National | Par La rédaction

Une fois de plus, ce sont les producteurs de lait qui prennent les coups. La décision de la Chine d’imposer jusqu’à 42 % de taxes sur les produits laitiers européens est un signal brutal, injuste et lourd de conséquences jusqu’à nos exploitations. Derrière les chiffres, il y a des femmes et des hommes qui travaillent chaque jour pour produire une alimentation de qualité dans le respect des règles les plus strictes au monde, prennent soin de leurs animaux et entretiennent même la biodiversité.
Nous, éleveurs laitiers français, ne trichons pas, il est difficile d’entendre que notre PAC est le motif de sanctions commerciales. La vérité est que nous nous retrouvons pris en étau entre des tensions géopolitiques que nous n’avons pas provoquées et une Europe trop silencieuse quand ses filières agricoles sont attaquées. Cette situation est inacceptable.
Nous refusons que le lait devienne une monnaie d’échange dans les rapports de force commerciaux internationaux. Nous refusons que l’agriculture soit systématiquement sacrifiée sur l’autel d’intérêts industriels ou diplomatiques. L’Union européenne doit sortir de sa naïveté et assumer enfin la défense de ses filières stratégiques. Il est temps que les paroles se traduisent en actes.
Avec la FNPL, nous exigeons des réponses claires, rapides et efficaces. Ce sont près de 800 fermes qui risquent de perdre un débouché et donc une valorisation de leur production laitière : comment peuvent-ils assumer seuls les conséquences de décisions géopolitiques ? N’oublions pas : sans respect de notre travail, il n’y aura plus de producteurs !
Ludovic Blin
Éleveur laitier dans la Manche
1er vice-président de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL)


