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L’association IBMA (entreprises du biocontrôle) a annoncé le 14 décembre le lancement d’une identité autour d’un logo et de messages communs. Il s’agit de «développer la visibilité des solutions de biocontrôle existantes et accélérer la dynamique d’innovation» du secteur, a expliqué en conférence de presse Christophe Zugaj (De Sangosse), co-animateur du groupe de travail. La démarche vise surtout les distributeurs et utilisateurs des produits phytos. Egalement la grande distribution, «qui demande ce type de support pour expliquer en interne ce qu’est le biocontrôle», a ajouté la présidente Céline Barthet. Si IBMA note une «effervescence» autour du biocontrôle, il faut «éviter la confusion» : «beaucoup d’acteurs en parlent» mais la notion n’est «pas encore acquise», selon elle. Raison pour laquelle l’association diffuse aussi un manifeste. Y figure la définition du biocontrôle, qui concerne des macro-organismes, micro-organismes, médiateurs chimiques et substances naturelles. Le manifeste souligne l’ambition d’IBMA à l’horizon 2030: peser 30 % du marché de la protection des plantes (contre 12 % en 2020) et couvrir plus de 50% des usages en agriculture avec au moins deux solutions à modes d’actions complémentaires.

Eva DZ

Selon les enquêtes hebdomadaires de FranceAgriMer, la collecte de lait «s’établirait à son niveau le plus bas depuis 2016», note l’institut de l’élevage (Idele) dans sa publication mensuelle Tendances, parue le 14 décembre. «Après un repli de -2,4% en septembre, le décrochage de la collecte se serait poursuivi en octobre, puis en novembre (environ -2% / 2020)», analyse l’institut. Ce décrochage s’expliquerait par «la réduction tendancielle du cheptel» et la baisse de la productivité laitière, «probablement sous l’effet d’une moindre distribution d’aliments concentrés». La hausse du prix de l’alimentation inciterait les éleveurs à rationner certains aliments comme les aliments azotés. À cela s’ajouteraient des fourrages de «qualité moyenne» cette année, notamment l’ensilage de maïs. Ce reflux de la collecte s’observe également chez les autres grands pays producteurs européens. L’Allemagne et les Pays-Bas connaissent une baisse «encore plus prononcée» que la France: -3% en l’Allemagne et -4% aux Pays-Bas en octobre. En Pologne et en Irlande, la croissance de la production ralentit.

Eva DZ

A la veille de son congrès annuel, la Coopération agricole (LCA) a présenté, le 14 décembre, sa plateforme de propositions à destination des candidats à l’élection présidentielle intitulée «Produire local, agir global: pour une souveraineté alimentaire par une croissance responsable». Les propositions de LCA sont construites autour de trois objectifs: «produire plus», «produire mieux» et «produire durable». Dans le premier volet, elle propose la définition d’une «stratégie nationale pour restaurer notre souveraineté alimentaire avec deux priorités: favoriser l’approvisionnement en produits français de la restauration hors domicile et réduire la dépendance française aux protéines végétales importées». Elle demande également aux candidats de s’engager à «garantir l’absence de distorsion de concurrence entre les États membres [de l’UE]». Dans le volet «produire mieux», LCA soumet l’idée de créer un fonds de transition agroécologique afin de «financer les investissements des entreprises dans la conversion écologique de leur modèle productif». Enfin, la partie «produire durable» propose notamment l’élaboration d’un programme européen de «réduction de l’insécurité alimentaire» et la rémunération «des services écosystémiques rendus par les exploitations agricoles».

Eva DZ

Pour le dernier Conseil Agriculture sous présidence slovène, plusieurs ministres de l’Agriculture de l’UE ont insisté le 13 décembre, lors d’un débat sur la transposition de la directive sur les pratiques commerciales déloyales (PCD) au sein de la chaîne d’approvisionnement agroalimentaire*, sur l’importance de rééquilibrer le rapport de négociation entre les agriculteurs et les fournisseurs. Forts de ce cadre harmonisé, ils expliquent que l’échange de bonnes pratiques entre États membres devrait aboutir à de bons résultats à l’échelle de l’UE, en supprimant, grâce à une plus grande transparence, toute pratique de ce type. En outre, ils appellent à renforcer les contrôles et à publier régulièrement des rapports d’évaluation afin d’examiner les effets concrets de la directive. Sur ce point, la Commission européenne a indiqué qu’elle allait mener des enquêtes annuelles. Ainsi « sur la base de ces dernières et des rapports annuels soumis par les États membres, une évaluation globale de la politique sera réalisée en 2025 » précise le commissaire à l’Agriculture, Janusz Wojciechowski. Bruxelles devrait ensuite préparer un modèle pour le premier rapport annuel des États membres afin de faciliter la communication et le partage d’informations.

*Au 31 juillet 2021, sur les Vingt-sept, seize États membres avaient transposé la directive selon un rapport de la Commission européenne.

Didier Bouville

La plupart des ministres de l’Agriculture de l’UE ont lancé, le 13 décembre à l’occasion de leur réunion à Bruxelles, un avertissement à la Commission européenne, accusée d’introduire, via la législation secondaire de la future Pac (les actes délégués et d’exécution), des exigences supplémentaires allant au-delà de l’accord conclu entre le Conseil et le Parlement européen. Quelque 21 États membres ont adressé à la Commission européenne une note commune détaillant leurs griefs.

