National | Par Didier Bouville
Suite au désengagement de l’Etat du co-financement des aides au maintien à l’agriculture biologique, les débats vont bon train. Le point de vue d’Etienne Gangneron, vice-président de la FNSEA, en charge de l’Agriculture Biologique (notre photo).
– Suite au désengagement de l’Etat dans le financement des aides au maintien de l’AB, quelles sont vos propositions ?
EG : «S’agissant des aides au maintien, l’Etat respectera tous les contrats passés au titre des campagnes PAC 2015 à 2017. L’aide au maintien n’est pas supprimée, mais confiée aux Régions, gestionnaires des aides du 2nd pilier. Celles-ci doivent assumer pleinement leurs responsabilités et travailler en lien avec les Agences de l’eau qui doivent davantage accompagner le développement de l’AB. Dans un contexte d’épuisement des crédits nationaux alloués au bio, la priorité doit être accordée à la conversion : c’est une phase difficile à gérer, au cours de laquelle l’agriculteur prend des risques techniques importants, sans vendre encore au prix du bio. De plus, en réponse à nos demandes, le crédit d’impôt bio sera maintenu en 2018. Nous soutenons l’amendement au projet de loi de finances qui prolonge le crédit d’impôt bio jusqu’à 2020, et qui porte son montant à 3 500 € (2 500 € aujourd’hui). Par ailleurs, la FNSEA continue d’agir pour accélérer le calendrier de paiements des aides.
– Comment voyez-vous l’avenir des soutiens à l’AB ?
EG : Les soutiens à l’agriculture biologique sont indispensables à son développement. Au sein de la Commission bio de la FNSEA, on ne s’interdit aucune piste de réflexion. Les perspectives d’une aide au maintien adaptée à la production et à la conjoncture, ou d’une aide conditionnée à la structuration de filière, font partie des pistes envisagées. Les services environnementaux de l’agriculture biologique étant reconnus, il pourrait également être imaginé dans le cadre des discussions sur la prochaine PAC de faire évoluer l’aide au maintien en «Paiement bio», intégré au 1er pilier. S’il convient d’accompagner au mieux les producteurs, c’est bien au marché de rémunérer les agriculteurs. Nous attendons des Etats généraux de l’alimentation qu’ils aboutissent à une meilleure répartition de la valeur entre les acteurs de la chaîne, y compris en AB. C’est la seule condition pour redonner aux agriculteurs les moyens de leur développement et un juste retour de leurs efforts».
LIre aussi dans la Volonté Paysanne datée du jeudi 30 novembre 2017.
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