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Un foyer de peste porcine africaine (PPA) a été détecté dans un élevage en Allemagne, à six kilomètres de la frontière française, a annoncé le ministère français de l’Agriculture le 26 mai. Dans cette ferme qui se trouve à Forchheim am Kaiserstuhl, à moins de 40 kilomètres de Colmar, les 35 porcs qui étaient élevés en plein air ont été tués et «aucun cas n’a été identifié à ce stade au sein de la faune sauvage dans la zone alentour», a précisé le ministère. C’est le «premier cas mis en évidence à la frontière occidentale de l’Allemagne (…) de l’autre côté du Rhin», précise le ministère, qui lancera une cellule de crise «la semaine prochaine» avec «l’ensemble des professionnels et services de l’État». Présente en Allemagne et dans une grande partie de l’Europe de l’Est, la PPA circule notamment dans la faune sauvage en Italie, où un plan d’urgence pour endiguer le virus dans la région de Rome, qui compte huit cas depuis le début de l’année, a été lancé. La France a signé un accord de «régionalisation» avec la Chine en décembre, lui permettant de continuer à exporter du porc vers ce client majeur, même si un cas de peste porcine africaine survenait sur le territoire.

Didier Bouville

La Russie est « prête » à aider une exportation «sans entraves» des céréales de l’Ukraine, a assuré le 28 mai le président russe Vladimir Poutine, tout en mettant en garde contre une «déstabilisation» ultérieure de la situation en cas de poursuite de livraisons d’armes occidentales à Kiev. Selon un communiqué du Kremlin, M. Poutine a fait ces déclarations lors d’un entretien téléphonique le 28 mai avec son homologue français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz. «La Russie est prête à aider à trouver des options pour une exportation sans entraves des céréales, y compris des céréales ukrainiennes en provenance des ports situés sur la mer Noire», indique le communiqué publié à l’issue de cette conversation téléphonique, qui a eu lieu sur fond des craintes d’une grave crise alimentaire en raison de l’offensive russe en Ukraine. Selon M. Poutine, les difficultés liées aux livraisons alimentaires ont été provoquées par «une politique économique et financière erronée des pays occidentaux, ainsi que par les sanctions antirusses» imposées par ces pays, explique-t-il dans le communiqué. Une augmentation des livraisons des engrais et des produits agricoles russes pourrait faire baisser les tensions sur le marché agricole international « ce qui nécessitera bien évidemment la levée des sanctions appropriées» visant Moscou, souligne-t-il.

Didier Bouville

A quelques jours de leurs congrès électif du Havre, le secrétaire général des Jeunes Agriculteurs, Arnaud Gaillot, rapporte à Agra presse qu’un candidat à la présidence du syndicat s’est bien déclaré pour succéder à Samuel Vandaele, qui a annoncé il y a quelques semaines qu’il ne briguerait pas un nouveau mandat. Toutefois «le bureau ne souhaite pas pour l’instant divulguer son identité», précise le jeune agriculteur. Samuel Vandaele avait été élu une première fois à la tête du syndicat jeune en 2019, après que son prédécesseur Jérémy Decerle avait décidé de se présenter aux élections européennes sur la liste Renaissance des proches d’Emmanuel Macron et de la République en Marche. Samuel Vandaele avait été réélu en novembre 2020.

Eva DZ

Alors que les syndicats agricoles avaient fixé à fin mai la «date butoir» des re-négociations commerciales, la coopérative Sodiaal alerte, dans un communiqué paru le 25 mai, sur «la nécessité d’obtenir des tarifs à la hausse avec la grande distribution pour éviter des pénuries de lait». Selon la première coopérative laitière française, des hausses de tarif de «15 à 20%» sont «indispensables pour éviter les risques de pénurie de lait». En effet, argue le groupe, une absence de hausse «pourrait inciter certains producteurs à réorienter leurs activités», d’autant plus dans un contexte de «baisse significative du nombre d’exploitations» et de «sécheresse». Pour Sodiaal, le risque de déconsommation lié à la hausse des prix des produits alimentaires serait moindre pour les produits laitiers. Selon une étude Ipsos, mise en avant par le groupe, si les Français devaient réduire de 50 € par mois leur budget de courses alimentaires, ils rogneraient d’abord les confiseries, l’alcool, les plats cuisinés ou la viande, mais achèteraient davantage de yaourts ou de lait.

