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Reçus le 13 janvier par les ministres Julien Denormandie (Agriculture), Bruno Le Maire (Economie) et Franck Riester (Commerce extérieur), les représentants des filières vins et spiritueux sont ressortis « amers » de ce rendez-vous. « 14 mois de sanctions et aucune réponse (…) le résultat des échanges est décevant » se sont-ils désolés dans un communiqué commun*, expliquant que les « ministres se sont cantonnés aux mesures générales déjà existantes liées à la crise sanitaire ». Pis. Ils ont fait part de leur « déception immense et du sentiment d’abandon total de la filière ». Car les exploitations de vins et spiritueux déjà touchées par le manque de débouchés en restauration hors foyer en raison du Covid souffrent des taxes Trump appliquées fin 2019, taxes qui ont pris 25 % supplémentaires il y a quelques semaines. Pour César Giron, Président de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS) et Jérôme Despey, Président du Conseil Spécialisé de FranceAgriMer et secrétaire général de la FNSEA les « atermoiements » des ministres français et de l’Union européenne « ne font qu’accroître la fragilité de toutes les entreprises du secteur ». Ils estiment à un milliard d’euros les pertes de la filière. Ils ont menacé d’en appeler directement « au plus haut niveau de l’État afin que ces décisions soient enfin prises pour résoudre ce conflit étranger à la filière ». Quelques heures plus tard, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, annonçait « une aide jusqu’à 200 000 euros par mois dès lors qu’ils perdent 50 % de leur chiffre d’affaires ». Ils pourront aussi bénéficier de la même prise en charge des coûts fixes, des mesures prises en faveur des entreprises fermées à cause de l’épidémie de Covid-19 et qui réalisent plus d’un million d’euros de chiffre d’affaires par mois. Ils seront pris en charge à 70 %. «J’espère que cela aidera les viticulteurs à passer ces moments difficiles», a conclu Bruno Le Maire.

*Association Générale de la Production Viticole (CNAOC, CNIGP, Vignerons indépendants de France, Vignerons coopérateurs de France, FNSEA, JA) Comité National des Interprofessions Vin Fédération des Exportateurs de Vins et Spiritueux de France Union des Maisons et Marques de Vin.

Didier Bouville

La Poste émettra à partir du 15 mars prochain un timbre honorant l’Ordre du Mérite agricole, a-t-elle annoncé le 13 janvier dans un communiqué de presse. « Ce timbre-poste illustre la complémentarité des territoires (plaine, forêt, montagne) et la variété des nombreuses productions agricoles réparties sur le sol national. Les personnages et l’assiette témoignent du travail intergénérationnel permettant la transmission des savoirs agricoles, agroalimentaires et gastronomiques au service de l’alimentation », indique le communiqué. Ce timbre tiré à 720 000 exemplaires, sera vendu en avant-première les vendredi 12 et samedi 13 mars au Carré d’Encre, de 10h00 à 17h00, 13 bis rue des Mathurins, 75009 Paris. L’ordre du Mérite agricole a été créé le 7 juillet 1883 par le ministre de l’Agriculture, Jules Méline. « Il est destiné aÌ récompenser les femmes et les hommes ayant rendu des services marquants aÌ l’agriculture ». Cette décoration, surnommée « le Poireau » comporte trois grades : chevalier, officier et commandeur. Le contingent annuel est fixé à 30 commandeurs, 300 officiers et 1 200 chevaliers. La parité homme-femme est à 50/50.

Didier Bouville

La «souveraineté agroalimentaire» sera le maître mot de l’action du ministre de l’Agriculture pour l’année 2021, a-t-il expliqué lors de ses vœux à la presse le 12 janvier. Cinq priorités sont au menu. Son premier axe de travail, qu’il compte appuyer au niveau du Conseil des ministres européens de l’agriculture, sera la souveraineté protéique au travers de la mise en place du plan protéique financé à hauteur de 100 millions d’euros par le plan de relance. Alors que les négociations commerciales annuelles battent leur plein, le ministre fait de la répartition de la valeur tout au long de la chaîne alimentaire sa deuxième priorité. «Sortons de la guerre, passons à la transparence des marges», prône-t-il. Le plan de relance et le budget qui en découle servira de base à son programme pour la nouvelle année, avec en ligne de mire l’objectif de regagner en souveraineté. «Le plan de relance va nous permettre de regagner en indépendance vis-à-vis des marchés internationaux, face aux aléas climatiques, vis-à-vis de certains intrants», a-t-il listé. La Pac et sa déclinaison nationale sont également bien évidemment dans ses cartons pour 2021. Enfin, la question de l’eau avec un décret à venir et la gestion assurantielle seront deux dossiers clés pour cette année.

