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La production française de maïs s’annonce au plus bas sur plus de vingt ans, a indiqué le 30 août la société de conseil Agritel, pointant les effets de la sécheresse et de fortes températures. Agritel prévoit une récolte à 10,8 Mt, contre 12,7 Mt estimé au 1er août par le service statistique du ministère de l’Agriculture (Agreste). «L’ensemble des zones» de production décrochent en rendement, a précisé en conférence de presse l’analyste en chef Nathan Cordier, le maïs irrigué ayant subi des chaleurs excessives en période de floraison. Agritel table sur une moyenne nationale de 78 q/ha, au plus bas depuis la sécheresse de 2003. S’ajoute une baisse des surfaces, à 1,46 Mha (contre 1,55 Mha l’an dernier) d’après Agreste, le maïs étant « de plus en plus délaissé par les producteurs » à cause d’aléas climatiques récurrents, de problèmes d’irrigation et de coûts de production en hausse, selon Nathan Cordier. Concernant le tournesol, Agritel estime la récolte à 1,75 Mt (contre 1,92 Mt prévu au 1er août par Agreste), avec un rendement compris entre 20 et 21 q/ha (à comparer aux 27,4 q/ha de l’an dernier). Cette chute est atténuée par une forte hausse des surfaces, d’environ 140 000 ha sur un an.

La rédaction

Réagissant à l’annulation par le Conseil d’Etat du décret interdisant les dénominations animales pour les produits contenant des protéines végétales, les groupements d’éleveurs de porcs bretons (UGPVB) s’en prennent vertement, dans un communiqué paru le 26 août, à la plus haute juridiction administrative. «Une telle décision témoigne-t-elle de la perméabilité de la plus haute institution française aux thèses véganes», s’interroge l’union de groupements. Dans son ordonnance du 27 juillet, le juge des référés du Conseil d’État reprochait au gouvernement une rédaction trop floue, créant de l’«insécurité juridique», et un calendrier trop serré, ne permettant pas aux entreprises de s’adapter. L’UGPVB s’en prend également à l’association Protéine France, à l’origine de la saisine, qu’elle soupçonne de mener «en toute discrétion, un combat contre l’élevage et les filières animales», et non «pour le renforcement de l’indépendance protéique de la France». Elle salue la prise de distance publique du groupe Avril, membre de l’association Protéines France, aux côtés de Vivescia, Limagrain, Axéréal, ou encore Nestlé et Herta. Dans un communiqué, le groupe Avril rappelait avoir voté contre cette démarche. Dans un communiqué du 28 juillet, la FNSEA et ses associations spécialisées (AS) animales avaient de leur côté dénoncé «une provocation supplémentaire et inacceptable pour les filières d’élevage».

La rédaction

La «grande majorité» des renégociations ouvertes avec la grande distribution ont abouti, a indiqué le p.d.-g. de la Fnil (industriels laitiers), François-Xavier Huard, lors d’un échange avec Agra Presse. Les hausses de tarifs sur les produits laitiers — entre 6 et 8% en moyenne — sont plus importantes que celles obtenues en mars, à la fin des négociations commerciales annuelles (autour +3,5-4%). Cependant les augmentations «péniblement obtenues» ne sont pas à la hauteur des attentes des industriels. «Pour couvrir les hausses de matières premières agricoles et industrielles, il faudrait être à 18%». D’autant que les coûts en élevage continuent d’augmenter. La sécheresse et le renchérissement du prix des fourrages pourrait conduire à de nouvelles renégociations en septembre dans les filières animales, signale le président de la Coopération agricole Dominique Chargé. En juillet, la FNPL (producteurs FNSEA) menaçait d’une action «de grande ampleur» et dénonçait le non-respect des formules de prix par certains industriels. «Nous n’attendons que ça de pouvoir donner de la visibilité aux producteurs. Si le prix du lait en France est déconnecté de la moyenne européenne, c’est parce qu’il est très dépendant des prix en grande distribution, beaucoup moins réactifs que chez nos voisins», assure François-Xavier Huard.

