National | Par Didier Bouville
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A Saint-Genès-Champanelle, dans le Puy-de-Dôme, ce jeudi 25 janvier, le président de la République a tenu à prononcer des vœux spécifiques au monde agricole, faisant le point sur les sujets importants comme la loi issue des Etats généraux de l’alimentation, mais aussi la future PAC ou les accords de libre-échange…
La présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, a réagi au discours d’Emmanuel Macron, saluant « des choses très concrètes », comme l’épargne de précaution, les dispositifs assurantiels défendus par le président, ou encore la loi à venir suite aux Etats généraux de l’alimentation et qui devrait reprendre l’essentiel des propositions du secteur agricole.
« Bien sûr, nous vérifierons si les annonces sont tenues », a-t-elle prévenu, mais « le discours était attendu pour redonner de l’espoir sur les prix », un sujet sur lequel le volontarisme du président de la République semble prouvé.
Néanmoins, certains points restent problématiques, comme « celui des zones défavorisées simples, avec des territoires qui sont aujourd’hui classés et qui risquent de quitter ce zonage, et donc de perdre l’aide financière, ce qui serait catastrophique », indique la présidente de la FNSEA.
Jeunes agriculteurs a également salué, dans un communiqué du 25 janvier, des « engagements clairs », s’inquiétant cependant de la vision du président de la République concernant les accords commerciaux internationaux et sur l’avenir de l’ICHN.
« Nous aurons besoin d’un suivi actif des engagements pris aujourd’hui mais aussi d’un Etat qui traite l’agriculture de façon spécifique à l’échelle nationale comme internationale », a commenté Jérémy Decerle, président de JA.
Mercosur : la FNB regrette un changement de cap d’Emmanuel Macron
C’est avec « stupeur » et «colère» que «les éleveurs réunis au sein de la Fédération nationale bovine ont pris acte, aujourd’hui, de la déclaration du Gouvernement de sacrifier leur secteur pour conclure un accord dans les tous prochains jours», a déclaré la FNB dans un communiqué diffusé à la suite des vœux prononcés par Emmanuel Macron auprès du monde agricole.
Le président avait en effet promis, en octobre, de revoir les conditions de négociations entre l’UE et le Mercosur, un accord qui risque de faire entrer des dizaines de milliers de tonnes de viande bovine sud-américaine en Europe.
Or, le président a finalement affirmé le 25 janvier sa volonté d’aller vite, vers la conclusion d’un accord comprenant des contingents d’importation de viande bovine.
«Nous déplorons l’incohérence totale dont fait preuve le Gouvernement qui déclare, dans le même temps, vouloir valoriser un modèle d’élevage français durable, herbager, vertueux, aux garanties incomparables sur le plan sanitaire et efficace dans la lutte contre le changement climatique… et importer de façon massive des viandes répondant à des standards opposés», a commenté Bruno Dufayet, président de l’organisation, demandant une clarification de la part du ministre de l’agriculture invité à leur congrès le 8 février.
Lire aussi dans la Volonté Paysanne datée du jeudi 1er février 2018.
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