Aveyron | Par Jérémy Duprat

1000 fermes bio : symbole d’un retour du «partenariat avec la terre»

Le palier des 1000 fermes bio en Aveyron ? Mission accomplie ! L’APABA a organisé une rencontre au sein de la plus ancienne ferme AB du département, avec Gilbert Espinasse. Ancien propriétaire, il a aujourd’hui laissé la main à son fils Vincent et Gildas Dousset.

1000 tout rond. 1000 fermes certifiées Agriculture biologique en Aveyron. Cette milième ferme bio, c’est celle de l’élevage des Templiers à La Cavalerie. Des bovins Highland Cattle et des porcs Mangalitza y sont élevés. Des colis en vente directe sont proposés, mais aussi des spécimens reproducteurs. «L’élevage y est extensif et en plein air, presque sauvage. Les animaux ne reçoivent aucun complément alimentaire pour l’engraissement. Ils prennent le temps de grandir à leur rythme. Le fourrage et les céréales sont produit sur la ferme de manière raisonnée avec le moins de travail de terre possible afin de préserver la faune souterraine. C’est donc logique qu’aujourd’hui je me suis décidé à faire certifier mon élevage en agriculture biologique. Je suis heureux de voir qu’avec ces 1000 fermes installées en bio en Aveyron, les méthodes agricoles reviennent à un travail en partenariat avec la terre. Afin que celle-ci puisse non pas nous donner toujours plus, mais bien ce qu’elle a de meilleur», se réjouit Loïc Saint-Martin.

Pour marquer cette date d’une pierre blanche, l’APABA a organisé un point presse chez le GAEC Nature bio de Sévignac, à Druelle-Balsac. Ferme bio depuis 1968, elle est la plus ancienne encore en activité sur le département. «Ma plus grande satisfaction aujourd’hui, c’est de voir que notre ferme continue de fonctionner. Elle prospère alors qu’elle existe depuis la fin du 16ème siècle, selon ce que je sais de ma famille. J’y suis resté, j’ai perpétué cela, et mon fils après moi. Je me suis lancé en 68 dans l’agriculture biologique, contre vent et marée. À cette époque, ce n’était pas vraiment un choix bien vu de la part du monde agricole. Mais nous nous sommes tout de même lancés avec ma femme. Il a fallu attendre 7 à 8 ans avant d’avoir des résultats corrects. Pour moi, l’agriculture c’est le culte et le respect de la terre. C’est le fondement éthique de l’agriculture biologique», estime Gilbert Espinasse.

Aujourd’hui, la ferme produit du lait de brebis pour la Bergerie de Lozère. Des produits ultrafrais y sont produits, surtout du yaourt. En parallèle, pour diversifier la production, le GAEC produit des patates, ensuite vendues en vente directe, à des particuliers, à des magasins ou à la restauration collective. Ici, avec 250 brebis sur 57 hectares, personne n’imagine l’agriculture sans l’aspect biologique. «Le bio c’est un acte militant. Tant pour nous les agriculteurs que pour les consommateurs. Nous produisons quelque chose qui cherche à respecter la terre. Et nous voyons que c’est un modèle qui marche. Sur la commune de Druelle-Balsac, 20% des fermes sont en AB. La moyenne d’âge est autour de 31 ans. Sur 6 installations en bio, 3 se sont faites hors-cadre. Comme ce fut le cas pour moi», remarque Gildas Dousset. Arrivé de Loire-Atlantique, il s’est installé au sein de la ferme pour remplacer la mère de son compère Vincent Espinasse. Au nombre de 407 en 2010, les fermes bio sont aujourd’hui 1000 en Aveyron. Au total, ce sont 74 189 hectares qui sont concernés dont 7787 en conversion. 14% du total des surfaces agricoles du département sont en bio.

Jérémy Duprat

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