La rédaction

Face à une récolte de pomme de terre qui s’annonce comme «la plus mauvaise depuis 2000», l’UNPT (producteurs, FNSEA) «appelle à la réaction immédiate des acteurs économiques et des pouvoirs publics», a-t-elle déclaré le 26 août. Les rendements de la pomme de terre sont prévus en baisse d’«au moins 20 % par rapport à la moyenne des vingt dernières années», soit une perte de production de 1,5 Mt, d’après un communiqué. Cette «dégradation historique», liée à la chaleur et la sécheresse, pourrait même atteindre au minimum «-30 % pour les pommes de terre non-irriguées, avec des extrêmes déjà relevés à -50%». Les producteurs, «et particulièrement ceux livrant à l’industrie et aux féculeries», s’attendent à des pertes financières supérieures à 200 M€, indique l’UNPT. Le syndicat appelle à «la revalorisation des prix payés aux producteurs et une meilleure répartition de la valeur ajoutée notamment avec la grande distribution, à l’assouplissement contractuel des volumes engagés non livrés par les producteurs et à l’amorce rapide d’une réflexion sur la mise en place d’un dispositif d’aide d’Etat exceptionnel». Et de réclamer une réunion d’urgence avec le ministère de l’Agriculture.

La rédaction

Greenpeace France, le WWF France et la LPO seraient les trois ONG les plus influentes du pays, selon une étude «empirique» dévoilée par l’hebdomadaire L’Express et le cabinet Plead en août. «Cette influence diffuse, multiple, personne, jusqu’ici, ne s’était attaché à la mesurer ni à la caractériser», estime un article de l’Express. Dans le détail, Greenpeace serait particulièrement présente sur les réseaux sociaux, quand les deux autres sont plutôt relayées dans les médias. Et côté politique, selon les auteurs, Réseau Action Climat et FNE seraient les plus actives auprès des parlementaires. Parmi les noms connus du secteur agricole, L214 se classe également en deuxième position en termes de présence dans les médias, juste derrière Greenpeace. À l’inverse, Générations Futures, Foodwatch ou encore Welfarm se situent dans le dernier tiers du classement général. L’article de l’Express compare l’influence des ONG à celle des cabinets de conseil, estimant que l’on croise les premières dans les couloirs des ministères «au moins aussi souvent que les consultants de McKinsey». Notre récente enquête basée sur les données de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) montre toutefois que, dans le domaine agricole au moins, les syndicats et organisations professionnelles demeurent bien plus influents en termes de moyens déployés que les ONG, dans les ministères comme à l’Assemblée.

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Le fabricant norvégien d’engrais minéraux Yara va encore réduire sa production d’ammoniac en Europe du fait du prix record du gaz naturel, a-t-il annoncé le 25 août. Sur le Vieux Continent, le groupe n’utilisera désormais plus qu’environ 35% de sa capacité de production d’ammoniac, obtenu en combinant l’azote de l’air et l’hydrogène provenant du gaz naturel. Pour les mêmes motifs, Yara avait déjà arrêté deux fois depuis le début de l’année son usine de Ferrare en Italie et suspendu la production pendant trois semaines dans celle du Havre en France, fonctionnant alors à 45% de ses capacités totales. «Les réductions supplémentaires dans les jours prochains auront essentiellement lieu à Sluiskil (Pays-Bas) et Tertre (Belgique)», a précisé un porte-parole du groupe, à l’AFP. Avec ces mesures, Yara dit avoir sabré de 3,1 Mt d’ammoniac et de 4 Mt de produits finis sa capacité de production annuelle en Europe. Plusieurs autres producteurs européens comme le polonais Azoty et le lituanien Achema ont aussi réduit la voilure. La guerre en Ukraine a dopé le prix du gaz naturel, dont le mégawattheure (MWh) a dépassé brièvement le 24 août les 300 euros, un niveau plus vu depuis le record historique enregistré début mars. «Le risque de pénurie si toute l’Europe s’arrête est réel, il peut y avoir un problème de ressource car on fabrique les engrais l’hiver en prévision du printemps 2023», explique à l’AFP Nicolas Broutin, patron de la filiale française de Yara.

La rédaction

Pour compenser les pertes de production «colossales» liées à la sécheresse, les éleveurs de ruminants en ont appelé, le 25 août, à l’État, estimant avoir besoin de «2 à 4 milliards d’euros», dans un communiqué commun des associations spécialisées d’éleveurs de ruminants de la FNSEA . «Selon les premiers calculs réalisés», il faudra plusieurs milliards d’euros pour compenser les dépenses supplémentaires liées à l’alimentation animale et les pertes de productions, alertent la FNB (éleveurs de bovins viande), la Fnec (caprins), FNO (ovins) et FNPL (bovins lait). Les représentants des différentes filières, qui réclament «un soutien de l’État», appellent le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, à revoir les seuils d’accès et d’indemnisation du régime des calamités. Comme l’avait expliqué le vice-président de la FNSEA Joël Limouzin, il y a dix jours auprès de nos confrères de France Info, les associations demandent à ce que le seuil de pertes du produit brut d’exploitation de 13% soit abaissé et à ce que le seuil d’indemnisation des pertes à hauteur de 28% soit quant à lui «fortement augmenté». Pour les associations, la récente annonce faite par Marc Fesneau d’une plus large avance des versements d’aides de la Pac en octobre «ne constitue qu’un infime début de réponse à l’ampleur de la catastrophe annoncée pour les éleveurs».

