National | Par eva dz

Festival Contes et rencontres jusqu’au 25 février en Lozère

Jusqu’au 25 février, le festival Contes et rencontres revient pour une 32e édition, toujours avec le même plaisir de partager des histoires.

Tout commence en 1992, dans les têtes de présidents de foyers ruraux lozériens, Jean-Luc Aigouy, Jean-Pierre Allier, et Alain Valadier. Qui ont eu l’envie d’organiser un temps fort, sur le département, au cœur de l’hiver, avec des conteurs professionnels. S’appuyant, en cela, sur des événements épars qui existaient déjà, ici ou là, en Lozère : en Cévennes, notamment, où conteurs et danseurs se retrouvaient durant deux jours à Saint-Julien-d’Arpaon.

Contes théâtralisés, contes naturalistes ou contes de cuisine, il y en a pour tous les goûts, avec pas moins d’une trentaine de représentations au menu de cette édition 2023. Un programme chargé qui mobilise toutes les équipes des foyers ruraux de Lozère. Le fil rouge qu’a choisi la commission pour les spectacles de cette année parle et parle de «cette capacité que nous avons à grandir des événements qui ponctuent nos vies». Un thème en forme de clin d’œil à l’actualité, brutale, de ces trois dernières années, et notamment la pandémie, qui avait obligé les organisateurs du festival à modifier leurs façons de faire.

En 2020, la programmation a pu se tenir dans son format habituel, en 2021, une programmation reportée sur le printemps et l’automne (en quatre temps forts) avait été proposée, alors que le festival soufflait ses 30 bougies, et en 2022, les organisateurs avaient proposé une programmation plus resserrée. 2023 marque donc le retour à la normale de cet événement incontournable et éclectique.

Le lien avec la ruralité reste prégnant

En 32 ans, si le festival et sa programmation ont évolué, les racines restent les mêmes : animer le territoire culturellement, en hiver, en amenant les spectacles au plus près des habitants. «Au départ, a rappelé Isabelle Noyer, déléguée départementale des foyers ruraux, les veillées se tenaient chez l’habitant. Ce qui permettait de donner la parole aux anciens, de partager une tradition orale forte en Lozère».

Depuis 30 ans et des poussières, le festival crée des instants de partage où se côtoient lien social, création contemporaine et engagement en milieu rural. Désormais, Contes et rencontres est un rendez-vous hivernal incontournable de l’animation culturelle régionale réunissant chaque année entre 3 500 et 4 000 spectateurs. En 1992, cinq conteurs venus de la région animaient les soirées.

Devant le succès de ces spectacles, les fermes et maisons des habitants devenues trop petites pour accueillir tout le monde se pressant aux soirées, les foyers ruraux ont fait le choix d’investir des salles communales, notamment. Désormais, ce sont 11 conteurs, venus d’horizons divers et lointains qui se succèdent sur les scènes prêtées pour l’occasion par les centres culturels, les mairies et autres salles de spectacle. Et l’implication forte de quarante foyers ruraux qui coorganisent les spectacles. Et parlent d’adoption, d’adaptation culturelle à un nouveau territoire, de rêves et de voyages, de cuisine, d’agriculture aussi avec Clément Bouscarel, et d’émerveillement devant les jolies choses de la vie. Une façon de voir le monde à travers les yeux des artistes qui se succèdent sur les scènes, et ouverte à tous les publics, de 3 à 99 ans.

Des artistes aux multiples racines

Clément Bouscarel est venu en Lozère pour la 29e édition du festival contes et rencontres. Séduit par le public lozérien, ce paysan conteur revient donc raconter les histoires héritées de sa famille, et chuchotées au cours des siècles dans son haut Quercy natal. Autre artiste liant contes et agriculture lozérienne : Luca Marchesini, avec son spectacle, « la risotto expérience», alliant ainsi son amour du risotto… Avec les cèpes lozériens. Et comme le partage est dans ses gènes, il animera un atelier cuisine juste avant son spectacle, où ceux qui le souhaitent pourront apprendre sa recette du risotto coi funghi. Un risotto partagé avec les spectateurs à l’issue de la soirée. Avis aux amateurs…

Pour prolonger les moments sur scène, des «moments conviviaux», des soirées débats et des stages en collaboration avec les auteurs sont organisés durant le festival.

Notamment, Kamel Guennoun viendra partager sa connaissance du sujet des contes à travers une soirée intitulée «Autour du conte», pour réfléchir ensemble à la place du conteur dans la société actuelle, et il animera deux stages, dont un pour des conteurs avancés, dans lesquels il partagera ses trucs et astuces pour conter devant un public. Adoubé dès ses débuts par Henri Gougaud puis reconnu par ses pairs, Kamel Guennoun appartient à la famille des «remarquables» conteurs de sa génération. En quelques mots, il sait poser un décor et emporter son public dans ces légendes qu’il se plaît à rendre vivantes. Les Cévennes, où il a trouvé refuge, sont une vraie source d’inspiration pour cet artiste aux mille paroles.

Marion Ghibaudo

Le Réveil Lozère

conte+légende+lozère+spectacle

Toutes les actualités

Sur le même sujet

Le Premier ministre, Michel Barnier, a arpenté le 4 octobre, les allées du 33e Sommet de l’élevage à Cournon d’Auvergne (Puy-de-Dôme), en compagnie d’Annie Genevard. Il a fait une série d’annonces qui doivent être «complétées» indiquent les syndicats agricoles. Michel Barnier a été le dernier homme politique à défiler dans les allées du Salon, le 4 octobre, après la ministre de l’agriculture, Annie Genevard. Venue la veille, elle a accompagné Michel Barnier dans sa déambulation dans une ambiance un peu morose. Il est vrai que les crises se succèdent depuis quelques temps dans le milieu agricole, qu’elles soient sanitaires (FCO, MHE) climatiques et économiques, notamment avec la décision de Lactalis de cesser de 9 % sa collecte d’ici 2030. Plus de pragmatisme…