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Après la décision de l’OMC qui a estimé, le 3 octobre, que les subventions publiques accordées à Airbus par plusieurs pays européens ont porté préjudice au constructeur américain Boeing, les Etats Unis sont autorisés à imposer des droits de douanes à hauteur de 7,5 milliards de dollars par an (soit 6,8 milliards d’euros, le montant du préjudice estimé par l’OMC) sur des produits européens. Washington a ainsi décidé de taxer des biens en provenance de l’UE, notamment des produits agroalimentaires comme le vin, les fromages et le porc. « En taxant avec des droits additionnels de 25 % les vins tranquilles, les fromages et le porc français, c’est un marché de plus de 1 milliard d’euros qui est touché. Mais les répercussions cumulées sont bien plus importantes, et impactent l’ensemble du marché unique, les effets indirects pouvant être dévastateurs », prévient la FNSEA dans un communiqué du 3 octobre. L’organisation en appelle aux pouvoirs publics « pour qu’ils prennent la mesure des rétorsions et envisagent dès à présent les mécanismes permettant de passer le cap ». Le ministre de l’Agriculture a de son côté précisé qu’il « interviendra sur ce sujet pour mobiliser ses homologues lors du prochain Conseil des ministres de l’Agriculture et de la Pêche à Bruxelles, le 14 octobre prochain, afin que la Commission européenne puisse prendre rapidement des mesures pour soutenir nos filières ».

Didier Bouville

Plus de 53 300 contributions citoyennes ont été postées dans le cadre de la consultation sur les zones de non traitement, qui s’est clôturée le 4 octobre. Initialement prévue pour le 1er octobre, la date limite pour déposer les contributions avait été repoussée à cause de «bug informatique». «Cela montre tout l’intérêt que les Français ont porté à ce sujet. Nous en tiendrons compte pour les textes définitifs», s’était déjà félicité la ministre de la transition écologique Élisabeth Borne à l’Assemblée Nationale, lors d’une question au gouvernement le 1er octobre. Une «analyse» de ces contributions sera menée d’ici « fin octobre», pour une publication des textes «avant le 1er janvier 2020».

Didier Bouville

Lors d’une visite surprise au Sommet de l’élevage le 4 octobre, le chef de l’Etat a échangé avec de nombreux éleveurs inquiets du contexte économique et sociétal. Accompagné du ministre de l’Agriculture Didier Guillaume, Emmanuel Macron n’a pas prononcé de discours formel, se contentant d’une prise de parole sur le grand ring réservé aux concours animaux. D’après l’AFP, le président de la République a proposé aux représentants de la filière bovine que l’Etat investisse dans des abattoirs via le Grand plan d’investissement promis lors des EGA. Lors d’une déambulation sans débordement, il a été interpellé sur les sujets d’actualité comme la sécheresse, l’agri-bashing, les retraites ou encore le débat autour des zones de non-traitement. Mais ce sont surtout les accords de libre-échange, en premier lieu le Ceta (UE-Canada), qui inquiètent les éleveurs. «Les difficultés qu’on a aujourd’hui n’ont rien à voir avec le Ceta!, a lancé M. Macron. Notre problème aujourd’hui est que nous ne savons pas valoriser correctement ce qu’on produit.» La veille, Jean-Baptiste Moreau et Roland Lescure, deux députés LREM venus participer à un débat sur le Ceta, s’étaient faits expulser du salon par des syndicalistes de la FDSEA et des JA. Un épisode jugé «inacceptable» par le chef de l’Etat.

Didier Bouville

20% des Français se déclarent flexitariens et 5% se déclarent végétariens ou végans, d’après une étude dévoilée par FranceAgriMer le 2 octobre au Sommet de l’élevage (enquête réalisée sur Internet par le Crédoc auprès d’environ 3500 personnes en France, Espagne, Allemagne et Royaume-Uni). En France, 4% des répondants se déclarent végétariens, 1,1% végans et 0,1% végétaliens. Un niveau qui place l’Hexagone dans la moyenne des pays étudiés. D’après une autre enquête du Crédoc (menée par téléphone), la proportion de végétariens déclarés est passée de 0,7% en 1998 à 3,2% en 2018. Pour FranceAgriMer, «le végétarisme s’inscrit dans une tendance plus large de baisse de consommation de viande ces dernières années». L’étude présentée au Sommet de l’élevage montre que «50% des Français déclarent avoir réduit leur consommation de viande par rapport à 2017». FranceAgriMer estime à 20% la part de flexitariens en France. Un niveau là aussi dans la moyenne des pays étudiés. L’organisme public prévoit de lancer prochainement une étude de plus grande ampleur centrée sur la France.

Didier Bouville

A peine l’Organisation mondiale du commerce (OMC) a-t-elle donné, le 2 octobre, son autorisation aux Etats-Unis pour taxer des produits européens en compensations des aides accordées à Airbus que l’administration Trump annonçait qu’elle mettrait bien en place des droits de douane supplémentaires à hauteur de 7,5 MRD $. Ceux-ci seront imposés, à partir du 18 octobre, à hauteur de 10% sur les avions de l’UE et de 25% sur d’autres produits principalement agricoles, dont les vins espagnols et français, les fromages italiens et anglais (et dans une moindre mesure français), les olives et huile d’olive en provenance d’Espagne et plusieurs produits porcins en provenance notamment de France, d’Allemagne et d’Espagne. En tout, ce sont 150 catégories de produits qui sont touchées, selon une liste publiée par les services du représentant américain au Commerce. L’UE qui a, de son côté, porté plainte auprès de l’OMC contre les soutiens américains à Boeing ne pourra prendre des contre-mesures qu’au printemps 2020, une fois cette seconde affaire jugée. Bruxelles envisage d’imposer des droits de douane supplémentaires d’un niveau équivalent sur certains produits agricoles en provenance des Etats-Unis, notamment les fruits secs et les jus de fruits.

