Un cœur de gamme pour valoriser la viande bovine [point de vue]
Suite à une rencontre interprofessionnelle, la FNB propose à la grande distribution de s’engager pour la création d’un cœur de gamme des races allaitantes en vue d’une revalorisation aux producteurs. Les premiers contacts ont été pris en Aveyron. Le point de vue de Valérie IMBERT (notre photo), présidente de la section bovins viande FDSEA.
A quoi va servir cette nouvelle démarche Cœur de gamme ?
«Apporter du prix aux producteurs ! C’est bien l’objectif ! Pour la FNB, cette démarche est un peu celle de la dernière chance pour que les producteurs puissent bénéficier d’un prix qui couvre leur coût de production et leur apporte un revenu. Alors que l’aval se restructure, nous devons nous organiser, nous prendre en main pour que nos races allaitantes se différencient et soient valorisées.
En quoi consiste cette démarche ?
Concrètement, nous nous tournons vers la distribution pour qu’elle s’engage à mettre en place un cœur de gamme des races allaitantes dans ses magasins, en s’approvisionnant selon un cahier des charges précis sur l’âge des animaux, les poids carcasse, la conformation et l’état d’engraissement.
En Aveyron, nous avons travaillé sur une grille à partir des cours de 2013, une année plutôt favorable pour le marché de la viande. Nous misons sur une maturation de 7 jours minimum, sur un âge maximum de 10-12 ans et une conformation R=. Notre objectif est de revaloriser le milieu de gamme et surtout de sortir du système de cotation sur lequel Bigard a la main mise, pour récupérer la valeur ajoutée dans les exploitations.
Comment se met-elle en place ?
Une rencontre s’est déroulée au niveau national entre la profession et les centrales d’achat pour présenter notre projet. Et chaque département est chargé de rencontrer les enseignes locales, de les informer et de les convaincre de s’engager. Ce ne sera pas simple mais je suis plutôt optimiste au vu de nos deux premières rencontres avec les directeurs de Géant Casino et Leclerc à Rodez. Tous deux se sont montrés ouverts à la démarche en s’appuyant sur la valorisation de la viande locale, ce qui plaît beaucoup aux consommateurs. D’ailleurs, nous avons remarqué avec plaisir que dans les rayons, notre combat pour l’étiquetage a porté ses fruits puisque l’origine France est mise en valeur. Nous devons nous appuyer sur cette communication des enseignes envers la viande locale, de qualité pour les faire adhérer à notre projet. D’autres départements en France ont aussi démarré. Et en Aveyron, nous comptons rencontrer d’autres enseignes».
Eva DZ
Lire aussi dans la Volonté Paysanne datée du jeudi 5 mai 2016.
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