Eva DZ

Le nouveau ministre de l’agriculture Marc Fesneau a échangé, pour la première fois, avec les représentants nationaux de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs (JA), le 23 mai à l’issue du Conseil des ministres. Le syndicalisme majoritaire a balayé les dossiers que doit reprendre ou lancer le ministre : finalisation, dans les prochains jours, de la deuxième version du plan stratégique national (PSN), la déclinaison française de la future PAC ; finalisation de la réforme de l’assurance récolte avant l’été ; mise en oeuvre du plan de résilience, notamment de son volet cotisation sociales ; réunion hebdomadaire du comité de suivi des négociations commerciales ; travail sur le projet de chèque alimentaire, dont une «première partie» devrait être intégrée à un projet de loi examiné à l’issue des élections législatives. Viendra ensuite le lancement d’une phase de concertation autour du projet de «loi d’orientation agricole» pour le renouvellement des générations, qui devrait intervenir après les législatives, voire après l’été. Le ministre est également attendu dans l’application des textes réglementaires issus du Varenne de l’eau, en lien avec le délégué interministériel sur l’eau, le préfet Frédéric Veau.

Eva DZ

Pesticide Action Network (PAN Europe qui regroupe des associations européennes dont Générations Futures) a lancé le 24 mai une campagne appelant les États membres de l’UE à «immédiatement interdire les douze pesticides candidats à la substitution les plus toxiques» (dont la cyperméthrine ou le tébuconazole). Dans le cadre du règlement de 2009 sur la mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques, l’UE avait identifié 55 molécules préoccupantes candidates à la substitution. Mais selon une étude menée par l’ONG, alors qu’en 2011, «18% des fruits étaient contaminés par ces pesticides candidats à la substitution, ce chiffre est passé à 29% en 2019». PAN Europe demande donc à la Commission européenne de veiller à ce que les lignes directrices en matière de substitution fassent l’objet d’une révision indépendante d’ici à la fin de l’année 2022, afin de favoriser les alternatives non chimiques. Bruxelles doit présenter le 22 juin ses propositions pour la révision de la directive sur l’utilisation durable des pesticides qui est censée mettre en application l’objectif de réduction de 50% des usages et des risques liés aux pesticides d’ici 2030 prévu dans le cadre de la stratégie De la ferme à la table.

Didier Bouville

Le service de prévisions Mars de la Commission européenne a révisé le 23 mai les rendements des cultures d’hiver à la baisse dans l’UE. «Un fort déficit pluviométrique est observé dans de majeures parties de la France, des pays du Benelux, du Royaume-Uni, du Danemark, de l’Allemagne, de la Pologne, de la Slovénie, de la Croatie, de la Roumanie, de la Bulgarie, de la Grèce, de la Turquie et de l’Ukraine, selon un rapport. L’épuisement progressif des réserves d’humidité du sol qui en résulte a des effets négatifs sur les cultures d’hiver. » Sont particulièrement touchées les régions ayant connu des températures élevées, «notamment le centre de la France, le nord de la Bulgarie, le sud et l’est de la Roumanie et l’ouest de l’Ukraine». En Espagne, les zones centrales subissent des températures excessives, affectant les céréales d’hiver et l’orge de printemps. Le rapport du service Mars abaisse ses prévisions de rendements européens, qui restent supérieurs à la moyenne quinquennale. Concernant la France, les régions Poitou-Charentes et Centre-Val de Loire sont les plus affectées. Les rendements nationaux sont annoncés inférieurs à la moyenne sur cinq ans en blé tendre à 7,07 t/ha (-2,6 %), en orge d’hiver à 6,38 t/ha (-1,4 %).

