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ElvéAOP, association d’organisations de producteurs (AOP) de viande bovine, a annoncé la signature, le 13 avril, de son premier contrat cadre conforme à la loi Egalim 2, avec le groupement Les Mousquetaires. Outre l’AOP, les structures signataires sont Agromousquetaires (via l’abatteur SVA Jean Rozé) et l’enseigne Intermarché. «Ce contrat permet aux éleveurs d’avoir une juste rémunération de leur production, élément important partagé par ces trois parties», précise ElvéAOP dans un communiqué. L’accord concerne «la filière « Un éleveur près de chez vous » et Label rouge», soit «environ 12 000 éleveurs et 600 négociants répartis sur l’ensemble du territoire français». Il s’agit de la mise en conformité d’un précédent contrat cadre conclu en 2018. Officiellement reconnue en tant qu’AOP le 3 février, ElvéAOP regroupe 24 organisations de producteurs non commerciales (OPNC) de toute la France, avec l’objectif d’atteindre 15 000 éleveurs pour un million d’animaux vendus par an (20% de la production française). Cette association a été créée en avril 2021 par Elvéa France, réseau d’OPNC lancé par la FNB (éleveurs de bovins viande, FNSEA) en 1989.

Didier Bouville

Engrais, énergie, alimentation animale, emballages…Face aux hausses «colossales» des coûts de production et de transformation du lait, la Coopération laitière alerte, le 19 avril, sur la nécessité de faire passer des hausses de tarifs «entre 15 et 20% selon les produits» sur les contrats conclus avec leurs clients et notamment les distributeurs. La répercussion de l’inflation jusqu’au consommateur est nécessaire pour assurer «la solidité des coopératives» et «l’équilibre du revenu des producteurs», estime son président Damien Lacombe auprès d’Agra Presse. Plus largement, l’enjeu est de maintenir la production laitière. «Les producteurs pourraient être tentés d’arrêter l’élevage pour faire des céréales qui sont très bien valorisées aujourd’hui», s’inquiète celui qui est également le président de Sodiaal. Il souligne que les marchés internationaux sont «plus réactifs» à l’inflation que le marché national. Signe pour lui qu’il est temps de sortir d’une logique «déflationniste» qui prend «uniquement» en considération le pouvoir d’achat. Il est encore «trop tôt» pour dire si les distributeurs sont enclins à accepter les hausses demandées. La plupart des coops sont aujourd’hui en discussion avec leurs clients et espèrent parvenir à renégocier les contrats au 1er mai ou, au plus tard, le 1er juin.

Didier Bouville

Le gouvernement hollandais a annoncé, le 14 avril, un d’investissement de 60 millions d’euros (M€) pour «soutenir la formation d’un écosystème autour de l’agriculture cellulaire» (viande et produits laitiers in vitro). Mise à disposition d’ici fin 2022 par le Fonds national pour la croissance, cette enveloppe «représente le plus important investissement public au monde dans le secteur de l’agriculture cellulaire», selon Good food institute Europe. Cette première tranche de 60 M€ fait partie d’un plan plus large visant à investir entre 252 et 382 M€ dans l’agriculture cellulaire. Le but? «Stimuler l’éducation à l’agriculture cellulaire, la recherche académique, les infrastructures de changement d’échelle accessibles au public, l’intégration sociétale (y compris chez les agriculteurs et les consommateurs) et l’innovation», selon le consortium Cellular Agriculture Netherlands, à l’origine du programme. Créé en 2021, ce collectif rassemble 12 organisations (universités, ONG et entreprises), dont DSM, Unilever ou encore Mosa Meat. Le plan élargi devrait «générer une augmentation de 10 à 14 milliards d’euros par an pour le PIB hollandais d’ici 2050», estime Cellular Agriculture Netherlands, tout en évitant l’émission de 12 Mt de CO2eq et 100 000 à 130 000 tonnes d’ammoniac.

