Après avoir donné le chiffre de « plus de 22 000 exploitants au bord du dépôt de bilan » dans le Parisien du 17 juillet, le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll a précisé lors d’un point presse qu’il s’agissait d’estimations basées sur les retours des DRAAF et des banques, et qui prenaient en réalité en compte l’ensemble des exploitations d’élevage en difficulté, « avec des situations qui peuvent être très différentes en fonction des régions et des filières », certains éleveurs étant réellement à la limite du dépôt de bilan, d’autres pouvant traverser des difficultés de trésorerie passagères.
Le ministre a également rappelé que 23 millions d’euros ont été mobilisés pour les allégements de charges et de cotisations MSA. Si après le 31 juillet – date fixée pour déposer les dernières demandes d’aide auprès des cellules d’urgence départementales – d’autres moyens sont nécessaires, « on adaptera l’enveloppe à la situation du terrain, en fonction des besoins », a-t-il décidé, en accord avec le Premier ministre.
Pour ce qui est des prix payés aux producteurs dans les filières animales, Stéphane Le Foll signale que les cours remontent, avec 1,38 €/kg au cadran de Plérin qui s’approchent de l’objectif des 1,40 € demandés par la filière, mais les engagements peinent à être tenus dans la filière bovine, avec seulement 7 centimes d’augmentation en moyenne. Le Médiateur rendra finalement son rapport le 22 juillet, ce qui permettra de déterminer qui tient réellement ses promesses.
Refusant d’entrer « dans une bataille de chiffres », le président de la FNSEA Xavier Beulin a souligné de son côté que les chiffres avancés par le ministère, ceux de la profession et la situation sur le terrain montrent bien « une prise de conscience de la gravité de la situation ». « Cela justifie d’autant plus le double mouvement que nous coordonnons au niveau de la FNSEA », à savoir à court terme une demande de relèvement des prix, et à plus long terme « un débat de fond sur l’avenir de l’agriculture » (compétitivité, travail sur les normes, plan de désendettement massif…), a précisé Xavier Beulin. Le tout dans « une dimension de co-responsabilité : on ne demande pas tout à l’Etat, mais qu’il fasse le boulot de son côté », a ainsi insisté le président de la FNSEA.
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