National | Par Didier Bouville

Usage de l’eau : la discorde se poursuit

L’avis sur la gestion et l’usage de l’eau en agriculture a été adopté le 23 avril à 103 votes pour, 21 contre et 46 abstentions au CESE, le Conseil économique, social et environnemental. Le groupe agriculture du CESE, qui rassemble des d’organisations majoritaires de l’agriculture, a voté contre, et s’est réjoui d’avoir obtenu des votes d’abstention de représentants des entreprises, de l’artisanat, de la CGPME et des professions libérales et cadres.

Christiane Lambert, vice-présidente de la FNSEA résume les trois points de divergence majeurs. D’abord, la création ou la majoration, prônée par l’avis, de trois taxes (nitrates, phytosanitaires et sur les prélèvements d’eau). Ensuite « l’idéalisation des solutions alternatives » et un certain angélisme dans les propositions de protection des captages. La FNSEA estime que cet avis dresse en filigrane « le procès d’un modèle agricole » et fait « abstraction des contingences du moment ». Une satisfaction, malgré tout : celle que cet avis ait été « l’un des plus mal votés du CESE », exprimant une « fracture ».

L’association générale des producteurs de maïs (AGPM) dénonce pour sa part une « écologie punitive ». Et d’insister : « Le raisonnement des engrais et des phytos est un objectif poursuivi par la profession agricole depuis des années ». Pour eux, les propositions de créer une taxe sur les engrais azotés, d’augmenter la taxe sur les phytos, « voire interdire des produits de protection des plantes sur les territoires « les plus sensibles » » sont des « préconisations faciles ». De plus, elles ont un « impact négatif » sur la compétitivité des exploitations. L’avis propose également le remplacement du maïs par « des modèles plus efficients pour l’utilisation de l’eau ». Selon l’AGPM et Irrigants de France, c’est « un véritable non-sens quand on sait que le maïs est la plante la plus efficiente en eau. » Les deux signataires du communiqué en appellent « à une politique cohérente à l’échelle nationale, s’appuyant sur une approche de gestion territoriale, et faisant place au pragmatisme loin de tout dogmatisme. »

eau+CESE+agriculture

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