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Les députés de la commission d’enquête sur les pratiques de la grande distribution ont présenté leur rapport à la presse le 25 septembre. Ils proposent notamment d’avancer le calendrier des négociations commerciales annuelles en fixant la date butoir au 15 décembre, au lieu du 1er mars actuellement. Les conditions générales de ventes devraient être envoyées au plus tard le 15 septembre. L’objectif est de se rapprocher du calendrier comptable des entreprises, justifie Grégory Besson-Moreau, rapporteur de la commission, balayant l’intérêt de faire coïncider cette date avec le Salon de l’agriculture. «Je pense qu’aujourd’hui nous sommes dans un tel niveau de conflit entre l’industrie et la grande distribution que même la pression du monde agricole n’y fait plus rien», analyse-t-il. Une position qui n’est pas partagée par la FNSEA, qui demande le maintien de la date. Le rapport propose également la création d’un «index de coûts industriel» basé sur les coûts des matières premières, de la main-d’œuvre, de l’énergie et de la RSE. Cela permettrait «d’adapter les prix en fonction de ses évolutions et de rémunérer les agriculteurs au juste prix», décrypte Grégory Besson-Moreau citant l’exemple actuel du porc. Son objectif est de «créer de la transparence» et «d’arrêter le jeu du poker menteur entre distributeurs et industriels». Ces derniers, privés comme coopératifs, émettent des réserves. «Il ne faut pas que cela s’applique de manière coercitive et mécanique», s’alarme Dominique Chargé, président de Coop de France.

Didier Bouville

Le ministère de la Transition écologique a mis en consultation, le 20 septembre, un projet de décret ouvrant la possibilité, pour les préfets, de fixer une date de fin de la période de chasse au sanglier «jusqu’au 31 mars», soit un mois de plus que l’actuelle limite, fixée à «fin février». «La durée de la période de chasse est un des facteurs clefs» pour «optimiser la régulation du sanglier», précise le ministère. L’objectif de l’arrêté est de réduire les dégâts de cultures, dont «80% sont imputables au sanglier», ce qui occasionne un coût total de «plus de 30 millions d’euros par an». La consultation doit se terminer le 12 octobre prochain. Entre 2014 et 2018 le nombre de prélèvements de sanglier est passé de 500 000 à 760 000, en lien avec « l’augmentation continue des populations ».

Didier Bouville

«Nous n’avons pas de problème de calendrier» dans les discussions sur la future Pac, a assuré le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume en marge de la réunion informelle des ministres de l’Agriculture de l’UE le 23 septembre à Helsinki. «Je pense que l’on peut aboutir à un cadre général d’ici décembre » afin d’aider nos chefs d’État et de gouvernement à avancer dans leurs discussions sur le budget. Sur ce point la position de la France reste la même: «Nous ne voulons pas de baisse du budget de la Pac à 27», a rappelé Didier Guillaume. Une position que son homologue allemande, Julia Klöckner, a du mal à défendre auprès de son gouvernement qui plaide pour des coupes budgétaires dans la Pac notamment. Une fois le budget fixé, les ministres de l’UE pourront finaliser leur accord sur la Pac et entamer des pourparlers avec le Parlement européen. Mais compte tenu du retard que prennent les négociations, la Commission européenne devrait présenter d’ici mi-octobre un règlement de transition pour prolonger, d’un an au moins, les règles actuelles de la Pac au-delà de 2020.

Didier Bouville

L’agriculture reste le «deuxième employeur de France», mais connait toujours des difficultés pour recruter, a indiqué Mickaël Jacquemin (FNSEA), président de l’Association nationale pour l’emploi et la formation en agriculture (Anefa), lors d’une conférence de presse le 23 septembre. Le secteur de l’agriculture aurait ainsi employé 895 715 salariés, tous contrats confondus, en 2017. Durant la même période,1,08 million de CDD ont été signés et 191 023 personnes étaient en CDI, a indiqué l’Anefa, en se basant sur des chiffres de la MSA. «La masse salariale a augmenté de 10% ces dix dernières années», a précisé Mickaël Jacquemin. Il subsiste «d’énormes difficultés à recruter en élevage en Bretagne» ou dans les métiers du maraîchage et du paysage au niveau national, a-t-il estimé, évoquant «un déficit d’image», mais aussi la «concurrence avec d’autres branches professionnelles» comme l’artisanat ou les travaux publics. «Notre objectif est de donner envie aux jeunes de s’orienter vers les écoles d’agriculture», a indiqué Mickaël Jacquemin, souhaitant promouvoir «la diversification» des métiers agricoles, notamment à travers la campagne «Oser l’agriculture» lancée par l’Anefa l’année dernière.

Didier Bouville

Le patron du groupe Bigard a annoncé qu’il allait quitter la présidence de Culture viande (industriels de la viande) lors de son discours devant l’assemblée générale du syndicat, le 24 septembre à Paris. Pour l’heure, il resterait cependant à la tête du groupe Bigard, le leader français de la viande, indique-t-on de source syndicale. Cette annonce coïncide avec la fusion en cours entre Culture viande (qui regroupe les plus importantes entreprises du secteur) et la Fedev (qui rassemble plutôt les «petites»). Ce rapprochement était annoncé pour début 2020, mais prend du retard pour des raisons de formalisme juridique, a indiqué Gilles Gauthier, le président de la Fedev, invité à l’AG de Culture viande. «Il ne faut pas que la période de doute et d’hésitation dure trop longtemps», a martelé M. Bigard, fixant le retard acceptable à «quelques semaines». De son côté, Gilles Gauthier a insisté sur le caractère historique de cette fusion, car «cela faisait 25 ans qu’on ne se parlait pas.» La nouvelle structure permettra de «défendre nos métiers ensemble», a-t-il rappelé.

