La création d’une taxe sur les pesticides remboursée aux agriculteurs permettrait de réduire l’usage des phytosanitaires de 25%, selon une étude de l’Inrae qui sera présentée au congrès des économistes agricoles à Rennes (du 29 août au 1er septembre). Les chercheurs ont testé ce scénario avec des données de grandes cultures (céréales, betterave, pois, colza) collectées dans la Marne entre 2007 et 2014. D’après leur simulation (avec le modèle MEMC), une taxe de 100% sur les prix des pesticides réduit de 25% l’utilisation de pesticides. De plus, une compensation à hauteur de 100% de la taxe payée (compensation homogène par culture et aire de production) permet de limiter les pertes de revenu à 21€/ha en moyenne, au lieu de 165€/ha. L’intérêt de ce dispositif, envisagé à échelle de l’UE, est d’inciter fortement à diminuer l’utilisation de phytosanitaires tout en neutralisant «dans une large mesure» l’effet négatif de la taxe sur le revenu des agriculteurs, souligne l’étude. Il conviendrait désormais de mener cette simulation «pour d’autres cultures, les fruits et légumes en particulier» ajoutent les auteurs.
Didier Bouville