National | Par Didier Bouville
Effets collatéraux et imprévisibles de la période de confinement sur le marché de la viande ovine : la baisse des importations et la hausse des cours de l’agneau. Faute de concurrence, ces derniers augmentent depuis le printemps pour atteindre la première semaine de septembre 6,99 €/kg équivalent carcasse.
C’est un niveau historiquement élevé, dont profitent pleinement les éleveurs, puisque la production croît aussi (+ 22 % en juillet sur un an). Sur sept mois, 51 240 tonnes équivalent carcasse ont été produites, soit 2 % de plus qu’en 2019. La conjoncture favorable des prix est appelée à durer car la production française est structurellement déficitaire.
«En juillet dernier, les importations d’agneaux vivants ont été multipliées par trois et les envois, de viande ovine comme d’ovins vifs, étaient en retrait», remarque l’Institut de l’élevage (Idele). «Certes les envois britanniques devraient augmenter de façon saisonnière au second semestre, analyse l’Idele. Mais il reste à voir si le disponible au Royaume-Uni sera suffisant».
Par ailleurs, les exportations irlandaises sont en retrait et la Nouvelle Zélande expédie de grandes quantités de viande à la Chine. En effet, l’ex-empire du milieu ne s’approvisionne plus auprès des pays fortement touchés par le virus de la Covid et auprès de l’Australie avec laquelle elle est engagée dans un conflit diplomatique, rapporte l’Idele. Mais l’île-continent volontairement en retrait sur les marchés, reconstitue son cheptel ovin après plusieurs années de sécheresse.
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