Didier Bouville

Le ministre allemand de l’Agriculture Cem Özdemir a demandé le 24 mai lors de la réunion du Conseil Agriculture à Bruxelles à la Commission européenne de reporter d’une année les obligations de la nouvelle Pac, censées entrer en vigueur en janvier 2023, en matière de rotation des cultures afin de permettre à agriculteurs de produire plus de blé dans le contexte actuelle de guerre en Ukraine. «Nous avons à gérer une situation exceptionnelle, et je pense que cela nous aidera que nos agriculteurs puissent faire pousser du blé à nouveau, afin de soulager le marché», a-t-il indiqué. Une proposition soutenue par quelques délégations (l’Autriche notamment) et à laquelle le commissaire européen à l’Agriculture Janusz Wojciechowski a répondu qu’il réfléchirait. «Nous n’avons pas pris de décision à ce stade mais nous y réfléchissons afin de cultiver plus de blé l’année prochaine», a-t-il précisé. La Commission européenne a déjà présenté fin mars un ensemble de mesures pour répondre aux questions de sécurité alimentaire qui permet notamment aux États membres de déroger aux obligations liées aux jachères en 2022.

Didier Bouville

Alors que la vaccination contre l’influenza aviaire n’est pas attendue avant l’automne 2023, le laboratoire français Ceva santé animale – qui teste l’un des deux candidats vaccins – assure que «techniquement, nous pouvons aller plus vite». Dans un entretien au quotidien Sud-Ouest paru le 18 mai (article payant), son directeur mondial Volailles, Sylvain Comte, indique pouvoir «produire le vaccin sous 6 à 9 mois et rassurer, dès cet automne, les éleveurs qui ont déjà payé un lourd tribut». N°1 français et n°5 mondial, Ceva travaillait déjà «depuis plusieurs années» sur un vaccin pour les palmipèdes «testé en laboratoire et en Hongrie sur des oies». Et son responsable de pointer un «calendrier uniquement déterminé par le ministère de l’Agriculture qui se donne le temps d’avoir les données scientifiques et administratives». L’expérimentation sur les palmipèdes vient de débuter, et des discussions sont en cours au niveau européen pour autoriser son utilisation. «Notre laboratoire ne cache pas sa frustration», relève M. Comte. Par ailleurs, Ceva commercialise déjà hors de l’UE un vaccin pour les poulets et demande aux pouvoirs avec «insistance» que le gouvernement «anticipe ses besoins». «Là aussi, on reste sur notre faim», déplore le cadre de Ceva.

Didier Bouville

Encore dans le flou sur les paramètres (seuils, franchises) du nouveau régime d’assurance multirisques climatiques (MRC, ou assurance récolte) qui doit entrer en vigueur au 1er janvier 2023, les assureurs ne désespèrent pas d’en savoir plus «d’ici le 15 juin», selon le directeur du marché de l’agriculture et de la prévention de Pacifica (groupe Crédit agricole) Jean-Michel Geeraert. «France Assureurs (ex-FFA) devrait s’adresser au ministère de l’Agriculture pour obtenir ce cahier des charges au plus vite. Il en va de la capacité des assureurs à être prêts pour la campagne d’assurance 2023», a indiqué ce dernier dans un entretien à Agra Presse le 20 mai. D’après M. Geeraert, les assureurs ont besoin d’être fixés rapidement sur les futurs niveaux de franchise afin de proposer les nouveaux contrats assurantiels à temps pour les premiers semis de colza et de cultures d’hiver (blé, orge), qui interviennent respectivement dès la mi-juillet et en octobre. «Une question que l’on pose aux pouvoirs publics, sur laquelle nous n’avons pas encore de réponse, c’est: « Dites-nous quel sera, pour chacun des groupes de cultures, le niveau de franchise minimum à souscrire pour un exploitant, lui permettant de passer de 45% de taux d’indemnisation publique à 90%? »», a-t-il détaillé.

Didier Bouville