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«C’est au ministère de trancher» a réagi, le 12 mai, le président du FMSE et vice-président de la FNSEA Joël Limouzin. Interrogé par Agra Presse sur l’avancée du chantier visant à améliorer la gestion des risques climatiques, orchestré par le ministère de l’Agriculture et mis en stand-by durant la crise du Covid-19, Joël Limouzin a indiqué que le groupe de travail planchant sur l’articulation entre assurance et fonds des calamités est arrivé «au bout des [ses] réflexions». «Nous avons remis il y a maintenant trois semaines (…) une note de position professionnelle partagée par la FNSEA, l’APCA, les JA, les assureurs qui font partie du CAF (Pacifica et Groupama) sur la réaffirmation de l’assurance et pour un fonds de calamités rénové». Concernant l’assurance récolte, le fait majoritaire propose de calculer la moyenne olympique sur 10 ans au lieu de 5 ans, d’abaisser le seuil de déclenchement de 30 à 20%, d’augmenter le taux de subvention de 65 à 70% et «pourquoi pas de conditionner certaines aides ou prêts à la contraction d’une assurance», a indiqué M. Limouzin. Le fait majoritaire estime aussi que les assurés ne doivent pas être «exclus d’office» du régime des calamités, et que ce dernier doit s’appuyer davantage sur les nouvelles technologies pour mesurer les dégâts.

Didier Bouville

La collecte des déchets agricoles a repris en mai après avoir été suspendue au mois d’avril, a indiqué la société Adivalor, dédiée à cette activité. « Plus de 95 % des entreprises de collecte, recyclage et traitement sont opérationnelles en ce début du mois de mai », précise Pierre de Lépinau, le directeur de l’entreprise qui compte comme actionnaires agricoles la FNSEA, l’APCA, la Coopération agricole, la Fédération du négoce agricole et InVivo. En raison des contraintes d’organisation interne, une partie des opérateurs de collecte (coopératives et négociants agricoles) a cependant décidé de reporter les collectes programmées en mai et juin, note Adivalor. 20 à 40 % des volumes d’emballages et plastiques usagés, normalement collectés au deuxième trimestre, devraient être collectés à l’automne, soit plus de 150 000 m3.

Didier Bouville

La Commission européenne vient de lancer le 8 mai une consultation publique sur la politique de promotion des produits agricoles et alimentaires de l’UE. Dans le cadre d’une évaluation globale de la politique actuelle, ladite consultation vise avant tout à recueillir les réactions des citoyens et des parties prenantes à la fois sur l’efficacité, la pertinence et la cohérence des mesures actuelles, ainsi que sur leur valeur ajoutée. Pour le commissaire à l’Agriculture Janusz Wojciechowski, il est important que la politique de promotion de l’UE soit mise en œuvre de la manière la plus efficace et la plus rentable possible, tout en se souciant de la durabilité de la production et de la consommation. Il précise à cette occasion que «l’avis des parties prenantes de l’UE est donc très précieux pour nous et j’attends avec impatience leur évaluation et leurs idées d’amélioration.» La consultation sera ouverte durant 18 semaines (jusqu’au 11 septembre).

Didier Bouville

En l’absence d’aides publiques, les éleveurs de bovins américains pourraient perdre au moins 13,6 Mrd $ (environ 12,6 milliards d’euros) à cause du coronavirus, d’après une étude de l’association d’éleveurs NCBA et de l’université de l’Oklahoma publiée mi-avril. Ce chiffre inclut les pertes directes de revenu (146 dollars par animal en moyenne) et les pertes économiques (216 dollars par tête). Pour parvenir à ce résultat, les analystes ont calculé l’effet attendu sur les prix et la valeur comptable du cheptel détenu (pour les naisseurs). «Les impacts du Covid-19 ont été ressentis dans chaque secteur de l’industrie bovine et devraient continuer à l’être courant 2020», conclut cette étude. L’essentiel des pertes (environ 60% du total) concerne les éleveurs naisseurs, qui cumulent baisse des prix et de la valeur de leurs animaux. Le reste est réparti entre les engraisseurs, qu’ils fonctionnent en système feedlot (22% des pertes) ou non (18%). «A l’heure actuelle, le Covid-19 n’affecte pas matériellement les projection de production totale de bœuf en 2020», estiment le NBCA et l’université de l’Oklahoma. L’étude se base sur des chiffres du 8 avril.

Didier Bouville

La commission européenne et le Mexique ont conclu le 28 avril 2020 les négociations sur un projet d’accord commercial. Cet accord prévoit, entre autres, l’importation préférentielle de 20 000 tonnes de viande mexicaine vers l’Union européenne.

Cette clause de l’accord est en totale contradiction avec les aspirations des consommateurs qui veulent retrouver l’authenticité des produits et accordent une grande attention à l’origine de ce qu’ils mangent. En pleine crise du coronavirus, le Président Macron a rappelé l’importance de notre indépendance alimentaire.

