usine Lubrizol classée Seveso, et qui a engendré des retombées de suie sur un très large périmètre (112 communes de Seine-Maritime, 40 de l’Oise, 39 de la Somme, 14 dans l’Aisne et 5 dans le Nord et le Pas-de-Calais. En effet, des récoltes de cultures végétales ont été gelées ou consignées, et des productions animales, comme le lait, les œufs, le miel, ne peuvent être commercialisées. Les deux organisation soulignent que les responsables de leurs réseaux, ainsi que tous les partenaires agricoles, se mobilisent au plus près des agriculteurs touchés. La FNSEA et JA demandent à l’état d’apporter rapidement des réponses adaptées. Elles saluent ainsi les annonces du ministre de l’Agriculture et du ministre de l’Economie sur l’indemnisation des agriculteurs. « En aucun cas, l’impératif de protection du consommateur et le principe de précaution, si légitimes soient-ils, ne doivent être supportés financièrement par les agriculteurs », insistent la FNSEA et JA.

Didier Bouville

A la veille de l’ouverture du Sommet de l’élevage à Cournon (Puy-de-Dôme), le ministère de l’Agriculture vient de publier ses dernières observations concernant la pousse des prairies, arrêtées au 20 septembre. Résultat: la situation s’est à nouveau dégradée depuis fin août ; la baisse de la production cumulée des prairies permanentes atteint désormais 22% par rapport à la pousse de référence (1982-2009), selon cette note de conjoncture du service de statistique (Agreste) parue le 30 septembre. Toutefois, la situation est extrêmement contrastée selon les régions, marquée par un fort gradient est-ouest. A l’ouest, la Bretagne et le sud de la Nouvelle-Aquitaine affichent une pousse cumulée «normale» (-1%). A l’est, Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Centre-Val de Loire, Grand Est et Paca connaissent toutes un déficit «important» (baisse cumulée supérieure à 25%).

Didier Bouville

«Promouvoir une répartition plus équilibrée» des aides la Pac. Ce sera l’un des principaux objectifs de Janusz Wojciechowski, désigné comme prochain commissaire européen l’Agriculture, qui sera auditionné le 1er octobre à Bruxelles par les eurodéputés de la commission de l’Agriculture. Dans ses réponses écrites aux questions des parlementaires en préalable à son audition, Janusz Wojciechowski assure qu’il soutient pleinement les propositions déjà faites par la Commission européenne sur la future Pac. Sa première priorité, promet-il, sera de «de travailler et de négocier avec le Parlement européen et le Conseil pour parvenir à un accord politique» sur ce dossier. Dans ce cadre, il insiste particulièrement sur les règles contraignantes au niveau de l’UE pour redistribuer les aides directes et les rendre dégressives au profit des petites exploitations familiales. Enfin, le futur commissaire européen, si toutefois il obtient le feu vert du Parlement européen, souligne que le commerce international est «l’un des principaux moteurs de développement du secteur agricole» mais qu’il est nécessaire de continuer à prévoir un «traitement spécifique» pour les produits sensibles dans les négociations d’accords de libre-échange avec des pays tiers.

Didier Bouville

Réunies lors de leur assemblée générale en Seine-et-Marne le 27 septembre, les AOP laitières se sont interrogées sur leur résistance et résilience face aux changements climatiques. Les demandes de dérogation aux cahiers de charges se multiplient au rythme des épisodes de sécheresse. 17 en 2018 alors qu’elles n’étaient « même pas 10 les années passées », indique Patrice Chassard, président du Comité national des appellations laitières, agroalimentaires et forestières à l’Inao (Institut national de l’origine et de la qualité). L’année 2019, devrait voir ce nombre encore progresser. Les filières tentent donc de s’adapter. Grâce aux nombreux travaux prospectifs, des pistes de réflexions émergent?: constituer des stocks de fourrage de sécurité – six mois pour l’AOP Époisses -, diversifier les assolements, mettre les génisses en pension, revenir à des races plus rustiques. Toutes ne font pas l’unanimité. « Il n’y a pas de solution unique. Chaque AOP a ses spécificités », tranche Michel Lacoste, président de la Cnaol (fédération des AOP laitières). Chacun devra trouver sa propre réponse en fonction de l’impact du changement climatique sur son terroir. Car tout le monde n’est pas logé à la même enseigne, illustre l’étude Climalait de l’interprofession laitière.

Didier Bouville