Réunie en assemblée générale vendredi 7 juin, l’union de coopératives BEVIMAC Centre Sud a présenté une activité, spécialisée dans l’export d’animaux vifs, en progression malgré la fermeture du marché algérien et un regain de valeur ajoutée pour les animaux destinés à l’Italie.
L’assemblée générale de BEVIMAC Centre Sud s’est déroulée vendredi 7 juin.
La stratégie de BEVIMAC Centre Sud, union des coopératives décidée il y a 9 ans, continue de porter ses fruits. Le débouché commercial vers les pays tiers bien que conditionné aux aléas géopolitiques et sanitaires, apporte une puissance d’achat aux coopératives adhérentes, CELIA, UNICOR notamment, et permet de capter une valeur ajoutée supérieure à celle des marchés européens. Pour Pierre Terral, le président, ces bons chiffres sont le fruit du savoir-faire connu et reconnu des équipes de BEVIMAC Centre Sud dans le monde de l’export des animaux en vif.
Cette tendance se traduit dans les chiffres de 2023, présentés lors de l’assemblée générale. L’Union de coopératives a commercialisé 133 140 animaux, soit une hausse de 3% en nombre de têtes. Le prix unitaire est lui aussi en augmentation de 6%, permettant à l’union de coopératives d’affichant un chiffre d’affaires qui pour la première fois, dépasse les 200 millions d’euros. Ce regain d’activités est porté par le développement des achats extérieurs. «Ces achats extérieurs, portés par notre filiale BEVIMAC International, permet de satisfaire la demande algérienne en génisses laitières et de contrecarrer les effets de la décapitalisation dans les cheptels de nos coopératives adhérentes», explique Pierre Terral. «Cette offre complémentaire à celle de nos coopératives adhérentes permet de renforcer nos relations commerciales avec de nouveaux clients», ajoute le directeur, Hervé Chapelle.
Complément de prix
Une bouffée d’oxygène bienvenue pour BEVIMAC dans un contexte géopolitique et économique difficile : «l’activité vers les pays tiers a connu un recul sensible sur cet exercice, du fait de l’impossibilité d’exporter vers l’Algérie du bétail d’engraissement», avancent les responsables de BEVIMAC. En effet aucune licence d’importation n’a été octroyée par les autorités algériennes sur les 8 premiers mois de 2023 et depuis fin septembre, l’apparition de la MHE en France a de nouveau fermé le marché algérien. Ainsi si l’Algérie représente en 2023, 10% des animaux commercialisés par BEVIMAC, la destination affiche une baisse de 63% par rapport à 2022 ! «Notre principal débouché reste l’Italie (71%/+11%), suivie de l’Espagne (12%) dont la demande évolue vers des animaux plus lourds qui nous correspondent bien !», salue Pierre Terral, citant aussi quelques destinations en progression comme la Grèce, la Tunisie, la Pologne.
Le résultat positif permet à l’union de coopératives de reverser, une fois de plus cette année, un complément de prix aux adhérents d’1,29 million d’euros et de reverser sous forme de parts sociales d’épargne et au prorata des apports, la quasi-totalité du résultat distribuable (soit 129 472 euros), consolidant ainsi les fonds propres de l’union.
Plus value
Parmi les chiffres des exportations françaises (douanes à décembre 2023), BEVIMAC tient une bonne place sur l’échiquier du marché de l’export en pesant pour près de 10% (mâles) et 22% (femelles) sur l’Italie, pour 37% sur l’Algérie, 30% sur l’Espagne, 29% sur la Grèce et 23% sur la Tunisie. Et 39% en génisses de repro sur l’Algérie notamment. Et pour sécuriser sa chaîne logistique pays tiers, BEVIMAC a augmenté sa participation dans la SARL SEPAB, qui gère le port de Sète, en détenant désormais 15 parts (sur 111).
«Même si le contexte économique reste difficile, on le voit par la baisse du potentiel d’engraissement en Italie, la soumission du marché des pays tiers aux aléas politiques et sanitaires, nous allons tout faire pour conserver nos positions sur l’Italie et continuer à nous développer sur les pays tiers», a résumé Pierre Terral. Sur le début d’année, BEVIMAC s’est aussi essayé à la vente de viande en carcasses pour tester une nouvelle opportunité de marché et contrecarrer un peu la baisse du marché en vif et ses difficultés. «Nous avons besoin de capter de nouveaux marchés pays tiers, de nous ouvrir à de nouvelles catégories d’animaux pour créer de la valeur ajoutée en plus», encourage Pierre Terral, qui ne cache pas ses inquiétudes face à la résurgence de la MHE et de la FCO et à la poursuite de la décapitalisation du cheptel allaitant.
Eva DZ