Fil info

Quatre navires chargés de céréales ont quitté dimanche les ports ukrainiens d’Odessa et de Tchornomorsk sur la mer Noire, ont annoncé les autorités, précisant qu’ils transportaient environ 170 000 tonnes de marchandises. «Le deuxième convoi avec des livraisons ukrainiennes vient de partir des ports d’Odessa et de Tchornomorsk : trois navires à partir de Tchornomorsk et un autre à partir d’Odessa», a indiqué le ministère de l’infrastructure sur Telegram. Selon lui, les quatre navires en question sont le Mustafa Necati, le Star Helena, le Glory et le Riva Wind avec à leur bord «environ 170 000 tonnes de marchandises liées à l’agriculture». Le Centre de coordination conjointe (CCC) qui supervise les opérations depuis Istanbul avait annoncé samedi que cinq navires seraient au départ des ports ukrainiens dimanche, mais Kiev n’en a annoncé que quatre. Samedi, un cargo était arrivé au port de Tchernomorsk, pour y charger des céréales pour la première fois depuis l’invasion russe de l’Ukraine le 24 février. Le blocage de millions de tonnes de céréales du fait de la guerre en Ukraine, l’un des principaux producteurs mondiaux tout comme la Russie, a provoqué une flambée des prix alimentaires dans les pays les plus pauvres et suscité la crainte d’une crise alimentaire mondiale.

La rédaction

Alors que la Commission européenne a récemment autorisé les États membres à prolonger en 2023 les dérogations sur les jachères et la rotation des cultures, «la France a décidé de mettre en œuvre ces possibilités de dérogations, à titre exceptionnel, pour la campagne 2023», indique le ministère de l’agriculture dans un communiqué le 5 août. «La fauche, le pâturage, ainsi que la mise en culture (…) des jachères seront autorisés», précise la Rue de Varenne. Les agriculteurs ne pourront toutefois pas y implanter de maïs, soja ou taillis à courte rotation. Il s’agit d’une dérogation à la BCAE 8 dans le cadre de la conditionnalité des aides PAC, qui prévoit un minimum de 4% de jachères sur les terres arables. Concernant la BCAE 7, «les agriculteurs français ne seront pas concernés en 2023 par l’obligation de rotation sur 35% des terres arables cultivées». «Il n’y aura en revanche pas de dérogation sur la seconde obligation à la parcelle, entrant en vigueur en 2025» (deux cultures principales distinctes ou une culture secondaire chaque année sur 2022-2025). Dans le contexte de la guerre en Ukraine, ces dérogations visent à «renforcer la capacité de la France à contribuer aux équilibres alimentaires mondiaux», explique le ministère.

La rédaction

D’après un communiqué du 2 août, les groupes Les Républicains et Union centriste au Sénat demandent un moratoire jusqu’au 1er septembre 2023 suspendant deux décrets d’application de la loi Climat et résilience sur l’objectif zéro artificialisation nette (ZAN), afin de réécrire ces textes dans un esprit plus proche de la loi. Le communiqué explique que le «fossé existant entre l’esprit de la loi et la rédaction des décrets», ainsi que «l’absence de consultation des collectivités locales», ont été relevés dans une «récente consultation des élus locaux organisée par le Sénat». «La majorité sénatoriale» appelle donc à la réécriture de ces décrets publiés le 30 avril. «Les collectivités ont besoin de réalisme, de clarté et de stabilité», précisent les représentants des territoires, rappelant que les élus locaux ne contestent pas «la nécessité de l’objectif de sobriété foncière». Le 13 juillet, le ministre de la transition écologique s’était dit prêt à réfléchir «aux modalités à mettre en œuvre, et peut-être à la réécriture d’une partie des décrets».

