Suite à leur décision prise la veille d’interdire les importations de produits agricoles ukrainiens bon marché accusés de tirer les prix vers le bas, la Pologne et la Hongrie ont indiqué le 17 avril lors de la réunion des experts agricoles des Etats membres, que cette mesure «était temporaire (jusqu’au 30 juin, Ndlr) et nécessaire» pour limiter l’impact économique sur leurs agriculteurs. La Slovaquie et la Bulgarie ont également indiqué leur intention d’introduire prochainement une interdiction temporaire similaire. La Commission européenne a indiqué que «ces actions unilatérales n’étaient pas acceptables», soulignant l’importance «de coordonner et d’aligner toutes les décisions au sein de l’UE». Avant de rappeler que «la politique commerciale relève de la compétence exclusive de l’UE». Bruxelles a ainsi demandé aux autorités compétentes d’apporter des informations supplémentaires notamment les bases légales sur lesquelles ces mesures ont été prises. Malgré cette mesure, l’exécutif européen a confirmé qu’il envisageait de puiser une nouvelle fois (après les 56,3 M€ déjà débloqués) dans la réserve agricole pour soutenir «les pays en première ligne». La Pologne, la Hongrie, la Roumanie, la Slovaquie, la Bulgarie et la République tchèque présenteront une note lors du prochain Conseil Agriculture prévu le 25 avril à Luxembourg pour demander à s’opposer à la proposition de la Commission européenne de renouveler pour un an la suspension des droits de douane sur les importations ukrainiennes. D’autres mesures seront aussi mises sur la table notamment pour améliorer le transit des céréales ukrainiennes.
Didier Bouville