Aveyron | Par Eva DZ

Valentin Fournial, futur éleveur Aubrac, porté par la dynamique locale

Valentin Fournial finalise son parcours d’installation. Début 2026, il devrait prendre la suite de son père, Jean-Louis sur l’élevage Aubrac familial à Greffeuille sur la commune de Saint Chély d’Aubrac.

Valentin Fournial va concrétiser son installation sur la ferme familiale, à Greffeuille, sur la commune de Saint Chély d’Aubrac, début 2026.

La Volonté Paysanne l’avait rencontré il y a 4 ans lorsque Valentin était en 1ère CGEA au lycée de Saint Flour. Depuis, il a continué son bonhomme de chemin pour concrétiser son projet de toujours : s’installer sur la ferme familiale. Ce sera chose faite en janvier prochain !
A l’issue de son bac pro CGEA, Valentin s’était déjà forgé un bon CV ! 3ème place avec son équipe du lycée au Trophée international de l’enseignement agricole au Salon de l’agriculture où il a assuré l’épreuve en ring de contention avec une vache Aubrac, des stages dans plusieurs élevages sélectionneurs Aubrac mais aussi en brebis laitières, à la coopérative CELIA et à l’Union Aubrac… Il a ensuite réussi son BTS ACSE à l’ADPSA, faisant le choix de l’apprentissage en 2 ans, dans un élevage sélectionneur Aubrac, au GAEC Dijols de Linars, à Curières, à quelques kilomètres de chez lui. «J’avais envie de démarrer dans la vie pro et l’alternance est un bon compromis !», sourit Valentin. «Le rythme d’une semaine sur deux assure une bonne liaison entre la théorie que l’on voit en cours et la mise en pratique directe dans un élevage», explique le jeune homme.
La sélection est une passion chez lui. La station d’évaluation de la race Aubrac sur la commune de Saint Chély est en effet à deux pas de la ferme familiale. Et Valentin, dans les traces de son père, Jean-Louis, très impliqué dans le syndicat local de la race qui assure les repas lors des ventes des taureaux à la station, a assisté à toutes les éditions !

Il suit également avec attention les concours Aubrac où il aide ses copains éleveurs, où il fait aussi quelques repérages et fait ses premiers pas avec le troupeau familial inscrit au Herd Book. Il a exposé ses premiers animaux sur le cantonal à Saint Chély et garde un grand souvenir de son premier Départemental, en 2022 à Brameloup sur son canton. Valentin est motivé pour s’impliquer : «nous sommes une bande de bons copains sur le canton. On se retrouve régulièrement dans l’année pour préparer le concours cantonal, les repas à la station… et partager de bons moments tout simplement !», glisse-t-il, ravi de cette solidarité locale.
Et même si en raison de la situation sanitaire, le concours Aubrac de Saint Chély (tout comme celui de Laguiole samedi dernier) n’a pas pu se tenir, le repas des éleveurs en soirée a été maintenu : «Il nous tenait à cœur de pouvoir nous retrouver pour maintenir cette dynamique locale», appuie le jeune éleveur.


Des progrès bien définis


Sur la ferme familiale, il s’inscrit dans la continuité : le troupeau de 45 mères Aubrac est mené pour moitié en race pure pour développer la génétique et pour l’autre moitié en croisement afin de valoriser les vaches de réforme. La progression du cheptel est réalisée grâce à l’achat de taureaux exclusivement chez des éleveurs sélectionneurs du berceau sur des critères que Valentin a déjà bien définis. «Je veille au développement musculaire, à l’ouverture du bassin pour la facilité de vêlage, sans oublier les qualités maternelles et bien sûr je cherche aussi des animaux avec une qualité de race, qui me plaisent !», sourit l’éleveur.
Il est conscient aussi des points à améliorer comme les aplombs. «Dans notre bâtiment encore en travée, que j’espère à moyen terme adapter, c’est un point primordial sur lequel je dois encore progresser», analyse-t-il. Des progrès qui lui permettront, Valentin l’espère, de développer la vente d’animaux reproducteurs. «C’est un objectif à moyen terme et les concours m’y aideront aussi ! Mes premières participations aux Départementaux à Brameloup et Laissac m’ont permis d’identifier mes marges de progression pour un jour, décrocher des prix à un niveau supérieur».
Cette année à Saint Chély, il devait s’essayer à son premier prix d’ensemble : «Nous avions prévu de proposer à des éleveurs qui se lancent un prix d’ensemble sur quelques animaux. L’idée est de donner une chance à tous dans l’esprit très familial de notre cantonal sans réelle compétition ! Ce n’est que partie remise !», relativise Valentin.
Porté par la progression de la race Aubrac, par les cours positifs de la viande, par les installations des copains, Valentin se dit «motivé» : «nous avons aussi la chance d’avoir des filières de qualité, comme le Bœuf Fermier Aubrac, des valeurs sûres qu’il faut maintenir car on ne sait pas de quoi demain sera fait»… faisant référence aux incertitudes occasionnées par les aléas sanitaires.

Eva DZ

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