Le lien de la pétition est ICI

Didier Bouville

Plus de 69 000 foyers affiliés à la MSA recevront l’aide exceptionnelle de solidarité le 15 mai, a indiqué la Caisse centrale de la MSA (CCMSA) à Agra Presse. Cette aide, décrétée par le gouvernement le 13 avril, sera versée aux foyers touchant les aides personnalisées au logement (APL) à hauteur de 100 euros par enfant à charge. Les familles qui touchent le RSA (revenu de solidarité active) ou l’ASS (allocation de solidarité spécifique) percevront en plus une enveloppe de 150 euros. D’autre part, la Mutualité sociale agricole lancera cette semaine l’opération «MSA en action» pour accompagner le déconfinement. Cela consistera à promouvoir «une sorte de Covid attitude» auprès des délégués et adhérents, avec des mises en situation «afin d’adopter les bons réflexes: lavage des mains, pose du masque, réutilisation d’un masque lavable par exemple», a expliqué le directeur général de la CCMSA François-Emmanuel Blanc. Il a ajouté que la MSA «construit un partenariat» avec l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) pour enrayer la circulation du Covid-19. Et qu’elle met des médecins, infirmiers et préventeurs à disposition des Agences régionales de santé (ARS) qui ont besoin de renforcer leurs équipes.

Didier Bouville

Les saisonniers agricoles «ressortissants de l’espace européen» bénéficieront d’une dérogation pour «franchir la frontière entre la France et un pays de l’Union européenne», a déclaré le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner le 7 mai. Lors d’un point presse sur le déconfinement diffusé sur Twitter, M. Castaner a précisé que ces saisonniers européens devront justifier «d’un motif économique impérieux» et d’un contrat de travail. De manière plus générale, la fermeture des frontières extérieures de l’UE reste la règle, a rappelé le ministre. «Concernant les entrées et sorties de l’espace européen, un assouplissement progressif et ordonné des règles de circulation viendra, en temps voulu, quand la situation sanitaire le permettra, et il sera décidé évidemment avec l’ensemble des États concernés.»

Didier Bouville

Au 3 mai, les élevages français comptent 8900 jeunes bovins allaitants en trop par rapport à une année « normale », annonce l’Idele (Institut de l’élevage) lors d’un webinaire le 7 mai. «Il y a quatre jours d’abattage de retard», précise Philippe Chotteau, chef du service Économie de l’institut. «La viande issue de ces JB (jeunes bovins, NDLR) est très majoritairement exportée», explique M. Chotteau. Or, «les marchés de la viande sont très dégradés un peu partout en Europe», notamment dans des pays fortement exportateurs comme la Pologne, constate Germain Milet, en charge de la viande bovine à l’Idele. En Italie, le marché de la viande résiste encore, mais les exportations de viande française y font face à une concurrence accrue de la viande irlandaise… et des broutards français. Le niveau actuel de sur-stock en France reste «relativement raisonnable», tempère Philippe Chotteau. Il pourrait toutefois devenir «préoccupant», car il a «tendance à grossir d’une semaine sur l’autre»: au 19 avril, il était de 4900 bêtes.

Didier Bouville

La Fédération nationale des producteurs de lait a décidé de quitter l’association la Note Globale (LNG). La FNPL estime, qu’à la suite de certaines évolutions envisagées depuis six mois, « les divergences constatées entre les démarches de la filière lait et LNG sont inconciliables aujourd’hui ». En effet, LNG souhaite noter le lait du producteur jusqu’au consommateur. Impossible, pour la FNPL, car la collecte de lait est mutualisée et le lait mélangé dans les citernes. « A qui distribue-t-on les bons points sans tromper le consommateur », s’interroge le syndicat.

Autre divergence, celle de la segmentation sur le bien-être animal. Sur ce sujet, la FNPL s’est engagée dans un plan de filière appelé Terre de lait. Dans cette démarche, le bien-être animal est constitutif du socle commun et s’appuie sur une charte des bonnes pratiques d’élevage et est évalué sur la base d’un référentiel Boviwell. Pour la FNPL, « le bien-être animal ne peut pas être une démarche de segmentation et aucune d’entre elles ne peut être ajoutée à ce socle ». Et la FNPL de rappeler qu’elle s’est engagée à faire progresser les élevages dans le cadre de France Terre de lait dans quatre axes visant la performance économique et sociale, sanitaire, responsable et alimentaire, visant à garantir la pérennité de la filière laitière française. « Notre seul credo ».

Didier Bouville

«Nous demandons la possibilité pour les entreprises alimentaires de pouvoir répercuter les surcoûts liés au maintien de l’activité en appliquant le tarif fournisseur de plein droit jusqu’à la fin de l’année», annonce Dominique Chargé, président de la Coopération agricole, interrogé par Agra Presse le 5 mai. Les négociations annuelles avec la grande distribution ont été clôturées avant le début de l’épidémie et ne prennent pas en compte la hausse des coûts engendrés (absentéisme, mises en place des mesures sanitaires, transport, équilibre matière…), justifie-t-il. Cette demande fait partie des mesures à mettre en place d’urgence, selon les coopératives agricoles, pour «préserver les capacités d’agir et d’investir».

Face à une épidémie qui a changé radicalement les habitudes de consommation, elles demandent de revoir l’encadrement des promotions prévues par la loi Egalim. «Nous demandons d’introduire une dérogation à l’encadrement en volume à toutes les filières qui en feraient la demande par le biais de leur interprofession à la DGCCRF», explique Dominique Chargé. Pour les filières vin, bière et cidre, «durement touchées» les coopératives demandent leur exclusion pure et simple du dispositif d’encadrement des promotions tant en volume qu’en valeur.

Didier Bouville