De nombreuses organisations professionnelles ont réagi le 10 juin aux résultats des élections européennes et à l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par le Président de la République, Emmanuel Macron.
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Sur les Européennes, la FNSEA rappelle notamment que «l’agriculture française est indissociablement liée à l’Europe». Le syndicat majoritaire demande au nouveau Parlement européen «de poursuivre au plus vite le dialogue stratégique ouvert avec les acteurs du monde agricole et de formuler des mesures concrètes pour l’avenir de l’agriculture». Il demande en particulier de «remettre au premier plan l’acte de production et de faire cesser toute tentation décroissante, de stimuler la recherche et l’innovation, de faire preuve de cohérence sur les accords de libre-échange…».
La FNSEA qui s’était prononcée pour la nomination d’un vice-président de la Commission chargé de l’agriculture souhaite aussi la nomination «d’un commissaire à l’agriculture qui portera une ambition politique à la hauteur des défis économiques, environnementaux et sociaux de l’Union européenne». Pour les dirigeants syndicaux agricoles, le temps est venu «d’afficher clairement une volonté de construire un projet agricole européen qui renoue avec la valorisation de l’acte de production». C’est peu ou prou le sentiment partagé par La Coopération agricole (LCA) qui, dans un communiqué du 10 juin, incite la prochaine Commission européenne, issue du vote des parlementaires européens, à mettre les moyens politiques avec la création d’une vice-présidence agriculture et alimentation et ruralité ainsi que les moyens financiers et réglementaires, «par une réciprocité des normes intra et extra communautaire». LCA appelle en outre le nouveau Parlement «à qualifier la production agricole et alimentaire d’intérêt général majeur européen».
Chantiers suspendus
Sur un plan plus français, au sujet de la dissolution de l’Assemblée nationale, la FNSEA observe dans son communiqué du 10 juin que «cette annonce inattendue ouvre une période de grande incertitude pour les Français, et tout particulièrement pour les agriculteurs». Elle s’inquiète que «les décisions politiques vis-à-vis de l’agriculture française risquent de ne pas être tenues». Adopté en première lecture le 28 mai par l’Assemblée nationale, le projet de loi d’orientation pour la souveraineté en matière agricole et le renouvellement des générations en agriculture est pour le moment suspendu et son sort dépendra en partie de la physionomie politique du prochain Palais Bourbon et du gouvernement qui sera nommé.
C’est l’analyse qu’en font aussi les Jeunes agriculteurs dans leur communiqué du 10 juin : «Nous prenons acte de la dissolution de l’Assemblée nationale et des suspensions de travaux législatifs s’appliquant en conséquence. EGAlim, simplification, loi d’orientation… Autant de chantiers obtenus par le travail de notre réseau et dont l’aboutissement est remis en question car il est suspendu aux décisions du gouvernement en place après les élections». Quant à La Coopération Agricole, elle réclame la suppression des surtranspositions en France.
La rédaction