Aveyron | Par Bérangère Carel

Chasse-dégâts de gibier : pour l’application du nouveau protocole de lutte

Nicolas Albouy et Jean-François Fabry, présidents de la section chasse et dégâts de gibier de la FDSEA font le point sur les dégâts de gibier.

Photo d’archive © Volonté Paysanne


«Même si la pression de chasse est plutôt bonne en Aveyron, des secteurs sont tout de même en tension à cause du grand gibier. La première difficulté que nous rencontrons, c’est la reconnaissance de ces zones. Nous répétons encore qu’il faut absolument signaler les dégâts ! Les agriculteurs hésitent encore trop souvent pour ne pas créer des tensions localement. Il est vrai que toutes les sociétés de chasse n’ont malheureusement pas les mêmes moyens pour indemniser les dégâts. Sans ce retour, nous ne pourrons pas identifier les zones problématiques et solliciter l’administration et les chasseurs pour mettre en place les mesures appropriées. Nous rappelons que les déclarations de dégâts peuvent maintenant se faire par Internet directement sur le site de la Fédération des chasseurs de l’Aveyron.

Depuis mars 2023, nous disposons d’un nouvel outil de lutte avec la signature de l’accord entre la Fédération nationale des chasseurs, l’Etat et le monde agricole. Un nouveau protocole, comprenant entre autres du piégeage ou du tir à l’agrainage, peut être mis en place. En Aveyron cet outil peine à être mis en place. Nous travaillons activement à conclure un accord entre la fédération des chasseurs de l’Aveyron, la DDT et la FDSEA. Nous espérons que ces discussions aboutissent très bientôt. Un secteur comme Almont-les-Junies, en difficulté à cause des sangliers, pourrait servir de test pour mettre en place un nouveau protocole.


L’autre sujet qui nous mobilise concerne l’accroissement des dégâts liés aux blaireaux. Nous avons de plus en plus de remontées du terrain, mais pas de quantification possible. Ces dégâts n’étant pas indemnisés, les agriculteurs ne les déclarent pas. De plus le blaireau étant classé «gibier» et non «espèce susceptible d’occasionner des dégâts», on ne peut pas organiser de piégeage, sans accord réglementaire préalable. Pour faire reconnaître que cette espèce devient problématique, nous travaillons conjointement avec la Fédération des chasseurs de l’Aveyron qui constate officiellement les dégâts. Nous espérons que le blaireau pourra prochainement changer de classement et faire l’objet de mesures de régulation».

Propos recueillis par Bérangère Carel

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