Aveyron | Par eva dz
L’ADPSA a démarré la campagne de recrutement de son BPREA, pour la rentrée 2024/2025, prévue le 9 septembre. Aucun pré-requis n’est demandé pour l’entrée en BPREA en un an et pour le BPREA en 2 ans par apprentissage, un niveau CAP minimum est demandé.
Sept capacités sont validées pour le BPREA (6 capacités pour les personnes déjà diplômées avec une rentrée prévue le 7 octobre). Dès la prise de contact, les personnes intéressées pour suivre le BPREA bénéficient d’un accompagnement personnalisé pour définir leur orientation en fonction des profils, des objectifs, des disponibilités… et pour prévoir la prise en charge de la formation et leur rémunération pendant la formation. «Notre rôle est de bien orienter les candidats vers la formation adéquate et vers les dispositifs de prise en charge les plus adaptés à la situation de chacun», explique François Falip, formateur, chargé de recrutement à l’ADPSA. Sachant que le BPREA à l’ADPSA aborde aussi bien les productions «classiques» (bovins lait et viande, ovins lait et viande, caprins, porcs, maraîchage) que des productions plus confidentielles grâce à des partenariats avec d’autres centres de formation (aviculture, héliciculture, apiculture, viticulture…). Des options sont également possibles lors de la formation pour s’ouvrir à d’autres activités (agroforesterie, agritourisme…).
Le BPREA à l’ADPSA mixe les modalités de formation de septembre à juin : 8 à 10 semaines de stage dans des exploitations, formation à distance, formation en centre.
«Le public est aujourd’hui très diversifié. Sur les 40 stagiaires que nous accueillons chaque année, nous avons quasiment 40 parcours et projets !», souligne François Falip. Le public est plus ouvert également avec 50% de personnes hors cadre familial (en majorité en reconversion professionnelle) et 50% de femmes qui ont leur propre projet ou s’associent sur des projets existants familiaux.
Elles ont suivi le BPREA et se sont installées
Amandine Lemaître a décroché son BPREA à l’ADPSA en juin et s’apprête à s’installer, en 2025, en GAEC avec son conjoint, Jean-Philippe qui avait lui aussi suivi le BPREA à l’ADPSA en 2021/22. Tous deux sont maraîchers sur le secteur d’Espalion.
Ancienne orthophoniste et ancien chef de chantier, ni l’un ni l’autre n’est issu du milieu agricole. Ils ont profité de l’opportunité du fermage d’un terrain voisin pour se lancer. «Au début je suis partie sur le BPREA pour savoir si notre projet nous permettrait de vivre à 2 sur la structure. J’avais besoin de chiffrer mon projet mais aussi de découvrir le monde agricole. Pendant ces 9 mois de formation, j’ai beaucoup appris et j’ai aussi fait beaucoup de rencontres, de visites d’exploitations maraîchères, de systèmes novateurs… Ça m’a beaucoup rassuré ! Nous sommes en effet installés sur une toute petite surface d’1 ha», témoigne Amandine, qui prévoit de diversifier la quantité de légumes plutôt que de s’agrandir. «Le BPREA m’a aussi été d’une grande aide pour acquérir les compétences agricoles et de gestion d’une entreprise. L’équipe nous accompagne très bien dans notre réflexion et dans la mise en place d’un plan d’action, elle nous permet de nous recentrer. A partir de là j’ai pu entamer les démarches pour m’installer. Cette formation est une chance à saisir avant de se lancer», confie Amandine dont la formation a été prise en charge par la Région. Elle salue aussi le lien avec les organismes techniques, comme l’APABA pour le suivi de leur activité.
Fille et femme d’agriculteurs, Chrystèle Marty est auxiliaire de vie à l’ADMR du Lévézou. Elle a décidé de rejoindre son mari sur l’élevage de vaches laitières.
Pour acquérir la compétence agricole et bénéficier de la DJA, Chrystèle a suivi un BPREA à l’ADPSA. «Le métier d’agricultrice m’a toujours plu mais il n’y avait pas forcément la place sur la structure. Au départ à la retraite de mon beau-père, la question s’est posée… et je me suis lancée !». Installée depuis le 1er janvier, j’ai gardé un temps partiel à l’ADMR. Le dispositif Transition Pro de la Région a financé sa formation et permis de maintenir sa rémunération. «Retourner à l’école avec 2 enfants, et à 45 minutes de chez moi, ce n’est pas toujours évident ! Mais il y a quelques modules à distance qui allègent bien ! Le BPREA m’a permis d’approfondir mes bases même si 9 mois c’est accéléré, on voit beaucoup de choses et on ne peut pas suivre toutes les options. On manque un peu de pratique. Heureusement que je m’associe avec mon mari parce que je ne me sentirai pas capable d’assumer seule la ferme ! J’ai besoin encore de me perfectionner sur certains points techniques et pratiques. Par contre, sur la partie gestion et comptabilité, grâce à la formation, j’y vois clair. J’ai été bien accompagnée sur le montage de mon projet, les démarches administratives à réaliser…». Chrystèle a également beaucoup apprécié l’ouverture aux autres stagiaires : «Nous avons beaucoup échangé, nous nous sommes entraidés et chacun a partagé ses idées, c’est très enrichissant !».
Recueillis par Eva DZ