La rédaction

Le député écologiste Julien Bayou a cautionné le 23 août des «actions de désobéissance civile» visant certaines réserves d’eau, comme celles dégradées en Vendée le 9 août. Interviewé sur RMC, il s’en est pris aux «méga-bassines qui puisent dans les nappes phréatiques». «Les actions de désobéissances civiles ont consisté en allant démonter les pompes», a-t-il expliqué en référence à de précédentes manifestations. Et de souligner: «La désobéissance civile pour les écologistes, c’est non violent, en dernier recours et c’est assumé devant les tribunaux.» Marc Fesneau l’a taclé sur son compte Twitter : «Non-violent ?? Violation de propriété, menaces, destruction de biens autorisés. Quand on prétend être un responsable politique, on fait respecter la loi et on ne cautionne pas la violence.» Lors d’une interview le même jour sur France Info, le ministre de l’Agriculture a expliqué son point de vue sur la gestion de l’eau: «Essayons de poser tranquillement les débats, de lever les blocages psychologiques et de répondre à la question qui est: l’eau est une denrée précieuse et donc il faut la traiter comme [telle…] et si on peut la stocker quand il y a des excès de pluviométrie, eh bien on la stocke.»

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Selon le Syndicat national de la restauration collective (SNRC), les professionnels obtiennent des hausses de tarifs de 4% en moyenne auprès des collectivités, peut-on lire dans une dépêche de l’AFP, alors que les demandes de revalorisation des prestations fournies tournent autour de 7%. Ces demandes «ne paraissent pas excessives de prime abord», réagit le maire (UDI) de Sceaux Philippe Laurent, vice-président de l’Association des maires de France (AMF) auprès de l’AFP. Pour lui, «la plupart des communes vont accepter» les demandes des professionnels. Depuis plusieurs mois, les opérateurs privés – qui gèrent 40% des cantines scolaires – alertent sur leur situation. «L’inflation actuelle dépasse ce qui était prévisible», explique Esther Kalonji, la déléguée générale du SNRC. Les contrats en vigueur «ne suffisent plus pour prendre en compte l’augmentation du coût des matières premières, des salaires, mais aussi de l’énergie». Conséquence des hausses de tarifs, le coût des repas va grimper à la rentrée. Reste aux collectivités à décider si elles répercuteront l’augmentation tarifaire sur la facture des familles. Plusieurs communes se sont déjà engagées à prendre en charge la totalité des hausses comme Libourne (Gironde) ou Dunkerque (Nord).

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Désormais poids lourd du lait de consommation, la marque de consommateurs C’est qui le patron ?! (CQLP) veut prendre des parts minoritaires dans des entreprises industrielles et créer ses propres sociétés, dans le secteur alimentaire mais aussi au-delà, apprend-on sur un nouveau site internet dédié à la démarche, dévoilé le 24 août. Un changement de modèle pour cette marque «sans usines», qui fait presque exclusivement appel à des sous-traitants (voir notre décryptage). La semaine dernière, Nicolas Chabanne, l’un des fondateurs, annonçait, sur le réseau social LinkedIn, la création de «la plus grande entreprise solidaire de France». Concrètement, les capitaux des sociétés intéressées seront rachetés par la coopérative CQLP, détenue collectivement par les consommateurs sociétaires. En se liant à CQLP, l’entreprise s’engage à faire la transparence sur son fonctionnement et à respecter les valeurs de la marque, sur la rémunération, l’environnement ou le bien-être animal. «Le projet est multisectoriel: assurance, banque, alimentaire, santé…», précise Nicolas Chabanne à Agra Presse. Il ajoute que la participation restera minoritaire. «L’idée c’est que toutes les entreprises puissent nous appeler, et que leurs consommateurs se lient au sort de cette entreprise.» CQLP pourrait aussi créer ses propres entreprises ex nihilo. Elle a déjà commencé à le faire avec la société Paysans et consommateurs créée en janvier pour racheter un abattoir et un laboratoire de découpe.

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