Didier Bouville

Selon un rapport du WWF publié le 13 janvier, la planète aurait perdu quelques 43 millions d’hectares de forêt entre 2004 et 2017, soit l’équivalent d’un pays comme l’Irak. L’ONG pointe l’agriculture comme principale cause de cette déforestation, notamment en Amérique du Sud, mais aussi le secteur minier et l’artificialisation des terres. WWF pointe dans son rapport 24 « points chauds » : 9 en Amérique latine, 8 en Afrique et 7 en Asie-Pacifique. En septembre 2020, un rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) avait indiqué que la forêt avait perdu « presque 100 millions d’hectares » sur la planète en deux décennies, tombant à 31,2 % (4,1 milliards d’hectares) de la surface terrestre en 2020, contre 31,5 % en 2010 et 31,9 % en 2000. En France, la forêt croit de 26 mètres carrés à la seconde soit d’environ 80 000 ha par an. Elle occupe actuellement 28 % du territoire, avec presque 16 millions d’ha.

Didier Bouville

Laure Verdeau a pris la direction de l’Agence Bio le 11 janvier, a annoncé le 13 janvier dans un communiqué de presse, ce groupement d’intérêt public en charge du développement, de la promotion et de la structuration de l’agriculture biologique française. Elle succède à Florent Guhl qui avait occupé de poste de juillet 2016 à avril 2020, date de sa nomination comme directeur régional de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt en Occitanie. Diplômée de l’ESSEC et de Sciences Po Paris, Laure Verdeau a démarré sa carrière dans le secteur du luxe (L’Oréal, LVMH) avant de rejoindre Bain & Cie, cabinet de conseil en stratégie. En 2010, elle fonde sa société de consultants dans le secteur alimentaire, Realiment, puis elle rejoint BPI France comme responsable de mission au Pôle Conseil puis comme directrice marketing et soutien commercial. Elle y a « structuré l’accompagnement du secteur agroalimentaire afin de tirer parti de la transition alimentaire », indique le communiqué de presse. L’Agence Bio fêtera ces 20 ans en 2021.

Didier Bouville

D’après une proposition publiée par la Commission européenne le 13 janvier, l’Irlande et les Pays-Bas seraient les principaux bénéficiaires de la réserve d’ajustement de 5 Md € mise en place par l’UE afin de soutenir les secteurs économiques les plus touchés par les Brexit. Ces deux pays sont suivis par l’Allemagne, la France et la Belgique. Pour 2021, environ 4,245 Md € en prix courants (4 Md € en prix constants, corrigés de l’inflation) seront versés, puis 1,1 Md € (1 Md € en prix constants) en 2024. Cette année, l’Irlande devrait toucher 1,052 Md €, les Pays-Bas 757,4 M€, l’Allemagne 455,4 M€, la France 420,8 M€ et la Belgique 324,1 M€. Selon une proposition publiée le 26 décembre par la Commission, l’allocation de ces fonds est déterminée selon deux critères: l’importance du commerce avec le Royaume-Uni ainsi que l’importance de la pêche dans la zone économique exclusive du Royaume-Uni. La répartition des montants doit encore faire l’objet d’une approbation par les États membres et le Parlement européen. À cette fin, les ambassadeurs des Vingt-Sept doivent en débattre ce 13 janvier.

Didier Bouville

FranceAgriMer a le 13 janvier revu à la hausse les exportations de blé et orge vers les pays tiers, soutenues par la demande chinoise qui contribue à une flambée des cours mondiaux. En blé tendre, 7,27 Mt (+180 000 t) sont prévues à l’international sur 2020-21. La France profite d’«un appétit chinois qui ne se dément pas» et des restrictions à l’export de la Russie, a indiqué Marion Duval, adjointe au chef de l’unité Grains et sucre. 1,63 Mt de blé ont été exportées en six mois vers l’Empire du Milieu (+154 % sur un an). En orge, 3 Mt (+100 000 t) sont annoncées vers les pays tiers sur 2020-21. Là encore, c’est la Chine qui tire les exportations avec 1,39 Mt en six mois (+56 %) et même 1,55 Mt cumulées au 11 janvier. Plusieurs facteurs expliquent la forte demande chinoise : une récolte amputée par de mauvaises conditions météo, des besoins en alimentation animale tirés par la consommation de volaille et surtout la reconstitution du cheptel porcin décimé par la peste africaine, selon Marc Zribi, chef de l’unité Grains et sucre. Les prix des céréales continuaient leur ascension le 13 janvier. Peu avant 17h sur Euronext, la tonne de blé tendre affichait 228 € (+3,50 €) sur l’échéance de mars. En maïs et en blé, on atteint «des plus hauts depuis 2013 ou 2014», selon Marc Zribi.

