Aveyron | Par eva dz
La Chambre d’agriculture, la FDSEA et JA s’associent à la campagne nationale Bio réflexe pour relancer la consommation de produits issus de l’agriculture biologique. Leur objectif : reconquérir le cœur des consommateurs pour retrouver de la valeur ajoutée sur leur exploitation.
Après une période faste jusque dans les années 2020, la consommation de produits sous le label Agriculture Biologique marque le pas. Des ventes en recul en GMS comme dans les magasins spécialisés, une offre moins importante au profit d’autres produits et un recul de la valeur des ventes dans un contexte inflationniste… Ce contexte inquiète les producteurs engagés dans le label AB, d’autant que l’explosion des coûts de production, la sécheresse… ont engendré des coûts supplémentaires qui n’ont pas été compensés par une hausse du prix de leurs produits, bien au contraire…
Loin de baisser les bras, les responsables professionnels de la mission AB de la Chambre d’agriculture, de la section spécialisée de la FDSEA et les JA sont déterminés à défendre leurs produits, leur label. Bien décidés à reconquérir le cœur des consommateurs, ils s’associent à la campagne nationale Bio réflexe, à l’occasion du Printemps Bio. Réunis sur l’exploitation de David Argentier, responsable de la mission bio à la Chambre d’agriculture, Florence Bouyssou co-présidente de la section bio FDSEA accompagnée de Nadine Izard et Dominique Leclerc, également producteurs de lait de vache en AB, ont pris le temps d’expliquer, de rappeler ce qu’est l’Agriculture Biologique, les engagements de ce label… «Cette campagne a pour but de rassurer le consommateur», ont-ils introduit, alertés par l’Agence Bio sur la défiance croissante des consommateurs envers les labels alimentaires de qualité et environnementaux et le manque d’informations des Français sur le bio.
(Re)présenter aux consommateurs les valeurs et fondamentaux de l’agriculture biologique ; (ré)affirmer l’ancrage de la bio au territoire aveyronnais et (re)mettre en avant les progrès apportés par les pratiques de l’agriculture biologique sont les objectifs des messages portés par les producteurs. «Parmi tous les labels et marques qui existent, les consommateurs sont un peu perdus, nous voulons leur rappeler ce qui différencie nos produits sous label Bio de l’agriculture conventionnelle», explique Florence Bouyssou. «Il ne s’agit pas d’opposer les systèmes mais simplement de rappeler ce que l’on fait, pourquoi on le fait et comment on le fait», ajoute-t-elle.
Retrouver la confiance des consommateurs
Florence, Dominique, Nadine comme David, qui vivraient l’arrêt du Bio sur leur ferme comme un échec, veulent y croire : «Nous pouvons faire reprendre confiance au consommateur en notre agriculture, nous avons tous les arguments en main…», avancent-ils. Faire repartir la consommation serait un premier pas… Le second serait de faire appliquer comme il se doit le principe de la loi EGALIM qui impose 20% de produits AB dans la restauration collective : «l’objectif est de rééquilibrer l’offre et la demande, de remettre le bio à sa place et à son juste prix, tout simplement», résument les responsables professionnels.
Plusieurs événements seront déclinés jusqu’à l’automne et notamment le 23 septembre, journée européenne de l’Agriculture Biologique : jeu concours sur les réseaux sociaux, rencontres avec des éleveurs engagés, spots radios… «Cette campagne va nous permettre de rappeler les valeurs de l’Agriculture Biologique, celles qui animent les plus de 1 000 exploitations engagées dans notre département (et plus de 13 000 en Occitanie). De retrouver le contact avec les consommateurs», poursuivent les responsables professionnels qui avouent s’être «laissés porter» par une croissance à deux chiffres du bio dans la dernière décennie. «Aujourd’hui, nous reprenons en main notre destin… Nous voulons réaffirmer l’agriculture que nous voulons pour demain, une agriculture plus vertueuse, en lien avec son environnement», concluent David, Florence, Nadine et Dominique d’une même voix.
Eva DZ
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