Des agriculteurs de la FDSEA et des JA organisent aujourd’hui, vendredi 15 décembre, deux actions syndicales, devant les enseignes Leclerc, l’une à Villefranche-de-Rouergue, l’autre à Sébazac (photos), pour sensibiliser les consommateurs aux dangers des futurs accords de libre-échange CETA et MERCOSUR.
Selon les deux syndicats : « Alors que le CETA doit être ratifié prochainement par le Parlement français, que la signature de l’accord avec le Mercosur doit intervenir début 2018 et au moment de la cloture des Etats Généraux de l’Alimentation, la FNSEA appelle à une mobilisation nationale pour faire entendre au gouvernement que notre alimentation mérite des règles du jeu équitables.
Pour les éleveurs, ces traités commerciaux sont inquiétants car les importations de viande bovine négociées sont très importantes, plus de 200 000 tonnes. Elle ne peuvent pas arriver sur le marché français sans le déstabiliser et faire perdre de la valeur aux viandes françaises. Selon les estimations de la profession agricole, les fermes devront faire face à une perte de résultat colossale de l’ordre de 30 à 60 %. Les éleveurs subissant déjà une conjoncture compliquée depuis plusieurs années, cette perspective pourrait faire perdre à la filière 20 000 à 30 000 emplois en France (arrêt des fermes et baisse d’activité dans toute la chaîne de transformation).
Pour les consommateurs, les viandes canadiennes et sud-américaines sont issues de systèmes de production peu ou pas réglementés. Ces traités ne prévoient aucune harmonisation et exigence en matière de sécurité sanitaire, de bien-être animal, de protection sociale des salariés, de protection de l’environnement,… Par exemple, la Russie a annoncé recemment la suspension de ses importations de bœuf brésilien à la suite de la découverte de traces d’hormones de croissance dans ces viandes. Après l’affaire dite « de la viande avariée » qui a secoué le pays au printemps dernier, cette dernière annonce vient accabler le système de traçabilité des viandes du Brésil.
Alors que, au sein des Etats généraux de l’Alimentation, les consommateurs font part d’un grand intérêt pour le mode de production, la qualité et l’origine de leur alimentation, les accords du CETA et du Mercosur vont à l’encontre des attentes des français. Ces accords trahissent les consommateurs et soulignent l’incohérence des pouvoirs publics ».
Lire aussi dans la Volonté Paysanne datée du jeudi 21 décembre 2017.
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