Les ministres de l’Agriculture de l’UE, réunis le 21 novembre à Bruxelles, ont dans leur grande majorité exprimé leurs inquiétudes vis-à-vis des propositions de la Commission européenne sur la restauration de la nature. Présenté au mois de juin, le projet prévoit de réparer les 80% d’habitats européens en mauvais état, dont les écosystèmes agricoles. Pour y parvenir, le texte fixe des objectifs contraignants face sur la lutte contre le déclin des pollinisateurs, des populations de papillons et d’oiseaux dans les zones agricoles, sur le carbone des sols ou encore sur les caractéristiques paysagères à haute diversité. Mais les ministres estiment que ces dispositions risquent de remettre en cause la sécurité alimentaire de l’UE. Beaucoup considèrent également que les délais fixés, comme inverser le déclin des populations de pollinisateurs d’ici 2030, ne sont pas réalistes. Pour le ministre français Marc Fesneau il faut faire attention à ce que «l’empilement des zonages et des contraintes ne devienne ingérable». Ces propositions font «doublon avec les directives Oiseaux et Habitats», a ajouté la ministre portugaise Maria do Ceu Antunes. Les ministres s’inquiètent enfin du manque de moyens financiers prévus pour soutenir les objectifs proposés.
La rédaction