National | Par Didier Bouville
Dans son adresse aux Français, le 12 mars, le président de la République Emmanuel Macron a brièvement évoqué l’alimentation, la classant parmi les «biens et les services qui doivent être placés en dehors des lois du marché».
«Déléguer notre alimentation, notre protection, notre capacité à soigner, notre cadre de vie au fond, à d’autres est une folie, a lancé le chef de l’Etat. Nous devons en reprendre le contrôle.» M. Macron a promis des «décisions de rupture en ce sens» dans les «prochaines semaines et prochains mois. il nous faudra demain tirer les leçons du moment que nous traversons, interroger le modèle de développement que nous traversons, dans lequel s’est engagé notre monde depuis des décennies et qui dévoile ses failles au grand jour. Ce que révèle, d’ores et déjà, cette pandémie, c’est qu’il y a des biens et des services qui doivent être placés en dehors du marché. Déléguer notre alimentation, notre protection, notre capacité à soigner notre cadre de vie au fond est une folie », a-t-il martelé. Et de poursuivre : « nous devons en reprendre le contrôle, construire plus encore que nous le faisons une France, une Europe souveraine, une France et une Europe qui tiennent fermement leur destin en main. Les prochaines semaines et les prochains mois nécessiteront des décisions de rupture en ce sens. Je les assumerai. » Pour les entreprises qui le souhaitent, le président de la République a précisé qu’elles « pourront reporter sans justification, sans formalité, sans pénalité le paiement des cotisations et des impôts dus en mars ». Des mesures de rééchelonnement seront également prévues, a-t-il indiqué également.
Dans un message envoyé sur Twitter, la présidente de la FNSEA Christiane Lambert a réagi à cette déclaration en saluant «l’appel d’Emmanuel Macron à la mobilisation nationale dans l’unité et la solidarité. Les agriculteurs répondent présents.»
Ecoles fermées et meilleure indemnisation de l’Etat (E. Macron)
Dans son discours, le président de la République Emmanuel Macron a franchi un pas en fermant les écoles et crèches. Sur le volet économique, il a demandé «quand cela est possible (…) aux entreprises de permettre à leurs employés de travailler à distance». Autant de mesures qui pourraient affecter la continuité de la production dans le secteur agroalimentaire.
Pour atténuer l’impact économique de l’épidémie, le chef de l’Etat a annoncé la mise en place «d’un mécanisme exceptionnel et massif de chômage partiel», allant «beaucoup plus loin» que les précédentes annonces (qui portaient sur une prise en charge à hauteur du Smic). «L’État prendra en charge l’indemnisation des salariés contraints de rester chez eux.»
Par ailleurs, toutes les entreprises pourront «reporter sans justification, sans formalités, sans pénalité, le paiement des cotisations et impôts dûs en mars», a annoncé M. Macron.
La CNDP décale le calendrier de la consultation publique sur la Pac
Par un communiqué du 12 mars, la Commission du débat public (CNDP) annonce une adaptation des modalités et du calendrier pour le débat sur la Pac, intitulé Impactons, «afin de respecter les mesures de précaution prises par les autorités» face à l’épidémie de coronavirus. L’assemblée citoyenne, qui devait se réunir du 27 au 29 mars, sera repoussée du 5 au 7 juin. La trentaine de débats qui étaient prévus dans les régions s’étaleront eux du 15 avril au 29 mai.
Le débat public en ligne, qui devait être arrêté le 23 mars, est par ailleurs prolongé jusqu’au 29 mars. La CNDP précise que les «débats maison» prévus peuvent continuer à être organisés «en téléchargeant le kit mis à disposition sur le site». Ces retards pourraient limiter l’influence des résultats de la consultation sur le plan stratégique national, que le ministère de l’Agriculture doit rendre fin 2020.
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