Didier Bouville

Dans le cadre de la séparation de la vente et du conseil de pesticides, en vigueur depuis le 1er janvier 2021, la chambre d’agriculture d’Ariège et deux coopératives céréalières régionales, la Capa et la Capla, ont participé à la création, début 2022, d’une société coopérative de conseil qui délivrera notamment du conseil spécifique. La chambre d’agriculture et les coopératives – ces dernières ont choisi depuis un an de conserver leur activité de vente de pesticides – détiennent chacune des parts largement minoritaires, conformément aux règles de séparation capitalistique instituées par les disposition de la loi Egalim sur la séparation de la vente et du conseil. Le reste des parts est détenu par des agriculteurs, essentiellement des adhérents des deux coopératives, que leurs dirigeants ont incité à investir dans cette nouvelle société intitulée Sica Agri Occitanie. Pour l’heure, un conseiller technique a été recruté pour réaliser le conseil spécifique, en lien avec les coopératives pour s’assurer des disponibilités de volumes et de la conformité des doses préconisées. La chambre d’agriculture fournira, de son côté, d’autres types de conseil (ex. réglementaire) aux membres de la Sica, «pour le compte de la Sica», explique à Agra presse le directeur de la chambre d’agriculture d’Ariège, Emmanuel Lecompte.

Didier Bouville

La grève des transporteurs qui paralysaient les exportations de céréales et oléagineux en Argentine a été levée, a annoncé le 15 avril la Fédération des transporteurs argentins, après un accord sur de nouveaux tarifs de fret. Le mouvement a été levé après un accord négocié sous l’égide du ministère des Transports sur «une hausse des tarifs de 20% applicable immédiatement», a annoncé la Fédération des transporteurs argentins (Fetra) dans un communiqué. La grève avait été lancée il y a cinq jours par les entreprises de transports pour réclamer une hausse des tarifs de fret face à la flambée des prix du carburant. Des milliers de camions étaient à l’arrêt dans le pays, premier exportateur mondial de farine et d’huile de soja, et parmi les plus gros exportateurs pour le blé, le soja et le maïs. Ces exportations ont représenté 35 milliards de dollars en 2021, selon des chiffres officiels. Selon la Fetra, de nouvelles négociations auront lieu en mai et un engagement a été pris par le secrétariat à l’Énergie pour «trouver une solution aux pénuries de gasoil». Selon Gustavo Idigoras, président de la Chambre de l’industrie des oléagineux et du Centre d’exportations des céréales (Ciara-CEC), la grève entraînait «une perte d’environ 100 millions de dollars par jour, soit 200 tonnes qui ne sont pas déchargées dans les terminaux portuaires».

Didier Bouville

En annonçant lors d’un meeting à Marseille vouloir un Premier ministre «directement chargé de la Planification écologique», concept cher à Jean-Luc Mélenchon, le candidat Macron a tendu la main samedi aux électeurs de gauche et à la jeunesse, clé du second tour. «La politique que je mènerai dans les cinq ans à venir sera écologique ou ne sera pas»: le président-candidat a martelé vouloir «changer de paradigme». Annonce-phare : le Premier ministre «sera directement chargé de la planification écologique », « parce que cela concerne tous les domaines, tous les secteurs, toutes les dépenses, tous les équipements, tous les investissements; bref, toutes les politiques», a énuméré Emmanuel Macron.

Dans cette nouvelle architecture gouvernementale, le chef du gouvernement sera(it) épaulé de deux ministres: l’un chargé de la «Transition énergétique», l’autre de la «Planification écologique territoriale». Objectif: «Faire de la France la première grande nation à sortir du gaz, du pétrole et du charbon», a plaidé le candidat toujours favori des sondages, qui a pris le temps de tacler sa rivale d’extrême droite: «même incompétente, elle est climatosceptique». Sobriété énergétique, développement du solaire, de l’éolien, de la filière hydrogène, construction de nouvelles centrales nucléaires, développement du fret ferroviaire et fluvial: le candidat a rappelé les fondamentaux de son programme. La plantation de 140 millions d’arbres d’ici 2030 est également annoncée, avant une «Fête de la nature», sur le modèle de celle de la musique, chaque quatrième samedi du mois du mai.

Didier Bouville

Après qu’auront été mises en oeuvre les mesures permettant «une reprise sécurisée de la production et une indemnisation à hauteur des pertes» liées à la crise d’influenza, c’est un «plan de sauvegarde génétique» qu’il faudra construire, «avec les pouvoirs publics», pour les «espèces les plus touchées», demandent les aviculteurs de la CFA (FNSEA) dans un communiqué paru le 14 avril. Région particulièrement touchée ces dernières semaines, les Pays de la Loire produisent un tiers des œufs à couver français et près de trois quarts des canetons. 820 foyers ont été détectés ces derniers mois en Vendée et dans les départements limitrophes. La CFA ne chiffre pas encore les conséquences sur les filières d’accouvage et de sélection. «Des centres de génétiques ont été touchés», indique-t-on. Dans la filière oeufs, ce sont 800 000 poulettes qui ont été abattues, dont l’absence retardera les mises en place, rapporte le CNPO (interprofession de l’oeuf). Pour l’heure, la CFA demande une amélioration des indemnisations, avec une «prise en charge des pertes économiques plus importante», dont la durée «doit être adaptée au potentiel de reprise des différentes espèces».