La rédaction

En ce début de mois, l’Unell (Union nationale des éleveurs livreurs Lactalis) annonce qu’aucun accord n’a été trouvé sur le prix de lait avec Lactalis. À la suite d’avril et de juillet, août est le troisième mois de contestation des prix entre l’Unell et Lactalis en 2022. L’industriel «impose la reconduction du prix de mai-juin-juillet pour le mois d’août» précise le communiqué. Depuis mai, les indicateurs de marché aboutissent à «une hausse de plus de 27 € (les 1000 litres, NDLR) du prix du lait», précise l’Unell: les PGC France ont augmenté de plus de 5%, la valorisation beurre-poudre d’environ 8%, et le prix allemand de plus de 13%. Les éleveurs rappellent que «Lactalis se doit de suivre les évolutions de marché» et doit prendre en compte la «revalorisation de la matière première agricole (MPA) en conformité avec Egalim 2 (…) obtenue lors des négociations commerciales de cet hiver».

La rédaction

Interpellé le 2 août, lors des questions au gouvernement au Sénat, à propos de la forte progression des populations lupines, le ministre de l’agriculture Marc Fesneau a confirmé les propos d’Emmanuel Macron qui s’était engagé, selon un communiqué de la FNSEA, à «faire évoluer le statut du loup» au niveau européen. Le ministre a déclaré commencer à mener «un travail de dialogue avec les autres collègues européens pour réfléchir sur le statut du loup, désormais que nous savons que la population est hors de danger d’extinction». «Il faut donc que l’on repose cette question tranquillement et calmement», a-t-il conclu. Le sénateur Cyril Pellevat (LR, Haute-Savoie) lui avait demandé s’il était «possible d’envisager la relance des discussions portant sur la modification du classement (du loup, NDLR) au sein de la Convention de Berne et de la directive Habitats, ce tant au niveau national qu’au niveau européen». La population de loups, avec 921 individus à la sortie de l’hiver 2021-2022, avait en effet dépassé le seuil de 500 fixé par le plan loup 2018-2023, lequel «doit être refondé l’année prochaine», comme l’a rappelé le ministre.

La rédaction

Les commissions du Développement durable et des Affaires économiques ont adopté le 3 août un rapport détaillant 70 recommandations relatives à la prévention et à la lutte contre l’intensification et l’extension du risque d’incendie. Elles appellent en particulier à «renforcer les synergies» entre pratiques agricoles et prévention de ce risque. Le développement de feux hors normes mettant à mal la stratégie française de lutte contre les incendies, il devient impératif de mobiliser l’ensemble des politiques publiques, dont la politique agricole. Le rapport indique, entre autres, que les activités pastorales et agricoles créent des discontinuités de végétation jouant le rôle de pare-feu protégeant la forêt. Les sénateurs proposent ainsi d’étendre les contrats de «coupures de combustibles» aux productions agricoles peu conductrices d’incendies, telles que la viticulture. Les sénateurs suggèrent également de renforcer la sensibilisation des acteurs agricoles et de permettre, «en cas de risque très sévère», au préfet de prescrire la réalisation des travaux agricoles la nuit (moisson notamment), avec une compensation des coûts induits. Les recommandations législatives du rapport seront traduites dans une proposition de loi à la rentrée parlementaire.

La rédaction

Le 3 août, la Commission a publié des lignes directrices pour le règlement (n°2020/741) sur la réutilisation de l’eau, qui sera applicable le 26 juin 2023. Ces deux textes cherchent à permettre «la réutilisation en toute sécurité des eaux usées urbaines traitées pour l’irrigation agricole», explique un communiqué. «La production et la distribution d’eau recyclée pour l’irrigation agricole doivent faire l’objet d’un permis» basé sur un «plan de gestion des risques», précise la notice (document en anglais). Chaque État membre définira la procédure à suivre pour obtenir ce permis. Des contrôles de conformité seront également réalisés et des pénalités pourront être distribuées. «Les États membres qui utilisent la réutilisation de l’eau pour l’irrigation agricole doivent organiser des campagnes générales de sensibilisation», indique la notice. Les révisions des directives sur les émissions industrielles et sur le traitement des eaux urbaines usées chercheront également à limiter la perte d’eau et à faciliter sa réutilisation. «En ces temps de pics de température sans précédent, il est de notre devoir de cesser de gaspiller l’eau (…) pour (…) garantir la sécurité et la durabilité de notre approvisionnement agricole», annonce le Commissaire à l’environnement, à la pêche et aux océans, Virginijus Sinkevi?ius.

