Fil info

Le ministre français de l’Agriculture Julien Denormandie a dit le 30 mars vouloir rétablir l’obligation de mention de «l’origine UE» dans le cadre du projet de loi Climat, et défendre au niveau européen l’obligation d’indiquer le pays d’origine, après l’annulation d’un décret suite à un recours du géant laitier Lactalis. Le Conseil d’Etat a annulé, le 10 mars, un décret qui imposait d’indiquer l’origine du lait distribué dans le commerce, la Cour de justice de l’Union européenne ayant préalablement jugé qu’un tel étiquetage ne pouvait être obligatoire que s’il y avait un lien avéré entre les propriétés d’une denrée et sa provenance. «Qu’une entreprise, singulièrement une entreprise française, puisse déposer un recours à la Cour de justice de l’Union européenne pour cacher l’origine des produits au consommateur – et je parle là de l’entreprise Lactalis – objectivement les bras m’en tombent», a-t-il ajouté. Le ministre a déclaré qu’il soutiendrait, dans le cadre de l’examen du projet de loi climat, un amendement «visant à pouvoir rétablir l’origine du lait a minima (…) pour du lait venant de l’Union européenne». «L’origine est une compétence de l’Union européenne et donc le combat est au niveau de l’Europe et le ministre que je suis, soyez en certain, portera ce combat au niveau de l’Europe», a-t-il poursuivi.

Didier Bouville

Via deux arrêtés parus au Journal officiel le 28 mars, la FNSEA est reconduite comme «organisation professionnelle d’employeurs reconnue représentative»; d’une part pour le secteur des activités agricoles «au niveau national et multi-professionnel»; et d’autre part pour le «secteur de la production agricole et des Cuma». Cette qualification lui permet notamment de «continuer à représenter l’agriculture au sein de toutes les instances institutionnelles», rappelle le syndicat dans un communiqué du 29 mars. Ces textes lui permettent aussi «d’animer le dialogue social national et territorial» et «de porter la voix des entreprises agricoles afin de défendre leur compétitivité, leur permettre de recruter et de fidéliser leurs salariés». Des reconnaissances qui «nous donnent des droits, mais aussi des devoirs que nous assumerons pleinement», affirme la FNSEA.

Didier Bouville

Quatre associations spécialisées de la FNSEA, l’AGPB (producteurs de blé), l’AGPM (maïs), la CGB (betterave) et la Fop (oléoprotéagineux), ont fait part le 29 mars de leur inquiétude sur l’assurance récolte dans la nouvelle Pac. «Les discussions relatives au PSN (déclinaison nationale de la future Pac, NDLR) n’apportent pas de réponses aux attentes légitimes des producteurs sur la montée en puissance de l’assurance récolte ou le développement d’autres outils de gestion des risques comme les fonds de mutualisation», selon un communiqué commun. Les organisations dénoncent «l’absence d’orientations politiques précises et de simulations budgétaires concrètes» sur le sujet. Or selon elles, de tels dispositifs sont «un des seuls outils du second pilier de la Pac réellement accessible aux producteurs de grandes cultures pour permettre l’adaptation de leurs exploitations à la nouvelle donne climatique».

Didier Bouville

Le groupe coopératif Fipso a proposé de racheter le pôle Salaisons de Maïsadour, formé de Delpeyrat-Chevallier et Salaisons pyrénéennes, d’après une notification reçue le 17 mars par l’Autorité de la Concurrence. Fipso «propose d’acquérir, sous condition suspensive, l’intégralité des titres des sociétés», peut-on lire sur le site web de l’Autorité, qui recueille actuellement les observations des tiers jusqu’au 7 avril. Delpeyrat-Chevallier et Salaisons pyrénéennes sont spécialisées dans les charcuteries crues, vendues «essentiellement à la grande distribution», précise l’Autorité. L’opération concerne «cinq sites industriels dans le Sud-Ouest de la France». Si elle se confirme, cette acquisition permettra à Fipso – qui «ne possède pas d’activité dans le secteur de la charcuterie à base de viande crue» selon l’Autorité – de mettre un pied dans le secteur des salaisons. Avec quelque 600 000 porcs par an, le groupe coopératif est leader du secteur dans le Sud de la France. Il est présent dans l’élevage, la collecte, l’abattage, la découpe, les produits élaborés et l’exportation.