Eva DZ

 Prix du lait : Bel et l’APBO signent un accord sur une revalorisation de 50€/1000l

L’industriel Bel et les producteurs de lait de l’APBO ont signé un accord, le 8 avril, pour augmenter le prix de référence – fixé à 377€/1000l l’automne dernier – de 50€/1000l sur mars-avril-mai et de 45€/1000l de juin à septembre pour l’année 2022, annonce un communiqué du 14 avril. Les deux parties ont également convenu que la revalorisation du prix de référence serait de minimum 35€/1000l pour le quatrième semestre. Ce montant sera renégociable en septembre «en fonction du contexte économique». Cet accord porte le prix de référence 38/32 moyen à 413,25€/1000l au minimum pour l’année. Pour le lait bio, la hausse est de 25€/1000l sur mars-avril-mai, de 22,5€/1000l de juin à septembre et sera de 17,5€/1000l minimum pour le quatrième trimestre. Le prix de référence pour le lait bio s’établira ainsi entre 503 et 495,5€/1000l «en fonction de la période». La renégociation avait été déclenchée début avril en raison de la hausse «exceptionnelle» des charges des éleveurs. Conformément à la loi, le contrat-cadre signé il y cinq ans permet à Bel et à l’APBO de se remettre autour de la table «en fonction d’indicateurs définis». L’APBO annonce, par ailleurs, l’élection d’un nouveau président en la personne de Frédéric Dorilleau, en poste depuis le 1er avril.

Eva DZ

Le groupe Avril, acteur industriel et financier des huiles et protéines végétales, débloque un fonds de 6 M€ pour soutenir les éleveurs, a-t-il annoncé le 14 avril. «On a le devoir d’accompagner les filières plus en souffrance», a expliqué le directeur général Jean-Philippe Puig. Cela concerne les éleveurs, touchés par le renchérissement des matières premières et qui n’ont «pas encore eu la possibilité d’augmenter leurs prix de vente». A compter du 1er juillet, le groupe, via sa filiale Sanders, leur proposera un dispositif d’aides exceptionnelles, à hauteur de 6 M€, en vue de soutenir l’installation de nouveaux éleveurs et la transmission des élevages, accompagner la modernisation et la durabilité des élevages, optimiser l’accès à la protéine dans la nutrition animale. Avril a les reins suffisamment solides pour cela. Son bénéfice net s’est établi à 150 M€ en 2021, en hausse de 155%, pour un chiffre d’affaires en hausse de 19%, à 6,8 Mrd€. Les activités de première transformation (trituration de la graine et production de tourteaux, huiles raffinées, biocarburants), ainsi que celles dédiées à la production d’ingrédients pour l’industrie (oléochimie notamment) ont été les plus porteuses.

Eva DZ

FranceAgriMer a relayé le 13 avril l’«inquiétude» des céréaliers face au risque de retournement de marché qui s’accompagnerait d’«un effet de ciseaux». A l’issue de la guerre en Ukraine, «on peut se retrouver très rapidement avec des quantités de matières agricoles qui reviennent sur les marchés», provoquant «un effet de ciseaux immédiat : des prix qui s’effondrent – dans deux, six mois, un an, personne n’a la réponse – et en même temps, des prix des intrants qui restent très élevés», a alerté en conférence de presse Benoît Piètrement, président du conseil spécialisé Grandes cultures. Les céréaliers bénéficient d’une «envolée» de leurs prix de vente, le blé sur Euronext ayant dépassé 370 €/t sur l’échéance de septembre. Mais les intrants, notamment les engrais, coûtent aussi très cher. Résultat, le prix de revient est passé de moins de 160 € la tonne de blé à «probablement plus de 250 €/t aujourd’hui», selon Benoît Piètrement qui cite les données d’Arvalis (institut technique). C’est même plus de 300 €/t pour certains de ceux qui ont acheté tard leur engrais, a-t-il indiqué. Et d’alerter sur le besoin de «lisser au maximum les choses pour éviter cet effet de ciseaux qui aurait des conséquences dramatiques».

Didier Bouville