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Une étude menée par l’Inrae à la ferme expérimentale de Saint-Laurent-de-la-Prée (Charente-Maritime) et publiée le 1er août montre que le roseau commun constitue une véritable alternative à la paille de céréales dans les litières des bovins, pour les exploitations désirant valoriser les ressources naturelles locales. Cette ferme expérimentale, située en marais, cherchait des alternatives pour le logement de ses vaches allaitantes. Ainsi, l’étude a permis de déterminer les modalités pratiques et économiques de la récolte de roseau, d’évaluer la qualité du roseau en tant que litière et d’interroger ses avantages environnementaux. Dans les mêmes conditions de paillage, au niveau de l’état de propreté des animaux, de la facilité de paillage, de la valeur fertilisante des composts issus des litières ou encore du coût de revient, les résultats apparaissent très semblables à la paille de céréale, conclut le rapport. Surtout, l’avantage environnemental n’est pas négligeable : pendant sa croissance, le roseau favorise la biodiversité, piège le carbone et participe à l’épuration de l’eau. L’étude attire néanmoins l’attention sur la nécessité d’une bonne gestion de ce capital naturel, condition indispensable pour la généralisation de cette pratique agroécologique.

La rédaction

D’après les estimations de l’Insee, les prix des produits agricoles à la production (première mise sur le marché) ont enregistré une baisse mensuelle en juin, mais restent en forte progression sur un an : +25,3% en juin par rapport à juin 2021, après +28,8% en mai. En excluant les fruits et légumes, les prix agricoles à la production augmentent alors de 30% sur un an (+32,6% en mai) et se replient sur un mois (-2,7% après +1,7 %). Les prix des céréales baissent pour la première fois depuis février et le déclenchement de la guerre en Ukraine. «Ce recul s’inscrit dans le sillage des baisses des prix du blé tendre (-5,8% après +3,6%) et du maïs (-9,2% après +4%) en raison notamment de craintes d’une récession économique mondiale et dans un contexte de négociations avec la Russie visant à débloquer les exportations ukrainiennes», note l’Insee. Sur un an, la hausse des prix des céréales reste très importante: +72,6%. Les prix à la consommation augmenteraient, eux, de 6,1% sur un an en juillet, après avoir augmenté de 5,8% le mois précédent, d’après les estimations de l’Insee. L’inflation des prix des produits alimentaires s’accélère et atteint 6,7%, contre 5,8% en juin. Elle est moins forte sur les produits frais (4,8%, contre 6,6% en juin) et s’amplifie sur le reste (7,1%, contre 5,7% en juin).

La rédaction

Un foyer d’influenza aviaire hautement pathogène a été confirmé le 30 juillet dans un élevage de dindes à Feuillères (Somme), à une quarantaine de kilomètres à l’est d’Amiens, annonce la préfecture dans un communiqué le 1er août. «Une opération de dépeuplement des 8000 dindes présentes sur l’élevage concerné a été menée», précisent les autorités. Une zone de protection (dix communes) et une zone de surveillance (37 communes) ont été instaurées ; les mouvements d’animaux y sont interdits, et les éleveurs y sont appelés à «respecter strictement les mesures de biosécurité (notamment la mise à l’abri)». Le 28 juillet, un autre cas avait été confirmé dans la Manche. Ces deux foyers sont les premiers depuis le 15 mai, date du dernier foyer détecté, dans le Lot-et-Garonne. Depuis la fin du printemps, de nombreux cas ont été rapportés sur des oiseaux sauvages le long du littoral de la Manche, depuis le département du Nord jusqu’au Finistère. En 2021-2022, la France a connu l’épisode d’influenza aviaire le plus dévastateur à ce jour, avec 1380 cas et quelque 19 millions de volailles abattues pour tenter d’enrayer la maladie. Le 29 juillet, le ministère de l’Agriculture a présenté un plan élaboré avec les filières pour relancer la production et réduire les risques d’épizootie.