Didier Bouville

Les discussions entre les négociateurs en chef du Conseil de l’UE, du Parlement européen et de la Commission européenne, lors du «super trilogue» du 26 mars, ont permis d’engranger des avancées positifs sur un certain nombre d’éléments de la réforme de la Pac. «Nous sommes parvenus à toute une série d’accord de principe qui doivent encore être validés au niveau technique. Mais c’est un premier pas très important en vue de la conclusion des négociations d’ici la fin du semestre», s’est félicitée la ministre portugaise de l’Agriculture Maria do Ceu Antunes qui préside le Conseil. Côté Parlement européen, on salue aussi des progrès mais de manière plus prudente. Le Président de la commission de l’Agriculture Nobert Lins admet que les positions des institutions se sont rapprochées mais prévient qu’il attend encore «plus de flexibilité de la part du Conseil». Dans le détail, un accord de principe a été trouvé sur l’application obligatoire d’une définition d’un agriculteur actif, la définition du nouvel agriculteur, les soutiens à accorder aux jeunes agriculteurs (3% répartis entre les deux piliers) ainsi que le nouveau modèle de mise en œuvre (avec un examen bisannuel de la performance et des garanties proposées au Parlement sur la rigueur des contrôles). Sur cette base, des discussions techniques vont pouvoir reprendre à partir du 6 avril. Il restera ensuite deux gros dossiers, restés pour le moment en suspens, à traiter: la conditionnalité sociale voulue par le Parlement et surtout l’architecture verte et ses éco-régimes.

Didier Bouville

«Jamais les prix des promotions sur la viande porcine fraîche n’ont atteint des niveaux aussi bas qu’en ce début d’année 2021», alerte Culture Viande (abatteurs) dans un communiqué le 25 mars, à la sortie d’une période habituelle de promotions. L’organisation de l’abattage-découpe se base sur une étude de l’Ifip (Institut du porc), qui a traité des données du panéliste Nielsen pour le porc frais (coupe et libre-service). D’après ce rapport, les promotions sur les références en dessous de 2 €/kg représentent 24% du total des promotions de janvier 2021. En janvier 2019, ce segment pesait 14% (2020 étant considérée comme «hors norme» du fait de la flambée des prix du porc due à la peste porcine africaine en Chine). Malgré une activité promotionnelle en recul (-1,5% en nombre de références, -4% en nombre d’opérations), la pression promotionnelle – qui reflète le «poids de la promotion dans le marché» – progresse de 1,4%. «Le porc n’est pas mis en avant, il ne sert qu’à alimenter la guerre des prix entre enseignes», dénonce Culture Viande. «Il y a eu moins de promotions avec le confinement, précise son directeur Paul Rouche à Agra Presse. Tous les distributeurs ont mis le paquet dès la rentrée de septembre pour faire revenir les consommateurs dans leurs magasins.»

Didier Bouville

Dans un communiqué paru le 25 mars, la FNSEA et les JA saluent le rapport que l’ex-patron de l’enseigne Système U, Serge Papin, a remis le jour même aux ministres de l’Agriculture et de l’Industrie, dans lequel il propose notamment de rendre la contractualisation obligatoire et pluriannuelle. Les syndicats saluent des mesures « qui vont dans le bon sens », approuvant de nombreux leviers mis en avant par le rapport: « la pluri-annualité, la transparence, l’encadrement des promotions, l’identification de l’Origine France ou encore les pouvoirs du médiateur… Nous accueillons également avec intérêt la mesure relative au renforcement de la contractualisation.» La FNSEA et les JA demandent toutefois que «l’élaboration et la prise en compte des indicateurs de coût de production dans les contrats» soient rendues «plus contraignantes».