La rédaction

La section laitière (FDPL) de la FDSEA du Puy-de-Dôme, ainsi que les JA, appellent à une mobilisation sur le prix du lait jeudi 4 août «devant les bureaux de Sodiaal» à Clermont-Ferrand, annoncent-ils dans un communiqué le 3 août. Les syndicats demandent «à la coopération d’assumer son rôle de leader et d’appliquer la loi» Egalim 2. Un texte qui «permet désormais d’indexer le prix payé aux producteurs de lait à des indicateurs, reconnus par l’interprofession, qui prennent en compte les charges des exploitations», rappelle la FDPL. Sodiaal «ne doit plus tirer les prix du lait vers le bas», revendique-t-elle, alors que la première coop’ laitière française a annoncé un prix du lait à 420 €/1000 litres (saisonnalité comprise) pour juillet, août et septembre.

Quelques jours plus tard, le 9 août, la FRSEA et les JA d’Auvergne-Rhône-Alpes cibleront la grande distribution en organisant une action au magasin Leclerc de La Pardieu, à Clermont-Ferrand. «Il est temps de rattraper le retard», martèlent les syndicats, qui remarquent que «la rémunération des producteurs de lait français est à date l’une des plus faible d’Europe». Au niveau national, la FNPL n’exclut pas une action d’envergure à la rentrée si les renégociations commerciales n’aboutissent pas.

La rédaction

La commission mixte paritaire (CMP) est parvenue à un accord sur le projet de loi (PJL) sur le pouvoir d’achat, en fin de journée le 1er août. Les sept députés et les sept sénateurs qui composaient la CMP ont conservé l’idée du sénateur Daniel Gremillet (LR, Vosges) de «développer les projets de production de biogaz et de toute autre forme de gaz renouvelable, en particulier ceux issus de la méthanisation agricole», afin de renforcer la sécurité énergétique de la France. L’article 12 bis du texte issu de la CMP créé notamment un «portail national du biogaz», ainsi que la possibilité pour l’État d’expérimenter pendant trois ans un «guichet unique» pour accompagner les porteurs de projet. La CMP a aussi suivi l’avis du Sénat en revenant sur la légalisation des huiles alimentaires usagées comme carburant, disposition qui avait été adoptée en première lecture par les députés. À la place, elle demande au gouvernement de remettre, d’ici le 1er janvier 2023, un rapport sur les conséquences environnementales, économiques et techniques d’une telle mesure. Ce rapport pourrait présenter éventuellement «des scénarios possibles d’évolution du droit existant». Le texte de la CMP doit désormais être voté en séance plénière à l’Assemblée nationale et au Sénat le 3 août.

La rédaction

«La vaccination contre la grippe saisonnière est désormais recommandée» aux professionnels exposés aux virus influenza aviaires, indiquent les pouvoirs publics sur le site service-public.fr (rubrique «Les nouveautés»). Jusque-là, cette recommandation ne s’appliquait qu’aux professionnels exposés aux virus influenza porcins. La vaccination contre la grippe humaine «n’est pas une mesure de protection individuelle contre les virus zoonotiques porcins ou aviaires», elle vise surtout à «éviter la transmission aux animaux des virus influenza humains», et donc le risque de recombinaison par la suite, peut-on lire sur le site d’information du gouvernement. Dans son bilan de l’épisode 2021-2022 d’influenza aviaire, l’Anses appelle à «la plus grande vigilance» face au «risque zoonotique potentiel» (transmission à l’Homme). L’agence sanitaire a recensé «21 cas d’infections chez l’être humain» dans le monde, ainsi qu’un «nombre élevé d’évènements de franchissement de la barrière d’espèce des oiseaux aux mammifères (…) au niveau international» (phoques, renards, loutres, putois, lynx ou encore furets). Vu la multiplication des foyers dans le monde, «ces signalements relatifs au franchissement de la barrière d’espèces oiseaux-mammifères sont appelés à se développer», prévient l’Anses.

La rédaction