National | Par Didier Bouville
Plus de 1 500 agriculteurs (dont 200 Aveyronnais) et élus, maires, députés et sénateurs étaient réunis ce lundi 14 novembre à Montauban, « sur les terres du ministre de l’aménagement du territoire, précisément absent pour rencontrer ceux qui font vivre tous les jours nos territoires », indiquent la FRSEA et JA Occitanie dans un communiqué.
« La façon dont cette réforme nous est imposée est inacceptable. Non seulement, on nous enlève des soutiens spécifiques aux zones à handicap naturels alors que les pentes et les cailloux sont toujours autant handicapants. Mais en plus, on n’est incapable d’obtenir la moindre explication sur la formule magique qui a servi à définir si telle ou telle zone était pentue ou caillouteuse…
Après un défilé qui s’est déroulé dans le respect, les responsables agricoles de la FRSEA et des JA d’Occitanie et de quelques départements limitrophes ont été reçus en Préfecture. Le principe d’un rendez-vous avec le ministère a été obtenu. Nous voulons de la transparence sur les données de classement, nous voulons travailler sur les anomalies, nous voulons que toutes les zones à handicap naturel de notre région restent soutenues.
La manifestation de Montauban était une étape. Si cela s’avérait nécessaire, nous renouvèlerons l’opération, à Toulouse, et certainement moins sagement », conclut le communiqué.
Des agriculteurs déterminés
Plus de 1 500 agriculteurs, accompagnés d’une centaine de tracteurs, ont donc manifesté à Montauban, ce 14 novembre, à la suite de la parution d’un projet de modification du zonage donnant accès à l’Indemnité compensatoire de handicap naturel (ICHN).
La manifestation organisée par les Jeunes agriculteurs et la FRSEA d’Occitanie s’est arrêtée devant la préfecture de Tarn-et-Garonne pour y déverser du lisier.
Les CRS sont intervenus avec des lances à eau et des gaz lacrymogènes. Elle s’est soldée par quelques incidents, devant la préfecture du Tarn-et-Garonne, dont des agriculteurs ont tenté de pousser les grilles.
«Le 22 septembre dernier, le ministère de l’Agriculture a publié un projet de zonage qui risque d’exclure 1 058 communes actuellement classées en Occitanie », souligne la FDSEA de Haute-Garonne, interrogée par l’AFP.
«Pour les agriculteurs concernés, c’est un véritable couperet. L’ICHN par exemple représente entre 7 000 et 12 000 euros par an et par actif: c’est le salaire de l’éleveur qui disparaît. Se rajoute à cela des aides à l’installation revues à la baisse», détaille Philippe Jougla, président de la FDSEA haut-garonnaise.
Lire aussi dans la Volonté Paysanne datée du jeudi 17 novembre 2016.
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