Didier Bouville

La Commission européenne a présenté le 25 mars son plan d’action pour le développement de l’agriculture biologique en vue d’atteindre l’objectif de 25% de surfaces cultivées en bio dans l’UE d’ici 2030 (contre environ 8,5% aujourd’hui). Un plan en 23 actions qui repose particulièrement sur la stimulation de la demande: promotion du logo européen, incitation à recourir au bio dans les cantines, lutte renforcée contre les fraudes… Mais il vise aussi la production qui devra être soutenue dans le cadre des futurs plans stratégiques de la Pac, notamment par les éco-régimes du premier pilier. À l’heure actuelle, seulement 1,8% des fonds de la Pac (7,5 milliards d’euros) sont consacrés au soutien à l’agriculture biologique. La Commission européenne, qui validera ces plans stratégiques, ne pourra néanmoins pas contraindre les États membres à fixer des objectifs chiffrés. Chaque pays devra également préparer des plans d’action nationaux pour le bio en définissant des mesures qui ne se limitent pas à l’agriculture ou à ce qui est proposé dans le cadre de la Pac. «Bien sûr, l’agriculture bio est plus extensive et moins productive, a admis le commissaire européen à l’Agriculture Janusz Wojciechowski en conférence de presse. Mais c’est aussi une opportunité pour les petits producteurs qui n’ont souvent pas d’autre alternative: se convertir au bio et survivre, ou disparaître.»

Didier Bouville

À l’issue d’une rencontre en Côte-d’Or mardi 23 mars entre le préfet référent loup, les éleveurs ovins, et les directions départementales compétentes, la FNO (éleveurs d’ovins, FNSEA) indique à Agra Presse avoir obtenu des avancées sur les critères de non-protégeabilité individuels. «C’est un travail que nous avons mené avant tout pour les nouveaux territoires touchés par le loup», explique Claude Font, secrétaire général adjoint de la FNO en charge du dossier loup. Alors que les tirs dérogatoires et les indemnisations sont conditionnés à la mise en place de mesures de protection, l’article 6 de l’arrêté de 2018 prévoit que des exploitations peuvent être exemptées de cette exigence «sur la base d’une analyse technico-économique réalisée au cas par cas par la DDT». Des enquêtes menées par la chambre et les éleveurs en Côté-d’Or ont servi d’exemple pour déterminer plusieurs critères qui pourraient être appliqués au niveau national: le fractionnement des troupeaux, des coûts de protection dépassant les plafonds d’indemnisation, des parcelles traversées par un ruisseau ou un chemin cadastré, ou encore la présence de cultures sur les exploitations entrainant des surcharges de travail. Ces critères devront être officialisés par arrêté et déclinés au niveau départemental. Le dispositif, précise Claude Font, est distinct des zones difficilement protégeables, délimitées au niveau territorial dans quelques départements par le préfet coordonnateur.

Didier Bouville

Philippe Mérillon, a été reconduit le 24 mars en conseil des ministres, au poste de secrétaire général adjoint du ministère de l’agriculture et de l’alimentation poste qu’il occupe depuis novembre 2017. Il épaule depuis quelques temps déjà Sophie Delaporte, secrétaire générale de ce même ministère depuis décembre 2018. Diplômé de Sciences-Po Bordeaux et de l’École d’administration des affaires maritimes, Philippe Mérillon a passé l’essentiel de sa carrière professionnelle au sein du ministère de l’Agriculture. Il a notamment été conseiller technique au cabinet de Charles Josselin, secrétaire d’Etat à la Mer entre 1992 et 1993. Il a ensuite occupé plusieurs postes de chef de bureau (marché et produits de la pêche, Orient Asie, Fruits et légumes) avant de rejoindre l’ambassade de France en Espagne en 2002, en qualité de conseiller agricole. A son retour en France en 2005, il retrouve la rue de Varenne, notamment comme chef du service des ressources humaines (2009-2013). Un temps directeur régional de l’agriculture Languedoc-Roussillon, (2013-2016), il prend son poste de secrétaire général adjoint du ministère, poste qu’il combine avec celui de directeur général adjoint de FranceAgriMer.

Didier Bouville