Didier Bouville

La délinquance, toutes catégories confondues, a augmenté de 8 % en 2020 dans les campagnes et zones périurbaines placées sous l’autorité de la gendarmerie tandis qu’elle a baissé de 5 % dans les zones urbaines de la police nationale, a indiqué le Service statistique du ministère de l’Intérieur. Les zones rurales les plus touchées par l’augmentation de cette délinquance se situent notamment en Bretagne : +20 % en Ille-et-Vilaine et presque autant dans les Côtes d’Armor et le Finistère ; +15 % en Gironde et des hausses aussi importantes en Vendée, dans le Rhône, et en Seine-et-Marne. Ce sont les coups et blessures volontaires, notamment intrafamiliales, les refus d’obtempérer et les outrages qui constituent les premières incriminations relevées avec une hausse de +30 %. Les coups et blessures volontaires ont augmenté de +10 % dans les campagnes et les séquestrations, homicides, tentatives d’homicides ont, elles, cru de +15 %. A contrario, les violences frauduleuses ont baissé de 15 %. Les deux confinements auront toutefois permis de réduire le taux de cambriolage (toutes résidences confondues) en zone gendarmerie : -15 %. Ces chiffres concernent en partie les agriculteurs qui sont régulièrement victimes d’actes de vandalisme, d’intrusion sur leurs exploitations, de vols et aussi d’agressions physiques.

Didier Bouville

Lors de ses vœux à la presse le 12 janvier, le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie a lancé la nouvelle plateforme fraisetlocal.fr, réalisée en partenariat avec les chambres d’agriculture, qui permet sous la forme d’un annuaire géolocalisé de mettre en relation les consommateurs et les producteurs en vente directe. «Il est essentiel de favoriser ces points de ventes chez les producteurs», a déclaré Julien Denormandie, dans le sillage de ses récentes initiatives sur les produits frais et locaux lancées en grandes surfaces et dans les magasins de proximité au travers de la bannière commune «Plus près de vous plus près de vos goûts». Le ministre y voit un triple avantage : des produits frais et locaux pour le consommateur, de la création de valeur pour l’agriculteur et un dialogue entre les deux pour «permettre à chacun de se rendre compte qu’il y a un visage derrière chaque aliment». 8000 points de vente y déjà sont recensés, et «ce n’est qu’un début». «C’est la première fois qu’une initiative nationale est portée par le gouvernement avec les chambres d’agriculture pour renforcer les initiatives territoriales», se félicite Julien Denormandie.

Didier Bouville

En déplacement dans l’Eure le 12 janvier, le Président de la République a indiqué son intention d’aller chercher des approvisionnements en protéines durables sur le continent africain, en complément d’un plan protéine européen. «Je souhaite que nous puissions regarder les protéines que nous pouvons produire en France et en Europe, mais regarder aussi toutes celles que nous pouvons produire sur le continent africain pour lui permettre de déployer plus vite son modèle agricole», a confié le président. «Nous regardons en ce moment comment faire avec le plan protéines pour aller chercher des protéines de reforestation», s’est réjouit Emmanuel Macron. «C’est ce que nous sommes en train de travailler» avec les ministère de l’Agriculture et de la Transition écologique, a-t-il confié. «L’agenda agroécologique et agroforestier français et européen doit trouver sa synergie avec l’agenda africain», a insisté le président. Cet approvisionnement africain sera selon lui facilité, entre autres, par le projet de Grande muraille verte africaine le long du Sael, pour lequel le One Planet summit a permis de rassembler 14,3 milliards d’euros. «Le plan protéine est un plan de souveraineté française mais il se décline au niveau européen, et je tiens à ce que nous obtenions une grosse avancée sous la présidence française de l’Union européenne», a souligné le président.

Didier Bouville