National | Par Didier Bouville
La réaction de Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, à propos des Etats Généraux de l’Alimentation.
«On peut ne pas normaliser, mais créer un système qui repose sur des bonnes pratiques, qui soit discuté, accepté, mis en œuvre. Grâce à cela, sans normaliser, sans normer, on aboutira au même objectif. C’est la culture de solution, plutôt que la culture de la norme».
« Ces mots, ce sont les mots du Premier Ministre, Edouard Philippe, lors de la clôture des Etats Généraux de l’Alimentation. Ces mots, à la FNSEA, nous les avons dits, répétés, martelés, depuis des années. Ces mots, nous les avons concrétisés dans la proposition de « Contrat de Solutions » pour une trajectoire de progrès pour la protection des plantes que nous avons posé sur la table des discussions, avec 30 partenaires, cet automne. Innover, développer, déployer, conseiller, former, et trouver des solutions avec comme état d’esprit, pour les agriculteurs français et leurs filières, le besoin de continuer à produire dans des conditions optimales. C’est la seule voie pour répondre à la fois aux demandes de nos concitoyens et des consommateurs et aux aspirations des agriculteurs. C’est un double pacte économique et sociétal que nous avons porté tout au long de ces Etats Généraux.
Nous sommes satisfaits que le Gouvernement ait saisi cette main tendue. Nous sommes fiers de l’action collective de l’ensemble du réseau FNSEA pour arriver à ce résultat. C’est une orientation de bon sens, c’est un changement d’état d’esprit. Mais c’est le pari de la confiance, un pari qui engage.
« Du discours aux actes »
Qui engage en premier lieu le Gouvernement ! Il doit passer du discours aux actes, notamment sur la question du rééquilibrage des relations commerciales. La charte de répartition de la valeur signée en novembre dernier ne suffit pas. Les premiers retours des négociations commerciales, alarmants, le montrent. Le Gouvernement doit mettre en œuvre sans délai la loi et les ordonnances annoncées par le Premier Ministre permettant aux agriculteurs de ne plus être une variable d’ajustement. Encadrement des promotions, lutte contre les prix abusivement bas, remise en marche avant des négociations sont attendus par les agriculteurs.
Qui engage aussi l’ensemble des acteurs économiques agricoles. Les agriculteurs sont prêts à s’engager sur une trajectoire de progrès si, et seulement si, ils peuvent dégager un revenu de leurs activités. Ensemble, les acteurs des filières ont pris des engagements dans les plans de filières pour saisir toutes les opportunités de marché, du local à l’international, et bâtir des stratégies gagnant-gagnant. Nous veillerons au respect de ces engagements.
Mais ce changement nous engage, nous aussi, pour être moteur face à ces défis commerciaux et sociétaux. Soyons proactifs pour faire cesser les discours simplistes. Soyons innovants pour faire évoluer nos productions et nos pratiques, notamment grâce au numérique. Soyons communicants pour montrer nos savoir-faire. Sachons mobiliser les outils à notre disposition en matière de recherche, de conseil, de développement… pour que l’agriculture française rime avec excellence et rayonne comme une référence dans le monde ».
Lire aussi dans la Volonté Paysanne datée du jeudi 28 décembre 2017.
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