Didier Bouville

Dans un communiqué commun du 3 octobre, la FNSEA, les JA et l’APCA demandent aux parlementaires de refuser la baisse des moyens des chambres d’agriculture, ainsi que la régionalisation de la collecte de la TATFNB (taxe affectée au financement des chambres). Les trois organisations «appellent leur réseau à se mobiliser auprès de leurs parlementaires». Le projet de loi de finances (PLF) pour 2020 prévoit une diminution de 15% de la TATFNB, provoquant une baisse de 6% des recettes des chambres (soit 45 millions d’euros). Autre mesure inscrite dans le PLF 2020: la collecte de cette taxe se fera au niveau régional et non plus départemental. «Il est scandaleux d’apprendre l’existence de cette disposition à la lecture du projet de loi. Cette absence d’information et de concertation est déplorable!», a réagi le président de l’APCA Claude Cochonneau, cité dans le communiqué. «Les chambres ne peuvent pas accompagner des jeunes plus nombreux dans leur installation avec un budget à la baisse et en réduisant leur proximité», regrette de son côté Samuel Vandaele, président des JA.

Didier Bouville

Les Jeunes agriculteurs s’inquiètent, dans un communiqué le 2 octobre, pour la cohérence nationale des aides à l’installation, après les annonces du Premier ministre la veille concernant la gouvernance des aides du 2nd pilier. Selon la nouvelle architecture présentée par Édouard Philippe au congrès des Régions, les aides à l’installation resteront sous l’autorité de gestion des conseils régionaux, comme c’est le cas depuis 2014, avec une responsabilité toutefois étendue à l’instruction des dossiers et aux systèmes d’information. Mais ce qui inquiète le syndicat, c’est que, dans son discours, le Premier ministre n’a pas donné suffisamment de gages concernant le maintien d’un «cadre national fort» autour de ces aides. Par ce communiqué, les JA veulent rappeler qu’il s’agit d’une de leurs «lignes rouges» sur ce dossier, afin d’éviter «des déséquilibres entre régions et des distorsions entre agriculteurs».

Didier Bouville

«Le lait de montagne est en train de dévisser», a alerté Michel Lacoste, président de la commission montagne du Cniel (interprofession), lors d’une conférence au Sommet de l’élevage le 2 octobre. «En 10 ans, le nombre de producteurs a baissé, de 19 à 47% selon les départements dans le Massif central, le Jura et les Alpes», indique l’interprofession. La filière lait de montagne est pénalisée par des surcoûts à la production (30 à 43% plus élevé qu’en plaine) et à la collecte (plus chère de 14 €/1000 litres). Président de Coop de France Métiers du lait, Damien Lacombe plaide pour un «plan montagne, qui pourrait s’inscrire dans le Pacte productif» en cours de concertation. Les professionnels demandent aux pouvoirs publics d’alléger les coûts de production (exonérations de charges sociales, fiscalité sur le carburant, etc.) et de soutenir les investissements (modernisation et matériel de collecte). Le coût total des mesures proposées atteindrait 51,4 M€ sur cinq ans. Le même jour, Carrefour a annoncé, dans un communiqué de presse, avoir signé «un accord d’une durée de trois ans portant sur 30 millions de litres de lait de montagne annuel collectés par la Coopal» (coopérative du Puy-de-Dôme), prévoyant un prix payé aux producteurs de 385 €/1000 litres (hors primes).

Didier Bouville

Des milliers d’agriculteurs manifestaient le 1er octobre à La Haye avec leurs tracteurs pour dénoncer la politique du gouvernement néerlandais dans la lutte contre le réchauffement climatique, estimant que leur profession en était «injustement» devenue le bouc-émissaire. Les agriculteurs manifestaient à la suite de la publication récente d’un rapport commandité par le gouvernement qui préconise notamment une réduction drastique des troupeaux, de vaches laitières en particulier, pour limiter les émissions de gaz à effet de serre. «Nous avons le sentiment que toutes les mesures climatiques, donc tout ce que nous devons faire pour améliorer le climat, repose sur nos épaules. Et cela nous agace», fustige Sander Pereboom, agriculteur de 37 ans. «Je veux que les agriculteurs qui veulent rester agriculteurs, et qui veulent transmettre leur exploitation à leurs enfants, puissent continuer à le faire. Nous allons vous aider pour vous préparer à l’avenir», a déclaré la ministre de l’Agriculture, Carola Schouten, venue s’exprimer devant les manifestants.

Didier Bouville

La FNSEA a obtenu, lors de la dernière réunion de la cellule sécheresse, le 1er octobre, la gratuité des péages autoroutiers dans le cadre des opérations paille/fourrage. Sur un fonctionnement similaire à celui de 2011, les sociétés d’autoroutes mettent ainsi en place la gratuité des péages jusqu’à fin décembre 2019 pour les transports de paille et de fourrage liés aux actions de solidarité engendrées par la sécheresse de l’année. Un certificat devra être délivré par les chambres d’Agriculture et être présenté aux péages. Les discussions sont en cours pour obtenir la rétroactivité du dispositif.

Didier Bouville