National | Par Didier Bouville

Coronavirus : agroalimentaire, transports, marchés alimentaires, Claas…

Graves perturbations aux frontières, selon la filière agroalimentaire de l’UE

Dans un communiqué commun, les organisations et coopératives agricoles de l’UE (Copa-Cogeca), le CELCAA (commerce agroalimentaire) et FoodDrinkEurope (industrie agroalimentaire) s’inquiètent, du fait de l’épidémie de coronavirus, de retards et de graves perturbations aux frontières nationales observés pour la livraison de certains produits agricoles et manufacturés, ainsi que pour la circulation des travailleurs qui fait craindre d’éventuelles pénuries de main-d’œuvre.

«Notre capacité à fournir de la nourriture pour tous dépendra de la préservation du marché unique de l’UE», préviennent-elles. Et de demander à la Commission européenne de tout faire pour assurer un flux ininterrompu de produits agricoles, mais aussi «de surveiller le prix des matières premières et du transport, ainsi que les pratiques commerciales déloyales». Les ministres de l’Agriculture de l’UE devraient avoir (à une date qui reste à déterminer entre le 23 et le 25 mars) une réunion en visioconférence pour apporter des réponses à ces inquiétudes.

Les poids lourds pourront circuler exceptionnellement «ce dimanche» (gouvernement)

«L’Etat accordera ce dimanche une autorisation exceptionnelle à la circulation de tous les poids lourds», annonce un communiqué de presse du ministère de la Transition écologique le 19 mars. Une mesure qui vise à «maintenir l’activité économique et le commerce alimentaire, notamment de produits secs que les Français ont massivement stockés cette semaine».

Dans ce communiqué, le gouvernement annonce une série de mesures pour «soutenir l’activité des professionnels du transport et de la logistique», mise sous tension par l’épidémie de coronavirus. Ainsi, afin de résoudre le manque de chauffeurs, «l’Etat encourage la mobilisation des conducteurs en activité partielle, en particulier via l’intérim.» Ces deux premières mesures répondent à des demandes formulées par les professionnels, notamment de la logistique et de l’agroalimentaire.

Parmi les autres mesures, certaines avaient été annoncées la veille dans un communiqué associant également le ministère de l’Agriculture: parution imminente d’un arrêté «relatif à la lutte contre la propagation du virus Covid-19 dans les transports» (voyageurs et marchandises), maintien de l’ouverture des services indispensables aux transports (garages, stations-service, aires de repos, etc.).

Didier Guillaume demande le maintien des marchés alimentaires

«Didier Guillaume rappelle que les marchés alimentaires de plein vent ou les halles doivent rester ouverts», indique un communiqué du ministère de l’Agriculture du 19 mars. «Les marchés et les halles sont tout aussi importants pour les consommateurs que les magasins, notamment pour la fourniture de produits frais», justifie-t-il, tout en recommandant de «diversifier son alimentation». Si les marchés doivent se tenir, c’est sous réserve de mesures d’hygiène stricte, comme «respecter un espace plus important entre les étals et d’organiser le respect des distances réglementaires entre les clients», ainsi que le respect des «gestes barrières lors de tout acte d’achat».

Plus tôt dans la journée, primeurs, fromagers, poissonniers, bouchers, charcutiers-traiteurs, ainsi que les producteurs et les grossistes alertaient, dans un communiqué, que «de nombreux maires prennent la décision de fermer les marchés de leur commune». D’après Frédérique Wagon, secrétaire générale de la Fédération des marchés de gros, interrogée par Agra Presse, «depuis le confinement, 300 marchés alimentaires ne se sont pas tenus car frappés d’arrêtés».

Pour maintenir les marchés dans de bonnes conditions, ils préconisent la mise en place de système de filtration à l’entrée, l’espacement des étals ou encore la mise en place de «rubans adhésifs ou cagettes au sol pour matérialiser la distance de sécurité de plus d’un mètre entre les clients».

Claas ferme temporairement ses usines françaises

Face à la pandémie de coronavirus, le leader de l’agroéquipement Class met ses usines à l’arrêt tout en maintenant le service aux clients, a-t-il annoncé le 18 mars. Les sites Claas Tractor (Le Mans) et Usines Claas France (Woippy) ferment temporairement leurs portes «jusqu’au 27 mars», selon un communiqué. Cette décision est motivée par des questions de sécurité des salariés et «les ruptures réelles et annoncées d’approvisionnement de fournisseurs», explique le groupe.

«Une activité minimale sera maintenue sur site (…) pour livrer les machines terminées dans la mesure du possible et préparer le redémarrage.» Les équipes commerciales restent mobilisées pour la continuité d’activité du réseau et des clients: elles réceptionnent et expédient des pièces tous les jours au départ des sites d’Ymeray et de Fresnes, d’après le communiqué. «Le service atelier, le service pièces et les livraisons, dans la mesure du possible, seront assurés par nos concessionnaires», ajoute Claas.

Stratégie «de la fourche à la fourchette» : la publication reportée à la fin avril

A cause – là encore – de l’épidémie de coronavirus, la publication de la stratégie «de la fourche à la fourchette», initialement prévue pour fin mars, a été repoussée au 29 avril, selon le dernier ordre du jour du collège des commissaires européens. La consultation inter-services du texte au sein de la Commission européenne vient de s’achever. Et sa consultation publique vient également d’être fermée.

Dans leur contribution, les organisations et coopératives agricoles de l’UE (Copa-Cogeca) demandent notamment que cette stratégie ne retarde pas l’adoption de la nouvelle Pac et ne crée pas de charges administratives supplémentaires pour les agriculteurs. La Commission européenne va maintenant étudier l’ensemble de ces contributions, avant de finaliser ses propositions concernant notamment les objectifs de réduction des phytos ou de hausse des surfaces en bio. Autre report annoncé par Bruxelles: celui de la stratégie de l’UE en matière de biodiversité pour 2030, qui voit également sa publication repoussée au 29 avril.

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