National | Par Didier Bouville

Etiquetage de l’origine des viandes en RHD : le gouvernement lance la concertation

Le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume et la secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie Agnès Pannier-Runacher ont lancé le 15 octobre la «concertation sur un projet de décret visant à rendre obligatoire l’étiquetage de l’origine de la viande servie dans la restauration hors foyer», indique un communiqué commun.

Une mesure attendue de longue date par les professionnels et rappelée par Didier Guillaume dans son discours au Space (Rennes), le 10 septembre. En restauration, seule la viande bovine est actuellement concernée par l’obligation d’affichage de l’origine. Le projet de décret vise à étendre cette disposition «aux viandes porcines, ovines et de volaille».

Ce texte a été «soumis à concertation avec les filières agricoles concernées, les professionnels de la restauration et les associations de consommateurs», indique le communiqué. A l’issue de ces discussions, il sera notifié à la Commission européenne, puis transmis au Conseil d’État. «Sous réserve de la validation du texte par ces différentes instances, l’obligation pourrait entrer en vigueur au 1er avril 2020», espèrent les ministres.

Étiquetage de l’origine du lait et de la viande comme ingrédients : peu d’impact

L’étiquetage de l’origine du lait et des viandes utilisés en tant qu’ingrédients a eu peu d’impact sur le consommateur, tant sur son comportement que sur le prix. Telle est la conclusion d’une étude publiée le 14 octobre par le ministère de l’Agriculture visant à évaluer l’expérimentation française d’étiquetage des produits vendus en France contenant plus de 50% de lait ou 8% de viandes.

«Si la mention de l’origine est largement souhaitée, son impact sur les comportements d’achat semble toutefois globalement limité», témoigne les auteurs de l’étude. Le prix, la date limite de consommation, la marque ou les promotions sont autant de critères qui conditionnent les choix des consommateurs, bien avant l’origine des ingrédients. Les prix aux consommateurs des produits concernés par l’expérimentation n’ont d’ailleurs pas été affectés.

«Les industriels et les enseignes interrogées s’accordent sur le fait que la mise en œuvre du décret n’a pas eu d’impact sur les prix aux consommateurs», rapporte l’étude. Les éventuels surcoûts liés à l’étiquetage du pays d’origine ou UE/hors UE ont été «limités et temporaires». Et si surcoût il y a eu, l’évaluation montre qu’ils ont essentiellement été absorbés par les industriels et, dans certains cas, par la grande distribution.

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