Aveyron | Par Eva DZ

Bienvenue à la ferme «Les Ânesses du Carladez»

A Albinhac, commune de Brommat, sur les terres de ses grands-parents, Gary Calvinhac et sa compagne, Sarah Delalleau ont lancé leur élevage «Les Ânesses du Carladez». Nouvellement adhérent au réseau Bienvenue à la ferme, le jeune couple commercialise les produits de son élevage et propose des visites de fermes pendant tout l’été. Reportage à la découverte de cette production peu commune !

Sur la parcelle, les visiteurs circulent en toute tranquillité au milieu des ânesses !

Rendez-vous est donné devant l’église d’Albinhac qui se trouve juste en face le laboratoire de transformation et le point de vente des Ânesses du Carladez, dans la maison des grands-parents de Gary Calvinhac. Une quinzaine de personnes, essentiellement des familles en vacances dans la région, attendent le jeune éleveur pour une après-midi à la découverte de son élevage asin. Il guide le groupe, à quelques minutes de là, jusqu’à la parcelle où pâturent ses ânesses.
Avec sa compagne, Sarah, il a eu envie, il y a 4 ans, de travailler à son compte. Ni l’un, ni l’autre ne sont issus du milieu agricole mais Gary voulait revenir sur les terres de ses grands-parents, à Albinhac, petit hameau de la commune de Brommat sur le Carladez. «Intrigué» par l’élevage d’ânesses, le couple se forme en Corrèze chez un éleveur et se documente largement sur cet animal atypique. Et la formation initiale en cosmétique de Sarah les encourage à se lancer dans la fabrication de savons et de produits cosmétiques à base de lait d’ânesse.

Caresses, photos et brossage

La visite s’avère très instructive… Le jeune éleveur explique en détail, aux visiteurs attentifs, les différentes races d’ânes en France. «Ici nous travaillons avec des ânes communs, plus résistants et plus rustiques. Notre troupeau de 18 femelles et deux mâles (dont un sert à la reproduction en monte naturelle et l’autre, castré, est dressé pour les randonnées), compte 2 spécimens de race Ânes des Pyrénées», précise Gary. Trois ânesses sont nées sur l’élevage. Sur la parcelle, le public constate sans peur, que l’âne est un animal proche de l’homme, qui se laisse approcher sans souci, caresser, photographier ! Sous l’un des deux tunnels qui leur sert d’abris, Gary évoque les multiples utilisations de l’âne, un animal originaire d’Afrique du nord puis domestiqué et importé pour ses capacités.
«Notre métier consiste en trois missions : élever et éduquer nos animaux, transformer le lait d’ânesse et commercialiser les produits et enfin animer et sensibiliser comme nous le faisons aujourd’hui à travers des visites sur la ferme, des balades en calèche, de la randonnée», dit simplement Gary. Au fil de la visite, il propose aux enfants de brosser les animaux et prend le temps de répondre aux nombreuses questions sur l’alimentation des animaux nourris à l’herbe d’avril à octobre et au foin l’hiver (5 kg par jour par adulte) et qui s’abreuvent sur la parcelle grâce à une source (ils peuvent boire jusqu’à 30 litres par jour). Sur les soins apportés et notamment la taille des onglons et leurs petits bobos ! «Notre fléau ce sont les mouches car les ânes ont une peau très fine, notamment sur les pattes. Il faut bien surveiller les piqûres». Sur la longévité : un âne a une espérance de vie de 40 ans et une période de fertilité de 25 ans : «Notre plus vieille ânesse a 16 ans et la plus jeune est née ce printemps. Elles commencent à faire un petit à partir de 4 ans», précise Gary. Chacune porte un petit nom, et chacune a sa personnalité ! Les ânesses sont en chaleur 5 jours par mois et sont gestantes pendant 12 à 13 mois. Les saillies sont programmées pour avril-mai, «au moment où l’herbe est très riche et leur permet de produire beaucoup de lait».

1 litre de lait = environ 50 savons

Une fois par jour, Gary assure la traite des ânesses. «Sur les 8 à 10 litres de lait qu’elle donne par jour, nous en récoltons environ 1 litre par animal, le reste, elle sait le réserver à son petit ! Le sevrage est progressif jusqu’à 1 an». Un lait que Sarah transforme ensuite. «Le lait d’ânesse doit être transformé dans les 24h et peut aussi se congeler, ce qui permet pendant l’été, de ne pas transformer et de nous consacrer à l’accueil de visiteurs, à la commercialisation de nos produits. Et pendant les périodes plus calmes, nous fabriquons», explique Gary.

Une fabrication dont les différentes étapes sont bien détaillées de retour au point de vente, à partir de photos.
Dans la gamme des «Ânesses du Carladez» on retrouve aussi une crème hydratante et un shampoing solide. Pour trouver leurs produits, Gary et Sarah sont présents sur plusieurs marchés ainsi que sur divers événements (Fête de la Transhumance, Fête des fromages à Pailherols, Marché de Bercy). Ils les distribuent via un réseau de revendeurs locaux ainsi qu’à partir de leur site internet. «Nous allons développer les marchés de producteurs de pays très porteurs et réaliser davantage de visites à la ferme, depuis que nous avons rejoint le réseau Bienvenue à la Ferme», envisage Gary.

Eva DZ

Toutes les actualités

Sur le même sujet

La grande famille des deux coopératives Jeune Montagne et Thérondels était réunie jeudi 14 novembre pour officialiser leur fusion. Après 20 années d’Union, les deux structures de l’Aubrac et du Carladez ont en effet décidé d’aller plus loin en ne créant qu’une seule entité : Jeune Montagne. Une décision mûrement réfléchie depuis 2018 par les deux conseils d’administration. «C’est un grand plaisir de voir un vote à l’unanimité pour notre nouveau projet. Car il s’agit bien d’un acte de naissance !», a déclaré le président, Géraud Valadier aux côtés de Vincent Augeyre, sous le regard bienveillant de leurs prédécesseurs, André Valadier et Gilbert Cestrières et avec une pensée pour Antoine Verdier et Raymond Cayzac, anciens présidents de la coopérative de…