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Le premier chargement de céréales ukrainiennes a quitté le port d’Odessa le 1er août à 6h17 GMT, conformément aux termes de l’accord international avec la Russie signé à Istanbul, a annoncé le ministère turc de la défense. «Le navire Razoni a quitté le port d’Odessa à destination du port de Tripoli au Liban. Il est attendu le 2 août à Istanbul. Il continuera sa route vers sa destination à la suite des inspections qui seront menées à Istanbul», a ajouté le ministère. Selon le ministre ukrainien de l’infrastructure Oleksandre Koubrakov, le bateau est chargé de 26 000 tonnes de maïs. Il devrait arriver à l’entrée du Bosphore mardi à la mi-journée, a estimé Yörük Isik, spécialiste du suivi des mouvements des navires sur le Bosphore et dans la région. D’autres convois vont suivre ce premier départ en respectant «le couloir [maritime] et les formalités convenues», d’après le ministère turc, cité par l’AFP. Signé le 22 juillet à Istanbul entre des représentants de Russie, Ukraine, Turquie et des Nations unies, l’accord permet la reprise des exportations ukrainiennes sous supervision internationale. Un accord similaire signé simultanément garantit également à Moscou l’exportation de ses produits agricoles et engrais, malgré les sanctions occidentales.

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 Lidl s’engage sur une revalorisation du prix du lait à 430 €/1000 l

Le prix du lait payé aux producteurs a été revalorisé à 430 €/1000 l (prix de base 38/32, hors primes) dans le cadre du contrat tripartite qui lie le distributeur Lidl, la Laiterie Saint-Denis-de-l’Hôtel (LSDH) et l’OP APLBC (association des producteurs de lait bassin Centre), à l’occasion d’une rencontre entre les trois parties dans la Manche, le 29 juillet. Le prix du lait signé en mars était auparavant de 405 €/1000 l. La revalorisation concerne la totalité des volumes destinés à la marque de distributeur Lidl, soit 60 millions de litres. «En passant la brique de lait demi-écrémée à 80 ct€ en magasin (contre 76 ct€ auparavant, NDLR), nous arrivons à payer les producteurs 430 €/1000 l. Par contre, je ne dégage aucune marge, si ce n’est les 10% d’Egalim», explique Michel Biero, directeur Achats Lidl France, qui souhaiterait voir ses concurrents lui emboiter le pas. «C’est une étape, je pense qu’on va encore augmenter dans les mois qui viennent», ajoute-t-il. «Nous espérons que les autres enseignes vont suivre», abonde le président de l’APLBC Olivier Legrand. L’OP, qui est la principale livrant à LSDH, est en cours de renégociation avec d’autres distributeurs. Un autre client, la marque des consommateurs C’est qui le patron?!, a déjà acté le passage à 430 € et s’apprêterait à passer à 450 €, d’après le président de l’OP.

La rédaction

L’ordonnance sur la création du pool d’assureurs et du réseau d’interlocuteurs agréés (guichet unique), dans le cadre de la réforme sur la gestion des risques, est parue au Journal officiel le 30 juillet. Elle permet «la mise en place de trois éléments structurants» de l’architecture à trois étages de la réforme, indique le compte-rendu du en Conseil des ministres de la veille.

Premièrement, l’ordonnance précise les conditions de mise en place du guichet unique «composé des entreprises d’assurance distribuant l’assurance multirisques climatique (MRC) subventionnée», pour verser l’indemnisation publique au titre de la solidarité nationale. Comme dans le projet de texte initial (V1), l’État se réserve le droit d’indemniser directement les agriculteurs sans MRC, pour les cultures où le développement de l’assurance est insuffisant. Un sujet qui a cristallisé les tensions avec la FNSEA.

Deuxièmement: comme attendu, l’ordonnance fixe le «cadre pour la création d’un groupement de co-réassurance» (le fameux pool, NDLR). Comme prévu dans la V1, le texte confie aux assureurs le soin d’établir une convention pour créer le pool, dans un délai de 18 mois. Là aussi, au grand dam du Caf et de Groupama qui craignent de rater le coche de la généralisation de l’assurance.

Enfin, l’ordonnance précise les modalités de partage des données entre les assureurs et l’État pour «assurer la transparence du marché de l’assurance agricole».

La rédaction

Comme attendu, le ministère de l’agriculture et les professionnels ont finalisé le 29 juillet le plan visant à relancer la production de volailles après l’épisode d’influenza aviaire 2021-2022, tout en réduisant les risques de futures épizooties. À court terme, l’axe central de ce plan consiste à «maximiser les indemnisations pour pertes économiques dans les zones réglementées», a indiqué le cabinet du ministre à la presse. Elles couvriront la période jusqu’à 270 jours après la levée des restrictions, afin d’inciter à remettre en production le plus tard possible dans ces zones touchées cette année par la maladie. En contrepartie, les filières s’engagent à réduire les densités à travers des accords interprofessionnels (Cifog et Anvol) et via le plan «Adour» (absence de canards pendant un mois en hiver dans les 68 communes les plus denses du Sud-Ouest). Selon la Rue de Varenne, cet ensemble de mesures devrait «permettre indirectement de disposer de plus de canetons en zones indemnes» (soumises à une pénurie de canetons), tout en limitant la concentration de la production et donc le risque d’influenza cet hiver. Comprenant 41 mesures réparties en sept «fiches-actions» (prévention, vaccination, gestion de crise, chasse, accompagnement à court terme, chasse, surveillance, réflexion à long terme), le plan 2022 vient compléter la feuille de route de 2021 sur l’influenza.