Didier Bouville

Maria Vuckovié est devenue ministre de l’agriculture en Croatie, après le remaniement gouvernemental opéré par le chef du gouvernement Andrej Plenkovié. Âgée de 45 ans, Maria Vuckovié fait partie de l’Union démocratique croate qui siège au parlement européen avec le PPE. Elle est économiste de formation. Après avoir été de 2009 à 2016 vice-préfète de Dubrovnik, elle devient en 2016 secrétaire d’Etat à l’Agriculture de Croatie. Elle est la première femme à la tête de ce ministère depuis l’indépendance de la Croatie et la disparition de la Yougoslavie en 1991. Elle va donc présider les conseils des ministres de l’Agriculture dès janvier prochain quand la Croatie assurera la présidence semestrielle des conseils de l’UE.

Didier Bouville

Dans un communiqué commun du 23 septembre, 19 géants mondiaux de l’agroalimentaire ont annoncé, le lancement d’une «initiative» sur la transition écologique de l’agriculture, dans le but de «protéger et restaurer le biodiversité au sein de leurs chaînes d’approvisionnement». Réunis autour de Danone, ces groupes (dont Kellogg’s, Univlever, Nestlé, Mars…) s’engagent à «provoquer un changement systémique» afin «d’améliorer la santé des hommes et celle de la planète». Les signataires de l’initiative, baptisée «One Planet Business for Biodiversity», veulent «déployer à grande échelle» les «pratiques agricoles alternatives» pour «améliorer la santé des sols», «développer des portefeuilles de produits pour stimuler la biodiversité cultivée» et «améliorer la gestion, [la] restauration et [la] protection des écosystèmes naturels». Ce projet s’inscrit dans un agenda international sur la biodiversité: les entreprises veulent en effet présenter des «engagements ambitieux» et «mesurables» à l’occasion de la Cop 15 Biodiversité, qui aura lieu à Kunming en Chine en octobre 2020. Par ailleurs, le projet a été annoncé le même jour qu’un sommet international sur le climat à l’ONU.

Didier Bouville

L’Australie va reprendre cette semaine ses exportations de moutons vivants après un moratoire de quatre mois imposé à la suite d’une polémique sur l’exportation du bétail. Un premier cargo transportant 60 000 animaux devrait appareiller cette semaine vers le Koweït, selon l’exportateur Rural Export & Trading WA. L’Australie avait interdit le transport de moutons vivants vers le Moyen-Orient entre juin et le 22 septembre. L’exportation de bétail est particulièrement surveillée en Australie depuis la diffusion, en avril 2018, d’une vidéo filmée à bord d’un cargo à destination du Moyen-Orient, montrant des bêtes entassées et agonisant sous l’effet de la chaleur. En 2018, sous la pression des défenseurs du bien-être animal, le gouvernement avait pris des mesures visant à changer les pratiques (augmentation de l’espace disponible pour les animaux, autorisation de la présence d’observateurs indépendants), mais sans aller jusqu’au moratoire. La reprise des exportations a été saluée par le conseil des exportateurs de bétail australien, selon qui le moratoire a permis aux «concurrents de pénétrer certains de nos marchés». Les exportations d’animaux vivants représentent environ 1,23 Mrd$ par an, selon eux.

Didier Bouville

Jusqu’à six mois de prison ferme ont été requis le 20 septembre au tribunal correctionnel d’Evreux contre quatorze militants animalistes de l’association «Boucherie abolition» pour des dégradations commises dans trois élevages. Le jugement a été mis en délibéré au 5 novembre. Il est reproché à ces militants de s’être introduits dans trois exploitations agricoles, à Beaulieu (Orne), Goussainville (Eure-et-Loir) et Jumelles (Eure) pour «libérer» des volailles et des porcs, le 14 avril 2019 et le 13 décembre 2018. Lors de la seconde action, un mouvement de panique au sein de l’exploitation de l’Eure avait causé la mort par étouffement de près de 1.400 dindes, a précisé le parquet. «Nous ne sommes pas là pour juger des idéaux mais des infractions pénales», a souligné la procureure de la République Dominique Puechmaille, avant de regretter «l’indécence» des militants qui «comparent l’élevage à la dictature nazie«. Le parquet a requis 18 mois de prison dont six ferme contre deux prévenus, Solveig Halloin, 44 ans et Vincent Aubry, 32 ans, deux «porte-parole» de l’association «Boucherie Abolition». Il a en outre demandé 18 mois de prison avec sursis contre neuf des prévenus, 4 mois avec sursis contre un autre et 2 mois avec sursis contre un dernier.

Didier Bouville

L’Accord conclu entre l’UE et le Canada (Ceta), il y a deux ans, a permis une augmentation des exportations agroalimentaires de l’UE vers le Canada de 7% en 2018, soit 231M €, s’est félicité la commissaire européenne au Commerce Cécilia Malmström le 20 septembre. Dans un discours prononcé lors d’un séminaire organisé à Bruxelles pour marquer cet anniversaire, elle a salué cet accord qui «a et continuera d’avoir un effet positif pour l’ensemble des parties prenantes et le monde entier pour établir des normes mondiale» et démontre «les avantages du commerce mondial libéralisé en défendant le multilatéralisme et l’OMC». Les exportations européennes de fromage, de pâtes et pâtisseries et de vin ont augmenté respectivement de 33%, 16% et 10% en 2018. Le Canada profite également de cette libéralisation des échanges avec des exportations de viandes bovines vers l’UE qui ont augmenté très nettement de 116,7% sur la même période, ainsi que pour les céréales autres que le blé et le riz (+96,2%) et les tourteaux (+118,5%).

Didier Bouville