Aveyron | Par eva dz
La Direction Régionale de l’Agriculture, de l’Alimentation et de la Forêt, la Région Occitanie, la Chambre régionale d’agriculture et le GIE Elevage Occitanie ont signé le Contrat de filières animales d’Occitanie au GAEC des Etoiles à Centrès.
L’événement vient souligner un long travail régional initié en 2019. Ce contrat formalise les objectifs de développement de l’élevage régional, avec en horizon : 2027. Initié en COREL, le Comité d’Orientation Régional de l’Elevage, avec environ 70 partenaires mobilisés et 11 filières représentées, ce projet stratégique est issu d’une volonté de coordonner les énergies, les projets et les financements.
De ce travail collectif découlent quatre axes thématiques déclinés en 13 fiches action. Le premier axe concerne l’amélioration du revenu des éleveurs. Pour Jacques Molières, président du COREL et du GIE Elevage, «il est possible de créer de la valeur ajoutée en donnant une identité forte aux produits». Sur le sujet, Denis Carretier, président de la Chambre régionale d’agriculture, affirme que l’effort collectif doit se porter sur les marchés. «Il faut bien sûr structurer les marchés de proximité, notamment pour le Bio, mais nous devons aussi développer et encadrer l’export». Vincent Labarthe, vice-président de la Région Occitanie, met quant à lui l’accent sur la diversité et la complémentarité des produits régionaux, «des atouts enviés par les autres régions, même celles qui ont des sols plus profonds !». Le DRAAF, Florent Guhl, a rappelé les investissements publics passés et à venir. «Le plan de relance de 12 millions d’euros en Occitanie avait pour objectif de redonner un élan économique dans les territoires, en permettant à tous d’émarger, petites comme grosses structures. Le plan France 2030 induira une enveloppe de 2,9 milliards d’euros pour les filières agroalimentaires de la région, avec un objectif principal : augmenter le revenu des agriculteurs».
Le second axe concerne la durabilité des exploitations agricoles, dont le pilier, selon Jacques Molières, est : «l’équilibre entre économie, territoire et environnement». La Région met en place des contrats d’agriculture durable, dont le but est d’accompagner des projets de transition. «Ces contrats ne s’adressent pas qu’à l’Agriculture Biologique», tient à préciser Vincent Labarthe. Concernant la valorisation du verdissement des pratiques, Denis Carretier propose malicieusement, mais non moins convaincu, l’adage suivant : «Tout ce qui est vert est cher».
L’autre enjeu majeur de cet axe est l’adaptation aux changements climatiques. Florent Guhl rappelle l’engagement de l’Etat à travers le Varenne agricole de l’eau et de l’adaptation au changement climatique, conclu le premier février dernier. «L’accès à l’eau est un défi pour lequel nous devons rapidement trouver des solutions. Les acteurs régionaux sont très actifs sur ce sujet».
Le troisième volet du contrat de filières recouvre la complémentarité entre élevage et territoire. Cela concerne par exemple la structuration des marchés locaux, ou encore l’autonomie alimentaire des exploitations. Sur ce dernier point, Jacques Molières propose comme exemple «des partenariats intra régionaux entre éleveurs et céréaliers, notamment au niveau de la production de protéine». Il poursuit plus globalement au sujet de l’impact de l’élevage sur l’économie régionale. «L’agroalimentaire est le premier pôle économique et premier employeur d’Occitanie. L’élevage pèse 35% du secteur». Vincent Labarthe confirme cette influence. «Et que seraient nos paysages, et donc le tourisme, sans élevage ?»
La dernière orientation de travail concerne le renouvellement des générations d’éleveurs. Si tous les acteurs s’accordent à dire que les axes précédents influent sur celui-ci, Vincent Labarthe rappelle les implications de la Région sur l’installation et la transmission. En effet la Région cofinance le CEFI et a mis en place en 2018 un dispositif d’accompagnement financier des installations hors DJA : le Pass installation. «Il faut pallier le manque de candidats dans la cadre familial. Nous avons à cœur d’accompagner des projets issus d’un second plan de carrière. Il s’agit bien souvent de projets sérieux et mûrement réfléchis», affirme le vice-président.
Ce contrat de filières concernant spécifiquement l’élevage, est le premier en son genre. «Nous espérons fortement que les autres filières agricoles d’Occitanie suivront cet exemple, fruit d’un travail collectif entre la profession, la Région et l’Etat, et qui démontre une volonté commune d’aller de l’avant !». C’est le vœu que formule le président de la Chambre régionale d’agriculture.
Bérangère Carel