Aveyron | Par La rédaction

Un capteur pour évaluer le stress thermique et l’ambiance du bâtiment 24h/24

Par le biais du groupe expert Optilait et avec la collaboration du Rhône conseil élevage, le service bovin lait de l’Aveyron a testé un capteur connecté pour évaluer le stress thermique subi par les animaux dans leur milieu de vie.

Depuis le 15 juillet, la ferme de Bernussou a bénéficié de prises de mesures en continu à l’aide de capteur innovant développé avec une start-up et non encore commercialisé. Les différentes données mesurées par ce capteur croisées avec les données du contrôle de performance permettent d’évaluer l’effet du climat sur le troupeau et la production mais aussi d’agir rapidement pour améliorer le confort des animaux. Afin de pouvoir étudier au mieux le ressenti des animaux, le capteur a été posé au milieu des logettes du bâtiment et à hauteur des vaches.
L’affichage des données consultables en instantané sur une application permet de surveiller l’évolution de plusieurs critères. Voici les exemples de données et les conclusions que l’on peut retirer du capteur après 2 mois de prise de mesures sans mise en place d’actions correctives (du 15 juillet au 15 septembre).

Température ambiante

Dés que l’on dépasse 23 degrés, les animaux commencent à subir des effets liés au stress thermique :
Perte d’ingestion et de production (taux et lait),
Des animaux qui restent debout pour se ventiler et qui se regroupent sur les zones les plus humides et ventilées mais pas nécessairement les plus saines au niveau bactériologique,

Des expressions de chaleurs plus limitées.

Au-delà de 35 degrés sur plusieurs heures, les animaux vont être sujets à des problèmes métaboliques sévères et des avortements.
Avec le capteur, il est possible de voir si le bâtiment est adapté ou non aux hausses de températures et si la nuit il arrive à se refroidir pour que les animaux récupèrent.
En fonction de l’évolution des températures, il est possible d’évaluer le moment le plus opportun pour sortir les animaux, pour distribuer le fourrage (le distribuer 2h avant le passage en zone d’inconfort pour que la digestion et la consommation soient facilitées avec des températures «confortables»)

Le CO2 présent au niveau des animaux

Il est conseillé de ne pas dépasser les 1000 ppm pour éviter des problèmes respiratoires.
On constate un manque de renouvellement d’air sur une longue période dans le bâtiment. Quand cette période est trop longue ou se renouvelle trop souvent il est important de revoir les ouvertures ou la ventilation dynamique des logements.

Le THI


Le THI est un critère qui intègre à la fois la température et l’humidité. Plus le climat est humide et plus le confort de l’animal diminue à température égale. Ce critère est un facteur pertinent pour déterminer la situation de bien-être des animaux. Au-delà de 80 de THI, les rythmes respiratoires et cardiaques augmentent considérablement et les pertes zootechniques deviennent conséquentes.
Grâce au capteur, il est possible de mettre un dispositif pour déclencher douches ou brumisation lorsque l’on arrive à des taux de THI élevés afin que les pertes de production soient limitées et que le bien-être animal soit amélioré.

Le capteur indique aussi les taux de luminosité, d’humidité, le bruit et le déplacement des animaux sur le pourtour du lieu de pose.

Les mesures peuvent s’effectuer dans le bâtiment des vaches adultes comme dans celui où les génisses sont élevées ou dans une nurserie.
Avec les données collectées, l’impact du bâtiment sur la production et le bien-être des animaux peut être évalué quand les températures extérieures augmentent. La réflexion sur les travaux éventuels à engager peut alors commencer.
Ce capteur est actuellement en test mais il va être prochainement commercialisé et utilisé par les services conseil élevage de la zone Optilait (courant 2025) pour pouvoir faire des diagnostics liés au stress thermique en bâtiments et évaluer les travaux nécessaires pour éviter des pertes de production trop importantes.

Arnaud MARIGNAC
Responsable d’Equipe Bovins Lait
Chambre d’agriculture de l’Aveyron

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