La publication des comptes provisoires de l’agriculture 2017 fait réagir le président de la FDSEA Aveyron, Laurent St-Affre (notre photo). Il évoque aussi d’autres sujets de préoccupation.
– Quelle est votre réaction relative aux derniers comptes de l’agriculture ?
«Je constate que beaucoup d’indicateurs économiques sont en amélioration, malgré tout. Pour certaines filières agricoles, la progression est significative en effet, et je ne vais pas répéter ici la réaction déjà formulée par la FNSEA ou l’APCA. J’observe aussi que la tendance générale, l’évolution de l’agriculture à moyen ou long terme, n’est pas «emballante» non plus ! Nous pouvons retenir le côté positif de certains indicateurs, mais globalement, il n’y a rien de satisfaisant pour l’avenir de notre agriculture…
– C’est à dire ?
Par exemple, je remarque que les prix se tiennent mieux, mais que les effectifs d’animaux sont aussi en net recul, en nombre de naissances, en France, comme en Aveyron. Est-ce que cette baisse d’animaux sur le marché génère plus de prix ? La question est posée. Je suis aussi inquiet sur un autre sujet, celui du renouvellement des générations.
– En Aveyron précisément ?
C’est une préoccupation nationale et départementale. En Aveyron, 56 % des chefs d’exploitation ont plus de 50 ans. Au niveau national, ils sont 53 %. Nous sommes donc en Aveyron au dessus de la tendance nationale. Cela nous interpelle, quels que soient les secteurs de production. Ce sujet figure dans nos échanges au sein des conseils syndicaux mis en place pour la préparation de notre projet départemental agricole en vue des élections Chambre d’agriculture de janvier 2019.
– Comment se prépare ce projet départemental ?
Nous avons programmé un séminaire de deux jours en septembre. Il s’appuiera notamment sur un questionnaire adressé à notre réseau syndical cet été. L’idée est de demander aux adhérents quelles sont leurs attentes concernant notre syndicat, de recenser des pistes de travail répondant aux souhaits de toutes et tous, à l’approche des prochaines élections Chambre d’agriculture.
– Les agriculteurs attendent aussi beaucoup de la loi issue des Etats généraux de l’alimentation… Votre avis ?
Cette loi dont l’ambition est de favoriser «de nouvelles relations commerciales» est évidemment attendue par les agriculteurs. Elle devra surtout avoir des effets positifs pour notre revenu, et pour la dynamique des filières agricoles. Nous verrons si le résultat est conforme à nos attentes !» .
D.B.
Lire aussi dans la Volonté Paysanne datée du jeudi 12 juillet 2018.
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