Parmi ses inquiétudes figurent l’obligation d’inclure des informations sur l’utilisation des produits phytopharmaceutiques dans l’application géospatiale, ainsi qu’une nouvelle définition de la parcelle. De plus, ces exigences compliquent la finalisation des projets de plans stratégiques nationaux, que les États membres doivent rendre à la Commission européenne avant le 1er janvier. Plusieurs pays (République tchèque, Roumanie, Belgique) ont d’ailleurs indiqué qu’il ne seraient pas en mesure de présenter leur plan complet à cette échéance et ont demandé à Bruxelles de faire preuve de flexibilité.

Didier Bouville

Pilier de l’assurance multirisques climatiques (MRC, ou assurance récolte), Groupama estime que le projet de loi sur la gestion des risques climatiques en agriculture reste «flou» sur le fonctionnement du pool (ou groupement) d’assurance ou réassurance qui doit voir le jour, et que cela pourrait mettre en péril l’objectif d’une réforme opérationnelle dès le 1er janvier 2023. «Il faut au minimum que les parlementaires précisent leur intention vis-à-vis de ce groupement et de ce qu’ils en attendent», a déclaré le directeur des relations institutionnelles de Groupama Pascal Viné, en conférence de presse le 13 décembre.

Dans son article 7, le projet de loi prévoit que les contours du pool soient définis par ordonnance, au plus tard neuf mois à partir de la publication de loi. D’après l’étude d’impact, trois scénarios de groupements sont envisagés: la création d’un simple pool de partage des données, d’un pool de coassurance ou d’un pool de coréassurance. Groupama soutient cette dernière option car elle permet d’«universaliser» l’accès à la MRC grâce à «la mutualisation des données et des risques», tout en préservant une certaine concurrence entres les assureurs, a expliqué M. Viné.

Didier Bouville

L’Arec (Agence régionale de l’énergie et du climat) d’Occitanie est en phase d’entrée au capital de la Société agrivoltaïque Occitanie (SAO), une société de projets, afin de donner un coup d’accélérateur à des projets agrivoltaïques dans cette région. Cinq projets sont prévus sur des exploitations viticoles, arboricoles, et éventuellement maraîchères, a indiqué Stéphane Péré, directeur général de l’Arec, à l’occasion d’Energai?a (forum europe?en des e?nergies renouvelables), les 8 et 9 décembre à Montpellier. L’Arec va investir un million d’euros pour entrer au capital de la SAO et en détenir un tiers. «L’opération est en bonne voie», a commenté Stéphane Péré. L’Arec, bras armé de l’Occitanie pour la transition énergétique, rejoindra Rgreen Invest (société de gestion de portefeuille spécialisée dans le financement de la transition énergétique) parmi les financeurs de la SAO. Les maîtres d’ouvrage des cinq projets seront le français Sun’R et sa filiale Sun’Agri, spécialisée dans l’agrivoltaïsme.

Eva DZ

Le Royaume-Uni connaît actuellement une flambée de grippe aviaire sans précédent, a indiqué le gouvernement britannique le 9 décembre, une situation qui a entraîné l’abattage massif d’oiseaux et volailles. «Cette année, nous observons la plus grande flambée jamais vue», a déclaré le ministre de l’Environnement George Eustice au Parlement, d’après l’AFP. Son ministère fait état de 40 cas confirmés à travers le pays. Selon la vétérinaire en chef britannique, Christine Middlemiss, environ 500 000 oiseaux ont été abattus à ce jour en raison de cette maladie virale propagée par des oiseaux migrateurs provenant du nord de la Russie et de l’est de l’Europe. Soulignant que la saison migratoire s’étendait jusqu’en mars, Mme Middlemiss a ajouté qu’il allait falloir maintenir des «niveaux de biosécurité renforcés pour toute cette période». Une zone de protection a été décrétée début novembre dans le pays, puis étendue à la fin du mois, obligeant à garder enfermés les volailles et oiseaux captifs, ainsi que des opérations de nettoyage et de désinfection renforcées.

Eva DZ

Les services de la DGPE (ministère de l’agriculture) réunissaient les syndicats agricoles, ce 10 décembre, à propos de la définition de l’agriculteur actif, qui déterminera le droit de bénéficier ou non des aides Pac à partir de 2023. Le ministre de l’agriculture s’est déjà positionné en faveur d’une exclusion des personnes ayant atteint un âge permettant de bénéficier d’une retraite à taux plein (67 ans actuellement). Mais ses services continuent de consulter les syndicats, notamment pour travailler sur de possibles exemptions à cette règle de la retraite à taux plein. Deux exemptions ont été présentées le 10 décembre : pour les agriculteurs ayant une personne à charge (ex. jeune scolarisé, personne handicapée) et pour les agriculteurs engagés dans une procédure de transmission. Une décision finale doit être présentée par le ministère dans le courant de la semaine.

Eva DZ

Réagissant à la signature l’avant-veille d’un accord annuel de prix entre Bel (Babybel, Kiri, Boursin) et l’Association des producteurs de lait Bel Ouest (APBO), la FNPL (éleveurs laitiers, FNSEA) estime, dans un communiqué paru le 9 décembre, qu’il s’agit de «RSE washing», c’est-à-dire d’une «communication mensongère» dans le cadre de sa démarche de Responsabilité sociale et environnementale (RSE). La FNPL reproche au groupe d’avoir communiqué sur un prix toutes qualités et primes comprises (TPC/TQC), qui masquerait un «prix de base 38/32 à 35 6€/1000 l». Pour le syndicat d’éleveurs, «iI manque au moins 30 €/1000 l pour pouvoir parler d’un lait rémunérateur qui permet aux éleveurs d’envisager un salaire décent». Et de préciser que l’accord «augmente la rémunération des producteurs de 2,6% quand les charges ont augmenté de 8% ces derniers mois».

Didier Bouville