La rédaction

La «conférence des filières» qui s’est tenue le 27 juillet, et qui devait durer toute la journée, a été écourtée à la demande de la FNSEA, rapportent plusieurs sources concordantes. Organisée par la DGPE (ministère de l’Agriculture), la première conférence de ce type rassemblait les représentants des syndicats, des filières, des chambres d’agriculture, des assureurs et réassureurs. L’objectif était de «discuter sur les seuils et taux» relatifs au déclenchement de l’assurance, de l’indemnisation publique et de l’application d’Omnibus, puis de «prendre des décisions» pour chaque filière agricole (arboriculture, prairies, viticulture, grandes cultures notamment). Mais les simulations présentées par la DGPE, dans le cadre d’un budget annuel de 600 M€ (comme prévu par la loi du 2 mars), ont déplu à la FNSEA. Le syndicat majoritaire estime que les scénarios proposés ne permettront pas le «choc assurantiel» nécessaire dès le début de la réforme (1er janvier 2023) pour inciter les agriculteurs à assurer leurs récoltes. La FNSEA a demandé «un temps de réflexion» pour faire des propositions, ainsi qu’un entretien avec le ministre de l’Agriculture. La rencontre est prévue «courant août», a confirmé le cabinet de Marc Fesneau.

La rédaction

Alors que la déclinaison française de la future Pac, le Plan stratégique national (PSN), vient d’obtenir le feu vert de Bruxelles, des députés de la majorité et des oppositions de gauche et de droite demandent à débattre du PSN au sein de l’Assemblée nationale. Dans une interview à paraître dans Agra Presse hebdo, la députée de Seine-Saint-Denis Aurélie Trouvé (LFI-Nupes) déclare vouloir «faire pression pour qu’il y ait un maximum de débats» au sein de l’hémicycle, notamment sur la Pac qui représente environ 10 Mrd€ et «le principal soutien des agriculteurs». «Il y a un changement de vision à avoir sur la Pac qui structure fortement les modèles de production, abonde Mathilde Hignet (Ille-et-Vilaine, LFI-Nupes). Nous allons devoir en débattre au sein du Parlement.» «Nous sommes dans les derniers moments où l’on peut corriger le tir, le PSN ne doit pas être moins-disant que le Green deal», estime Dominique Potier (Meurthe-et-Moselle, PS-Nupes). À droite aussi, Julien Dive (Aisne, LR) exige un débat sur le PSN, qui a selon lui «totalement échappé à l’Assemblée». «C’est un échange auquel les députés ont le droit, et avec lequel je n’ai aucun problème», assure de son côté le président de la commission du Développement durable et député de la majorité présidentielle Jean-Marc Zulesi (Bouches-du-Rhône, Renaissance), promettant «de pousser la proposition s’il le faut».

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Via une ordonnance du 27 juillet, le juge des référés du Conseil d’État suspend le décret du 29 juin 2022 qui interdit aux produits contenant des protéines végétales d’utiliser des dénominations animales (comme «steak» ou «saucisse»). La plus haute juridiction administrative reproche au gouvernement de ne pas «préciser la liste» des dénominations concernées, ce qui «porte atteinte à la sécurité juridique». En raison de sa rédaction trop floue, «le décret ne définirait pas de façon suffisante les obligations auxquelles les personnes concernées sont soumises et les manquements susceptible de leur être reprochés», d’après l’ordonnance. Le Conseil d’État a aussi validé un autre argument de Protéines France, l’organisation à l’origine de la saisine: l’interdiction devait entrer en vigueur le 1er octobre, un calendrier «qui ne permet pas matériellement aux entreprises (…) de modifier les dénominations de leurs produits», selon la requête de l’association. Or, selon les magistrats, «l’administration n’établit pas d’urgence s’attachant à un intérêt public imposant l’exécution de la mesure». Dans le détail, ce sont les interdictions faites aux produits végétaux d’utiliser la «terminologie spécifique de la boucherie, de la charcuterie ou de la poissonnerie» ou une « dénomination d’une denrée alimentaire d’origine animale représentative des usages commerciaux» qui sont censurées.

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