Après la décision de l’OMC qui a estimé, le 3 octobre, que les subventions publiques accordées à Airbus par plusieurs pays européens ont porté préjudice au constructeur américain Boeing, les Etats Unis sont autorisés à imposer des droits de douanes à hauteur de 7,5 milliards de dollars par an (soit 6,8 milliards d’euros, le montant du préjudice estimé par l’OMC) sur des produits européens. Washington a ainsi décidé de taxer des biens en provenance de l’UE, notamment des produits agroalimentaires comme le vin, les fromages et le porc. « En taxant avec des droits additionnels de 25 % les vins tranquilles, les fromages et le porc français, c’est un marché de plus de 1 milliard d’euros qui est touché. Mais les répercussions cumulées sont bien plus importantes, et impactent l’ensemble du marché unique, les effets indirects pouvant être dévastateurs », prévient la FNSEA dans un communiqué du 3 octobre. L’organisation en appelle aux pouvoirs publics « pour qu’ils prennent la mesure des rétorsions et envisagent dès à présent les mécanismes permettant de passer le cap ». Le ministre de l’Agriculture a de son côté précisé qu’il « interviendra sur ce sujet pour mobiliser ses homologues lors du prochain Conseil des ministres de l’Agriculture et de la Pêche à Bruxelles, le 14 octobre prochain, afin que la Commission européenne puisse prendre rapidement des mesures pour soutenir nos filières ».
Didier Bouville